Jean-Honoré FRAGONARD

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Cote, prix et estimation de l’artiste Jean-Honoré FRAGONARD

Jean-Honoré Fragonard est un peintre italien né vers 1738. Il débute sa carrière artistique en s’inspirant d’un courant très académicien et le délaisse petit à petit pour un style plus romantique et néoclassique. Quelques portraits sont réalisés, ainsi que des représentations plus figuratives, dans lesquelles le peintre puise son inspiration de la nature. Sa palette de couleur se fait lumineuse et claire, plongeant ses toiles dans le monde du rêve.

Dessins

Ses dessins sont estimés entre 230 et 133 000 euros.

Des paysages, qui rencontrent un certain succès, sont réalisés, à l’aquarelle, au lavis, à la sanguine ou encore à la pierre noire. Ils se vendent entre 275 et 1 630 000 euros avec l’aquarelle L’Île d’amour.

Les portraits, qui font son succès, sont aussi présents et se vendent entre 1 900 et 742 000 euros.

Certaines représentations figuratives se font plus allégoriques, parfois religieuses, comme le dessin Le baiser, et se vendent entre 420 et 467 000 euros.

Enfin, il réalise des scènes de genre, illustrant le quotidien des populations qu’il représente, vendues entre 2 400 et 180 000 euros.

Dessin de Jean-Honoré Fragonard – Le canal – Estimé 100 000 – 150 000 €

Estampes

Les estampes, estimées entre 20 et 13 000 euros, sont composées d’eau-forte, de gravures et de lithographies.
Nous retrouvons des représentations allégoriques et parfois religieuses majoritaires, vendues entre 15 et 9 000 euros avec l’estampe à l’eau-forte Bacchanales, de 1763.

Jean-Honoré Fragonard réalise aussi des scènes de genre, vendues entre 15 et 16 000 euros. Les portraits sont rares et tendent davantage vers des représentations figuratives, les personnages étant mis en scène. Ces représentations se vendent entre 150 et 2 700 euros.

Les paysages sont, eux aussi, assez rares et seule l’estampe à l’eau-forte Le petit parc, vue de la villa d’Este à Tivoli, se vend au prix 60 000 euros.

Peintures

Les peintures sont estimées entre 745 et 11 850 000 euros.

Nous retrouvons de nombreux portraits, dans une palette de couleur sombre, propre à l’artiste, vendus entre 840 et 18 328 000 euros avec le portrait de François-Henri, 5e Duc d’Harcourt.

Les représentations figuratives allégoriques et spirituelles se vendent entre 2800 et 2 470 000 euros avec l’huile sur toile The goddess Aurora triumphing over night.

Ses paysages sont, eux aussi, généralement sombres et se vendent entre 49 280 et 743 000 euros

Peinture de Jean-Honoré Fragonard – Deux filles sur un lit jouant avec leur chien – Estimée 2 500 000 – 3 500 000 £

Enfin, les scènes de genre sont vendues entre 37 500 et 7 650 000 euros. Cette thématique rencontre un certain succès, généralement proche, dans sa représentation, des toiles allégoriques.

Qui est Jean-Honoré FRAGONARD ?

Jean-Honoré Fragonard, dit Frago, est un peintre d’histoire, de genre et de paysages. Il se spécialise assez rapidement dans une peinture parfois qualifiée de rocaille ou de libertine dont les sujets principaux sont des scènes galantes. 

Un académicien destiné à la peinture d’histoire

Originaire de Grasse, Fragonard s’installe à Paris avec sa famille alors qu’il n’a que six ans ; son goût pour la peinture se manifeste très tôt et il devient élève de Jean-Siméon Chardin à l’âge de treize ans. Néanmoins, c’est réellement auprès de Boucher, le plus grand peintre de l’époque, que Fragonard développe ses dons picturaux. Celui-ci présente alors son jeune élève à l’Académie, où il remporte le grand prix de peinture en 1752 grâce à un tableau d’histoire Jéroboam sacrifiant aux idoles.

Une carrière dans le plus haut genre de la peinture semble alors toute tracée pour le jeune Frago, qui gravit rapidement les échelons de la hiérarchie académique : il entre à l’école royale des élèves protégés, part à Rome pour son Grand Tour accompagné du peintre Hubert Robert et de l’abbé de Saint-Non, un ami très proche et son principal commanditaire de l’époque.

À son retour d’Italie, il poursuit une carrière académique exemplaire et obtient même un logement au Louvre ; il rencontre un grand succès au Salon et est chargé de commandes prestigieuses, telle une partie du décor de la Galerie d’Apollon au Louvre. C’est alors que, contre toute attente, il quitte le genre de la peinture d’histoire pour se tourner vers la réalisation de peintures plus érotiques. 

Un immense succès populaire

Son nouveau style remporte le plus franc succès auprès des amateurs privés, mais également à la cour de Louis XV. Fragonard devient le peintre à la mode et aborde tous les genres avec bonheur en les teintant, toujours, d’une dimension libertine : scènes mythologiques et religieuses tel Renaud dans les jardins d’Armide, 1763, conservé au Musée du Louvre ou encore scènes de jeux dans des paysages enchanteurs, tel son grand chef-d’œuvre Les hasards heureux de l’Escarpolette, 1767, Wallace Collection, Londres. Il aborde ici le thème de la balançoire qu’il reprendra dans nombre de ses tableaux.

Ses scènes de genre, comme Jeune fille faisant jouer son chien sur son lit, 1765-72, fondation Cailleux, remporte un très grand succès populaire, Fragonard reprenant d’ailleurs les mêmes thèmes et les faisant varier presque à l’infini pour satisfaire aux demandes. Enfin, Le Verrou, 1776-79, Musée du Louvre, un des plus grands chefs d’œuvres de l’art français, témoigne également de sa maîtrise technique des coloris et de la composition, héritée de sa formation académique. 

Un artiste terrassé par la Révolution

Durant la Révolution française, Fragonard réside à Grasse puis, grâce à l’intermédiaire de Jacques-Louis David, il devient conservateur du tout nouveau Museum Central des Arts (aujourd’hui le Musée du Louvre). Sous le Consulat, tous les artistes sont expulsés du Louvre, il se retrouve alors sans le sou : il est vieux et sa peinture ne plaît plus dans une France désormais marquée par le néo-classicisme en art. Il meurt un an plus tard, dans l’indifférence quasi totale de ses contemporains. Heureusement, son héritage artistique est sauf et ses œuvres ornent aujourd’hui les cimaises des plus grands musées du monde ; elles s’arrachent également à prix d’or dans les ventes aux enchères, en témoigne un petit dessin, intitulé l’Éducation du Chien et vendu plus de 140 000 euros chez Artcurial en novembre 2019. 

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