Clément ROUSSEAU

Décorateur français, 1872-1950

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Cote, prix et estimation de l’artiste Clément Rousseau

Estimation moyenne pour un luminaire  : 800– 20 000 €

Prix pratiqué pour un objet : 200 – 25 000 €

Cote de l’artiste pour une sculpture :  250 – 1 500 €

Prix des meubles : 20 000 – 300 000 €

Si vous souhaitez faire estimer un objet signé ou attribué à Clément Rousseau, nos experts sont à votre disposition pour une expertise gratuite.

Une formation de sculpteur

Clément Rousseau, né en 1872, suit initialement une formation de sculpteur auprès de l’académique Léon Morice qui enseigne à l’École des Beaux-Arts d’Angers. En effet, ce n’est que 1912, à l’âge de 40 ans, que Rousseau se tourne vers les arts décoratifs. Malgré la maîtrise technique dont il fait preuve et la reconnaissance qui en découle, il semblerait que, hormis sa participation au Salon des Artistes Décorateurs en 1925, au même moment que sa participation à l’aménagement de l’intérieur de Jacques Doucet, Clément Rousseau eut un timide succès public in fine. Les amitiés qu’il tissera lui permettra, à travers ces influences de développer un art très personnel. Ainsi, au même titre que Clément Mère, André Mare ou Louis Süe, Clément Rousseau sera un tenant de la couleur face aux partisans du retour à la tradition, dont Paul Iribe et Paul Follot. Cette division, au début du mouvement Art Déco, bien que réelle n’est finalement qu’artificielle au vu des nombreux échanges et amitié qui se sont noués. En effet, ces deux groupes d’artistes seront davantage en concurrence face au modernisme de Charlotte Perriand et Le Corbusier qui en 1929 créeront l’Union des Artistes Modernes.

La redécouverte du galuchat au profit d’un style novateur

Clément Rousseau renoue avec le travail du galuchat, peau de raie ou de requin dont les artisans du XVIIIe siècle ont su tirer le meilleur parti, à l’instigation de son ami Paul Iribe. Ce dernier s’intéresse dès 1910 aux qualités décoratives de ce matériau, ayant eu l’occasion d’acheter un stock ancien de peaux de raies dans l’atelier d’un peaussier parisien. Clément Rousseau ne sait alors rien des techniques complexes nécessaires au traitement du galuchat. Il n’existe par ailleurs aucun traité susceptible de le guider. Il va donc redécouvrir par lui-même tout un savoir-faire au fil d’innombrables heures de travail et expérimentations, pour devenir l’un des artistes les plus talentueux dans cet art.

Outre l’intérêt pour cette technique, la production de Clément Rousseau se caractérise par des alliances colorées de bois exotiques, tels que le macassar (son matériau de prédilection), le bois de palmier et le bois de violette, et de matériaux précieux dont l’ivoire. Ces produits d’exception sont mis en exergue grâce à un style élégant et plein de finesse qui n’est pas sans rappeler notamment dans ses premières productions, les grands styles des XVIIIe et XIXe siècles, notamment dans ses guéridons dont les lignes fluides sont un lointain écho au style rocaille.

Des commandes de la bonne société

Son travail sera très apprécié par les personnalités avant-gardistes de l’époque. En effet, en 1925, il fait partie de l’équipe réunie par Pierre Legrain pour métamorphoser le studio du couturier Jacques Doucet, rue Saint-James à Neuilly, manifeste de la nouvelle garde. Rousseau livre pour le célèbre mécène une table à journaux, en ébène, bagues en ivoire et galuchat. D’ailleurs, il réalisera le même modèle pour Robert de Rothschild, en usant toutefois de galuchat vert, une table aujourd’hui conservée au musée des Arts Décoratifs. Rousseau réserve donc ses rares créations aux élites du moment. Doucet, Rothschild, mais encore la duchesse de Vendôme, autre figure de la scène parisienne, compte ainsi parmi ses plus illustres clients. La nièce du roi Léopold II de Belgique, mariée au duc de Vendôme, possède en effet plusieurs de ses meubles, dont une table en bois de palmier présentée lors de l’exposition des créations en galuchat de Rousseau, organisée fin 1925 rue du faubourg Saint-Honoré. L’année suivante, il réalise encore pour sa royale cliente un guéridon en bois d’amourette, là encore rehaussé de galuchat.

C’est cette production de grand luxe où règne le galuchat que l’on retrouve en vente aux enchères et qui permet de qualifier le travail de Clément Rousseau d’iconique. Il fut ainsi vendu en 2012 chez Christie’s pour 157 000 euros un guéridon recouvert de galuchat.

Expertiser et vendre une œuvre de Clément Rousseau

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