Claude DITYVON
Photographe français, 1937-2008
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Cote, prix et estimation de l’artiste Claude Dityvon
Prix d’une photographie signée Claude Dityvon en vente aux enchères : 150 – 2 000 €
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De la pauvreté à la richesse photographique
Né en 1937 en France, à La Rochelle, Claude Dityvon grandit à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Il y perd son père, déporté dans un camp après 1939, créant un manque qui se fait ressentir tout au long de sa vie. Il vit alors beaucoup dans la rue, accompagné de son frère Lucien, sa mère ne réussissant pas à subvenir au besoin de sa famille. Ce qui déclenche l’intérêt pour l’art chez Claude Dityvon est la découverte du célèbre poète Rimbaud. Il développe aussi un fort intérêt pour le sport puisqu’il devient champion de France de tir. Cependant, durant les années 50 et 60, lors de la guerre d’Algérie, il est enrôlé dans un régiment pratiquant la torture, ce qui l’affecte énormément.
Alors ébéniste, il décide de quitter ses fonctions et part en 1962 pour Paris où il rencontre Christianne, sa future femme qui le lance dans le milieu de la mode et change sa vie. Il développe un attrait pour la photographie et s’exerce en autodidacte, à l’aide de revues et en pratiquant à Belleville. Il commence d’abord par photographier des ouvriers puis décide de se pencher sur les populations populaires.
Il travaille longtemps à La Courneuve où il réalise un book. Sa rencontre avec le photographe Marc Garanger participe à faire encore davantage connaître son nom et sa notoriété grandit d’autant plus lors des événements de mai 68. Ses clichés de ces manifestations rendent compte de son talent et de son œil nouveau et lui valent de recevoir le Prix Nièpce en 1970. Il fonde, à la suite de cela, une agence nommée Niva en 1972, aux côtés de sept autres photographes comme François Hers, Jean Lattès ou encore Hervé Gloaguen. Puis, en 1975, il réalise une enquête sur l’immigration commandée par La Maison de la culture de la Seine–Saint-Denis. Ce travail lui vaut une excellente critique et une grande reconnaissance.
Un photographe des populations populaires
La pauvreté de son enfance influence beaucoup ses choix de sujets à photographier, notamment le bidonville de La Campa, où il décide de se rendre régulièrement pendant quelque temps. Il travaille beaucoup son rapport avec les habitants, se faisant d’abord accepter par eux avant de les photographier. Il porte alors toute son attention sur ses populations pauvres de bidonvilles, comme ceux de Bobigny ou encore Aubervilliers, mais aussi des immigrés dans leur quotidien.
Sa passion pour le cinéma se ressent fortement dans ses clichés, notamment le néo-réalisme italien ainsi qu’un autre mouvement totalement opposé, la non-communication à travers un certain intérêt pour le vide, l’absence et le silence.
Des ventes au-delà des attentes
Le succès de l’enquête sur l’immigration est toujours reconnu à ce jour et c’est d’ailleurs ce travail qui pousse le réalisateur Dominique Dante à lui proposer de réaliser un film à partir de ses photographies, Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Sont ainsi mis en avant les clichés réalisés de travailleurs immigrés, mais aussi des populations de bidonvilles parisiens, comme avec sa photographie La Courneuve en 1967 ou encore Immigrés espagnols, Répétition Flamenco en 1975. Les habitants sont photographiés dans leur quotidien, travaillant sur les chantiers, à la cantine, dans les foyers ou encore durant les mobilisations politiques.
Ses œuvres rencontrent un franc succès sur le marché de l’art. Lorsque ses photographies sont majoritairement estimées entre 1000 et 25 000 euros, elles dépassent souvent cette fourchette. Une scène de rue atteint ainsi 6000 euros lors de la vente et L’homme assis de mai 68 est cédé au prix de 8060 euros alors qu’il était estimé entre 1000 et 2000 euros.
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