Anton PRINNER

Peintre, sculpteur et graveur français d'origine hongroise, 1902-1983

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Cote, prix et estimation de l’artiste Anton Prinner

Estimation moyenne pour un multiple (lithographie, estampe, gravure…) : 150 – 1 800 €

Prix pratiqué pour un dessin ou une aquarelle : 120 – 1 500 €

Cote de l’artiste pour une sculpture :  100 – 45 000 €

Prix des objets : 75 – 2 000 €

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Une destinée étonnante

Anton Prinner, né Anna Prinner à Budapest en 1902, s’inscrit en 1920 à l’École des Beaux-Arts de Budapest et y suit les cours des peintres Gyula Rudnay et János Vaszary. Il remporte son premier succès en 1926 lorsque deux de ses toiles sont exposées par erreur dans l’exposition « Les grands maîtres contemporains » au Musée des Beaux-Arts de Budapest.

Cependant, Paris reste à cette époque le centre artistique majeur, ce qui explique que Prinner s’y rend dès 1928. Fort démuni, il est obligé de faire différents métiers pour survivre, en parallèle de ses cours à l’Académie de la Grande Chaumière, dont celui de caricaturiste dans les cabarets et boîtes de nuit. À la suite de cet apprentissage, Prinner entre en 1932 au sein de l’atelier de Stanley William Hayter pour y apprendre la gravure, l’utilisation du burin et l’eau-forte. Côtoyant depuis plusieurs années le milieu artistique de Paris, l’artiste se rapproche des Montparnos, artistes vivant à Montparnasse, mais également des artistes d’Europe de l’Est dont le couple Peterdi, et des artistes Sud-Américains.

Outre son intérêt pour l’art de ses contemporains, Anton développe une fascination pour l’Égypte, ce qui le pousse en 1934-1935 à inventer la « papyrogravure », procédé économique de gravure sur carton, qu’il utilisera pour ses « Gravures de l’Apocalypse ». Il sera également illustrateur pour plusieurs ouvrages, que ce soit en 1947, pour le « Livre des Morts et des Anciens Égyptiens », mais aussi en 1949 pour son livre « Signes pour Madame et Monsieur Batigne ».

La révélation de la figuration

Anton Prinner commence sa période « constructiviste » en 1932, jusqu’en 1937, créant des œuvres reflétant l’influence des constructivistes russes à l’aide de bois et de pièces en cuivre, à l’image de « Circular Composition » en 1932 ou « Construction from Copper » en 1935, aujourd’hui au musée de Grenoble. Il se concentre ainsi sur des compositions géométriques rigoureuses et par conséquent non figuratives. Il associe des formes géométriques simples, de type cercle ou triangle, pour créer des structures squelettiques en trois dimensions.

À ce foisonnement abstrait, suit, après la visite de l’Exposition des Arts et Techniques de 1937 qui fut une révélation, une période figurative avec « La Femme taureau » en granit et « La Femme à la natte », en bois, en 1940. C’est à cette période que l’artiste se tourne avec intérêt vers les cultures orientales et le mysticisme qui influencent également ses œuvres. C’est ainsi que reprenant le principe des idoles animistes, les personnages sculptés, en haut-relief, mais aussi en bas-relief, en pierre et en bois sont souvent des hommes-femmes, alliages homme-animal, homme-plante. Ces figures aux formes lisses, aux nudités stylisées, sont souvent de très grandes dimensions, sensuelles et majestueuses. On retrouvera alors ces principes figuratifs dans ses productions céramiques à partir de 1955, ne revenant par ailleurs jamais à l’abstraction jusqu’à son décès en 1983.

La parenthèse de la céramique

En parallèle de ses sculptures, en 1950, Prinner s’installe aux ateliers du « Tapis Vert » à Vallauris, retrouvant ainsi Picasso. Cette parenthèse lui permet de réaliser des céramiques, assiettes et un jeu d’échec, qui rencontreront un certain succès. Malheureusement, les relations avec les propriétaires de l’atelier se dégradent et Prinner, remonte à Paris en 1964, abandonnant la sculpture au profit de la peinture. C’est à partir de cette date que ses œuvres commencent à être exposées en galerie, marquant enfin la reconnaissance qui lui est due. Anton bien qu’attaché à son pays d’origine n’y retournera jamais et finira sa vie à Paris.

Les œuvres d’Anton Prinner sont peu présentées dans les musées et les expositions, du fait de la relative méconnaissance de son art. En effet, celui-ci fut essentiellement vu comme étrange et à contre-courant des tendances de son époque. Cependant, une importante donation fut faite au musée d’Issoudun et une œuvre est également présentée au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris.

Étonnamment, bien que ses œuvres soient peu exposées, elles sont particulièrement appréciées par les collectionneurs avertis, notamment pour ce qui est de ses sculptures, dont celle vendue en 2017 chez Sotheby’s pour 31 250 euros, bien qu’il soit question ici d’une fonte récente.

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