Antoine, Louis et Mathieu LE NAIN

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Qui sont les frères Le Nain ?

Une fratrie picarde à la conquête de Paris

Antoine, Louis et Mathieu Le Nain sont nés à Laon, entre 1597 et 1607. Ils passent une enfance assez aisée au cœur des propriétés fermières, viticoles et sylvicoles de leur père. Ils bénéficient d’une formation artistique, pendant un an, auprès d’un peintre de passage à Laon. 

En 1629, ils s’établissent tous trois à Paris où la réputation de leur atelier va très vite grandir. Ils réalisent de nombreux portraits qui assoient leur succès et amènent d’autres commandes. Ils réalisent, par exemple, quatre tableaux pour des autels secondaires de Notre-Dame de Paris.

Les frères Le Nain proposent dans leurs œuvres des sujets originaux inspirés des grands courants artistiques internationaux. Ils proposent, dès 1632 des portraits collectifs qui s’inspirent de la peinture hollandaise. Par exemple, La Tabagie (1643, Louvre), l’un des chefs-d’œuvre des frères Le Nain. Dans cette œuvre s’exprime, au-delà de la composition savante, une grande puissance des coloris qui combine les influences flamande et italienne apportées par chacun des frères. C’est sans doute la synthèse de ces influences individuelles qui donne aux tableaux des trois frères un style unique. 

(Ré) invention du sujet paysan

Les frères Le Nain montrent une prédilection pour les sujets paysans, sans doute héritée de leurs années picardes. Ici encore ils puisent leur inspiration stylistique chez leurs contemporains flamands et italiens. Ils proposent ainsi une version française des « bambochades ». Ils en reprennent les motifs les plus courants, comme avec Les Joueurs de cartes (1635, Aix-en — Provence, musée Granet), mais ils ajoutent une dignité et une vérité aux personnages qui, selon l’historien Jacques Thuillier, échappent au pathétique italien autant qu’au burlesque nordique.

Le succès, la consécration, l’oubli

 Antoine, Louis et Mathieu Le Nain réussissent à déjouer le mépris parisien de l’époque pour les peintres provinciaux et rencontrent un tel succès qu’ils sont admis à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture, dès sa création, en 1648, par Le Brun et ses amis. Cependant, Louis puis Antoine meurent brutalement en mai de cette même année. Mathieu poursuit la peinture de portraits et de sujets religieux. En quête de réussite sociale, il reçoit en 1662 le collier de l’ordre de Saint-Michel, qui lui garantit fortune. Évoluant dans un milieu aristocratique, il semble ensuite soucieux de faire oublier ses origines roturières, ce qui expliquerait pourquoi l’œuvre des Le Nain est ensuite tombée dans l’oubli jusqu’au XIXe siècle.

Cote prix et estimation des frères Le Nain

Les estimations et prix de vente des œuvres des frères Le Nain varient en fonction du sujet, de la technique, de la qualité d’exécution et de la taille des œuvres. Les meilleures estimations vont aux sujets qui ont fait la réputation des trois frères : les tableaux à sujets paysans, les compositions religieuses et les portraits de groupe. 

Pour ces trois catégories, les œuvres peintes à l’huile sur toile, de formats moyens ou grands, sont estimées entre 100 000 € et 1,1 M€. Lorsqu’elles sont peintes sur bois, l’estimation varie entre 30 000 € et 220 000 €. 

Les œuvres de plus petits formats, souvent de facture plus rapide, réalisées sur carton ou sur cuivre, sont quant à elles, estimées entre 700 € et 5700 €. 

Enfin, les gravures ou eaux-fortes sont, elles, évaluées entre 30 et 55 €.

L’attribution à l’un des frères est souvent difficile tant ils ont œuvré ensemble. Leur présence dans les fonds de collections des plus grands musées, notamment le Louvre, témoigne de l’appréciation dont ils font l’objet et expliquent les adjudications exceptionnelles de certaines de leurs toiles. Celles-ci v Le record a été atteint en 2018, pour un « Jeune garçon en prière » (entre 1642 et 1648). L’œuvre a même été classée trésor national lors de la vente.

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