Charles DE LAFOSSE

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Cote, prix et estimation de l’artiste Charles DE LAFOSSE

Prix d’une peinture signée  :  3 000 – 80 000 €

Prix d’un dessin ou d’une aquarelle de l’artiste en vente aux enchères :  1 000 – 40 000 €.

Du classique au baroque

Peintre oublié et récemment réhabilité, seules les évocations de la coupole de l’église des Invalides de Paris et de la chapelle royale du château de Versailles semblent susciter un vague intérêt. Grand décorateur, De La Fosse a peint jusqu’à sa mort des décors et des tableaux de chevalet. Il est également le seul peintre à avoir participé à tous les chantiers de peinture de Louis XIV.

Né d’une famille d’orfèvres, De La Fosse réalise son apprentissage dans l’atelier du premier peintre du roi Louis XIV et directeur de l’Académie royale de peinture et de sculpture Charles Le Brun et fut influencé par son classicisme. Par la suite, il part faire son voyage à Rome pour étudier les antiques et Raphaël puis réside quelques années à Venise, il se prendra alors de passion pour la peinture à fresque, la peinture vénitienne de Giorgione, du Titien ou encore du Corrège et de leur maîtrise du coloris.

De retour en France en 1664, il travailla dans l’équipe de peintres de Charles Le Brun et se détourna du style classique pour le style baroque. Comme dans les sujets mythologiques et religieux, De La Fosse a exploré dans le paysage les possibilités ouvertes par les différents courants de son époque. Son morceau de réception à l’Académie royale de peinture et de sculpture, l’Enlèvement de Proserpine (1673) procède de l’Albane, mais également de la tradition flamande, aux antipodes des règles classiques du XVIIe siècle.

Un grand décorateur

C’est dans les dômes, les voûtes, les plafonds et les grands décors que De La Fosse dévoilera littéralement son talent. S’inspirant des maîtres italiens, tel Véronèse, il réalisa de nombreux décors d’églises à Paris : Adam et Eve pour la chapelle des Mariages de l’église Saint-Eustache ou encore le dôme de Notre Dame de L’Assomption. Jouissant d’une grande renommée au-delà des frontières, l’artiste fut appelé à Londres pour décorer le grand escalier de Montagu House de l’ancien ambassadeur de France en 1689. Bien évidemment, les plafonds des Grands Appartements du roi à Versailles (1674 à 1710) avec le remarquable Salon d’Apollon et le dôme de l’Église royale des Invalides (1702 à 1706) sont les projets qui l’occupèrent une grande partie de sa vie et qui lui valurent une reconnaissance éternelle.

Un maître de la couleur

Il convient de souligner que De La Fosse fut au centre de la Querelle du coloris, opposant à l’Académie les tenants de la couleur à ceux du dessin, les « rubenistes » conduits par Roger de Piles et les « poussinistes », commençant en 1667 pour s’éteindre (non pas définitivement) vers 1683. De La Fosse appartenait alors au camp des « rubeniste » et les principes coloristes ont imprégné son œuvre. Il faut dire que les travaux des Grands Appartements du roi révèlent un écart de style de Le Brun et une adoption définitive de la méthode de Rubens. Du maître flamand il héritera également de la maîtrise de la technique des trois crayons (pierre noire, sanguine, rehauts de blanc) pour ses dessins.

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