Gaston SUISSE

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Cote, prix et estimation de l’artiste Gaston SUISSE

Prix d’une peinture signée Gaston SUISSE  en vente aux enchères : 500 – 120 000 €

Estimation moyenne pour un multiple (lithographie, estampe, gravure…) : 200 – 4 000 €

Prix pratiqué pour un dessin ou une aquarelle : 300 – 22 000 €

Cote de l’artiste pour un meuble :  2 500 – 200 000 €

Si vous souhaitez faire estimer un objet signé ou attribué à Gaston SUISSE , nos experts sont à votre disposition pour une expertise gratuite.

Une passion née dans l’enfance

Gaston Suisse naît à Paris en 1896. Son père Georges Suisse, est un esthète, collectionneur et grand bibliophile fréquentant les cercles artistiques et intellectuels de l’époque. Très concerné par l’éducation de son fils, il l’initie au monde des arts.

Cette éducation est un vrai bonheur pour le jeune Gaston qui passe de longues heures à dévorer les ouvrages de la collection paternelle, en grande partie consacrés à l’Art Nouveau et à l’art japonais. Dès l’âge de 5 ou 6 ans, il commença à reproduire les planches des livres de son père, dessina son chat et se montre tout de suite très doué. Son père l’encourage dans cette voie, et lui fait visiter les plus grands musées. Il l’emmena régulièrement au Jardin des Plantes, où le jeune Gaston Suisse y découvre de nouveaux modèles en observant longuement les animaux pour en faire des croquis. C’est là que sont nées deux passions qui ne le quitteront jamais : le monde animalier, et l’art asiatique, en particulier les laques.

À l’âge de quinze ans, Gaston rencontre celui qui sera pour lui un ami sincère et un guide : le talentueux Paul Jouve de dix-huit ans son aîné. Tout de suite l’amour des animaux, l’observation et le dessin les rapprochent. Jouve lui parle avec enthousiasme des zoos d’Anvers et de Hambourg, où les animaux ne sont pas en cage, ce qui permet une observation plus intéressante. Gaston Suisse l’accompagne deux ans plus tard à Anvers et y fait la connaissance du sculpteur Bugatti, ami de Jouve.

Le début de l’apprentissage et des recherches

Extrêmement talentueux, mais évoluant jusqu’alors en autodidacte, Gaston Suisse intègre l’École supérieure des Arts Décoratifs.

Cette éducation lui permet d’acquérir de solides connaissances techniques et surtout de s’initier au métier de laqueur. En 1913 et 1914 il n’a pas dix-huit ans quand il reçoit une médaille d’or pour ses premiers travaux sur cette technique qu’il fera siens.

Durant son apprentissage, Gaston Suisse ne perd pas sa passion pour le monde animal et réalise de minutieuses études dans lesquelles il saisit chaque mouvement dans des séquences d’une remarquable précision anatomique.

Après la guerre, un ami laqueur lui rapporte ses premiers pots de laque végétale, ce qui lui permet de commencer ses recherches, qu’il ne cesse de poursuivre tout au long de sa vie.

Afin de mener à bien ses essais, il effectue une année supplémentaire à l’école des Arts Appliqués. Il maîtrise très vite les incrustations de coquilles d’œufs, et le travail de la feuille d’or, rapidement il met au point des techniques modernes et nouvelles, pour obtenir des laques d’une originalité et d’une richesse sans pareil. Très tôt, Gaston Suisse utilise des dilutions de laques végétales dans des huiles ou des alcools afin de se libérer des contraintes de ce matériau. Ses recherches le conduisent à utiliser des vernis synthétiques. Il est alors possible de mélanger des pigments colorés au vernis, la gamme chromatique disponible se retrouve beaucoup plus large, et les temps de séchage s’en trouvent raccourcis. Gaston Suisse a alors l’idée de piler des écailles d’ablettes, de les ajouter à la laque, obtenant ainsi des nuances anthracite d’une incroyable richesse donnant à ses créations, une préciosité et une élégance remarquable.

L’artiste expérimente également différents ajouts de composants et obtient son célèbre « sang de Bœuf », une laque de Chine rouge obtenue grâce à l’huile d’abrasin.

Gravés, sculptés ou incrustés, les somptueux décors de Gaston Suisse affirment un style singulier, animé de lignes pures. Progressivement, l’artiste tend vers une géométrisation des formes, obtient des laques « nuagées » venant sublimer ses compositions abstraites rigoureuses. Il devient ainsi un des membres fondateurs du mouvement Art Déco.

Une gloire internationale, mais un artiste discret

Dès les années 1920, le travail de Gaston Suisse est déjà reconnu par la critique. En 1924, il est chargé de la décoration de l’Alhambra d’Alger, il saisit l’occasion pour ensuite parcourir le Maghreb. Il ramène de ce voyage de nombreux croquis et dessins animaliers. Membre de la Société des Artistes Animaliers dès 1925 il reçoit la médaille d’argent lors de l’Exposition des Arts Décoratifs cette même année.

En décembre 1927, Gaston Suisse participe à la première exposition du Groupe des Animaliers à la Galerie Brandtet réalise pour l’occasion de magnifiques coffrets aux décors laqués qui sont alors commercialisés aux États-Unis pour la prestigieuse maison Hermès.

Parallèlement à sa production de laqueur, il crée des projets de tissus, réalise des cartons de vitraux et dessine des décors pour l’Opéra de Paris et des costumes pour la Comédie Française. Il exécute pour Maurice Dufresne la décoration du pavillon de La Maîtrise des Galeries Lafayette.

En 1930, Gaston Suisse obtient le grand prix du Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts, puis obtient en 1934 la médaille d’or. Il remporte avec son œuvre « La Chasse » la médaille d’or de l’Exposition Coloniale de 1931.

À l’occasion de l’Exposition Internationale de 1937, Gaston Suisse connaît une réelle consécration. Il est commissionné par la Ville de Paris pour réaliser un décor monumental destiné à la salle de réception du Palais de Tokyo, aujourd’hui détenu par le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris.

Cependant, face au succès, Gaston Suisse préfère se tenir à l’écart des mondanités. Il ne chérit que la tranquillité de son atelier et la douceur de son foyer, où sa femme, Gisèle, connue pour sa personnalité hors du commun est la clé de son bonheur.

Après la Seconde Guerre Mondiale, Gaston Suisse expose au Salon des Artistes Animaliers, au Salon d’Automne, ou encore au Cercle Volney, mais n’y présente uniquement que ses projets aboutis. Cependant son atelier regorge d’une multitude de croquis et de pastels dessinés d’après nature. L’artiste travaille sans relâche, il étudie, parfait sa précision des formes animales et végétales, expérimente de nouveaux procédés. Gaston Suisse refuse tout ce qui lui semblait une perte de temps et ne souhaite que s’investir totalement dans son art. Partageant son temps entre l’étude des animaux sur le terrain, ou même chez lui où il élève des oiseaux, des serpents, des mangoustes et autres animaux exotiques, et ses réalisations en laque à l’atelier.

Gaston Suisse meurt en 1988 à Paris. Ses créations sont aujourd’hui très recherchées et figurent dans de nombreuses collections publiques françaises et internationales. La grande rigueur de travail de Gaston Suisse l’ayant poussé à choisir parmi les matériaux les plus nobles et l’excellente qualité d’exécution de ses décors permet à ces précieux objets de conserver aujourd’hui toute leur splendeur.

Aujourd’hui, ses dessins et gravures, telles ses « Sereins » ou son « Gorille » passé récemment chez Drouot sont estimés autour de 500 à 600 euros. Ses pièces en laque en revanche telle son « Couple d’Ignicolores » vendu pour 1300 euros, peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros.

Reconnaître la signature de Gaston SUISSE  

Gaston SUISSE  fait partie de ces nombreux artistes qui ne signaient pas la totalité de leurs œuvres. Cependant, un exemple de sa signature vous est présenté ci-dessous afin de vous faire une première idée. Quelques variantes existent : n’hésitez pas à contacter un de nos experts pour authentifier une signature de manière formelle.

Expertiser et vendre une œuvre de Gaston SUISSE

Si vous possédez une œuvre de Gaston SUISSE  ou tout autre objet, sollicitez nos experts via notre formulaire en ligne pour obtenir une estimation ou une expertise. Vous serez ensuite contacté par un membre de notre équipe, composée d’experts et de commissaires-priseurs, afin de vous communiquer une vision indépendante du prix de marché de votre œuvre. Dans le cadre d’une éventuelle vente, nos spécialistes vous conseilleront également sur les différentes options possibles pour vendre votre œuvre au meilleur prix.