Carlo SARRABEZOLLES
Médailleur et sculpteur français , 1888-1971
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Cote, prix et estimation de l’artiste Carlo Sarrabezolles
Cote de l’artiste pour une sculpture : 300 – 18 000 €
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Un sculpteur majeur du XXe siècle
Carlo Sarrabezolles, pseudonyme de Charles Marie Louis Joseph Sarrabezolles, est né à Toulouse le 27 décembre 1888. Formé à l’École des Beaux-Arts de Toulouse puis de Paris, il n’a jamais cessé de travailler, tant en France qu’à l’étranger, jusqu’à ce que la mort le surprenne dans son atelier parisien le 11 février 1971.
Selon Philippe Sorel, conservateur au musée Carnavalet de Paris, Carlo Sarrabezolles est l’un des sculpteurs monumentaux français les plus importants de son temps. Le musée de La Piscine à Roubaix lui a consacré une exposition rétrospective itinérante intitulée « Carlo Sarrabezolles. De l’esquisse au colossal », du 21 juin au 21 septembre 2008. L’exposition fut reprise dans toute la France jusqu’en 2009.
Marqué par la Guerre
Carlo Sarrabezolles intègre l’École des Beaux-Arts de la ville en 1904 et dès 1907 et jusqu’en 1914, il est élève à l’École des Beaux-Arts de Paris, où il est élève des sculpteurs toulousains Antonin Mercié et Laurent Marqueste. Il concourt chaque année pour le prix de Rome jusqu’en 1914, année où il remporte le second grand prix, mais la déclaration de la Première Guerre mondiale l’empêche de rejoindre la villa Médicis à Rome.
Mobilisé, il se porte volontaire pour ouvrir des vannes, afin de noyer des stocks de munitions, pour les soustraire aux Allemands. L’effort lui provoque une hernie, il est fait prisonnier et le reste jusqu’en 1918. Il lui est alors impossible de pratiquer son art, mais c’est pourtant bien le conflit qui lui inspirera l’une de ses œuvres les plus connues.
En 1921, la guerre a marqué l’artiste, et il réalise un premier modèle en plâtre de « l’Ame de la France », qui remporte la médaille d’argent au Salon des artistes français. Il réalisera deux autres versions de « l’Ame de la France » dans des matériaux différents. La deuxième version datant 1922 est en pierre, et lui vaut le prix national. La dernière version de 1930 est une monumentale sculpture en bronze.
Cette œuvre est emblématique de la production de Carlo Sarrabezolles. Elle représente une guerrière casquée étendant ses deux bras vers le ciel, sa main droite terminée par une délicate petite gerbe de fleurs et son poing gauche serrant avec force un bouclier enfilé sur son avant-bras. Cette posture formant un V symbolise « la victoire de la France à ses morts reconnaissants » et est donc une « allégorie profane ». Toutefois, le personnage de L’Âme de la France présente également des caractéristiques particulières qui tranchent avec ses attributs martiaux : elle représente une jeune femme à demi nue, le ventre et les seins découverts, le corps élancé et la tête tournée vers la droite dans une position qui semble très lascive. En réalité, cette œuvre témoigne de l’intérêt de l’artiste pour la ligne, et comme en témoignent ses dessins préparatoires tout au long de sa carrière, du désir de ramener mouvements et corps à un essentiel géométrique, si bien qu’il passe dans ses esquisses comme un air de cubisme cubisme auquel Sarrabezolles ne fut pourtant jamais tenté de se rallier.
Par la suite il reçoit de nombreuses commandes publiques, mais aussi privées.
L’invention d’une technique moderne, l’affirmation d’un style épuré
Après la guerre, Carlo Sarrabezolles s’oriente vers une sculpture monumentale, participant aux reconstructions d’après-guerre et édifiant de nombreux monuments. Il travaille en collaboration étroite avec les architectes Paul Tournon, Roger-Henri Expert1, Joseph Marrast, Jacques Droz, Jacques Carlu et Henri Joulie.
En 1926, il initie une nouvelle technique, la taille directe du béton frais, qu’on a aussi appelée « sculpture à fresque », étant donné l’équivalence qu’elle peut avoir avec cette technique picturale. Il est le premier à avoir songé qu’à peine décoffré, pas encore durci, le béton pouvait être taillé comme une pierre. Il faut tailler dans la masse du béton en prise, donc très rapidement, et par assises successives, en partant du bas. C’est un travail d’improvisation qui relève de la performance, ce qui explique qu’il ait fait peu d’émules par la suite. La sculpture fait corps, indissociablement, avec l’architecture. Il a donc entrepris suivant cette méthode d’orner des églises, celle du Saint-Esprit à Paris, celle de Saint-Louis à Marseille et l’hôtel de ville de Lille. Il y a taillé directement, sans corrections ni repentirs possibles, des figures anguleuses et droites, ou le mouvement, les corps et la ligne sont ramenés à des principes de géométrie.
Passionné et sans concessions, Carlo Sarrabezolles est l’auteur du groupe « Les quatre Éléments » de l’aile Passy du palais de Chaillot à Paris. Son exigence de qualité est telle que, le groupe en place, il en découpe une partie qui ne le satisfait pas, la refait et la remet en place, le tout à ses frais.
Son style s’exprime tout aussi fortement dans ses commandes privées. En 1935, son ami l’architecte Roger Expert, chargé de l’aménagement du paquebot Normandie lui commande un bronze, Le Génie de la mer, qui n’est finalement pas installé sur le paquebot, mais qui est encore aujourd’hui connu par des épreuves en bronze.
Par son style franc, ses lignes pures, Carlo Sarrabezolles est un des sculpteurs majeurs de son siècle. Aujourd’hui, ses œuvres sont estimées à quelques milliers d’euros. Ainsi chez Drouot, deux bronzes, une « Tête du feu » a été vendue à 3100 euros et une « Tête du génie de la Mer » a atteint 5000 euros. Des pièces plus imposantes telle le « Printemps » en ronde-bosse en bronze à patine brune a été estimée 12,000 euros.
Reconnaître la signature de Carlo Sarrabezolles
Carlo Sarrabezolles fait partie de ces nombreux artistes qui ne signaient pas la totalité de leurs œuvres. Cependant, un exemple de sa signature vous est présenté ci-dessous afin de vous faire une première idée. Quelques variantes existent : n’hésitez pas à contacter un de nos experts pour authentifier une signature de manière formelle.
Expertiser et vendre une œuvre de Carlo Sarrabezolles
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