Katarzyna KOBRO

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Cote, prix et estimation de l’artiste Katarzyna Kobro

Cote de l’artiste pour une sculpture :  10 000 – 35 000 €

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Une formation académique 

Katarzyna Kobro, née le 26 janvier 1898 à Moscou et morte le 21 février 1951, est une artiste peintre polonaise. Elle est rattachée au mouvement du constructivisme. 

Fille d’Eugenia Rozanow, diplômée du Conservatoire de Musique de Moscou et appartenant à l’intelligentsia et de Mikolaj von Kobro, commercial, l’artiste s’intéresse très jeune au milieu artistique. En 1918, elle entre notamment au Syndicat des artistes peintres de la ville de Moscou. 

À l’automne de la même année, elle s’inscrit à l’École de peinture, sculpture et architecture qui remplace alors l’ancienne École des Beaux-Arts. Elle y étudie alors au niveau II. Selon les sources dont on dispose aujourd’hui, on pense que Katarzyna Kobro a suivi l’atelier de sculpture de Tatline ou alors l’atelier Suprématiste de Malevtich dispensé par l’école. 

Une figure tragique de l’art polonais du XXe siècle 

L’artiste participe, en 1920, à l’Exposition d’État qui se tient alors à Smolensk. Elle y présente ainsi une sculpture : ToS 75 — Structure, un massif assemblage de pièces métalliques usinées et récupérées combinées à une tige d’acier courbée qui relie le bas avec le haut ainsi qu’une plaque de verre transparent qui porte le titre sur ses deux faces. Avec son mari Wladyslaw Strzemiński, elle fonde un atelier dans les années 1920, celui-ci est décrit par de nombreux critiques comme un lieu où étaient créées des formes sans liens avec le monde réel. En 1922, pour Strzemiński, Kobro est sans aucun doute la « plus douée des jeunes artistes : ses sculptures Suprématistes sont un phénomène à l’échelle européenne (…) non une imitation, mais une création parallèle à celle de Malevitch ». 

Avec la montée de la terreur, mais surtout du centralisme sur le plan artistique et de cette volonté de productivisme qui en découle, le couple est obligé de s’exiler en Pologne en 1921. C’est en 1924 que Katarzyna Kobro intègre un groupe polonais rassemblant des artistes cubistes suprématistes et constructivistes : le groupe Blok. 

L’œuvre de Kobro est aujourd’hui considérée comme appartenant au Constructivisme, nombreuses de ses sculptures ont notamment été intégrée à l’exposition « Constructivism in Poland 1923-1936 » de 1973. Elle rejette avec puissance et de manière artistique, l’individualisme, le subjectivisme ainsi que l’expressionnisme tout en leur substituant un objectivisme radical des formes. L’objectif final de l’artiste est de réaliser des œuvres totalement abstraites, en s’appuyant pour cela sur les lois universelles et objectives. Le concept abstrait d’espace infini est au cœur de la création artistique de l’artiste. 

Concernant ses « Nus », elle perçoit le corps comme une unité organique dans l’espace qui disposerait de ses propres limites naturelles. 

Après la Seconde Guerre mondiale, sa séparation alors dramatique avec Wladyslaw Strzemiński, l’oblige à faire de nombreux sacrifices pour pouvoir élever leur fille. Au cours de la même période, l’artiste est également accusée par le Tribunal de « déviation de la nationalité polonaise » pour avoir signé la « liste russe » pendant la guerre. Ses différentes épreuves ainsi que sa lutte contre une maladie incurable ont considérablement sapé sa force créative au cours de ses dernières années de vie. 

Une artiste clé de l’entre-deux guerre 

Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans de nombreuses collections. Ses sculptures avant-gardistes sont notamment conservées dans la Sala Neoplastyczna (la salle des néo-plasticiens) du musée Sztuki de Lódz. Le Centre Pompidou a également l’une de ses compositions spatiales de 1928 : Sculpture d’espace. La période la plus productive de sa vie se situe entre 1922 et 1939, c’est au cours de ces années qu’elle réalise ses célèbres compositions spatiales. 

L’artiste est ainsi considérée comme l’une des femmes sculpteurs les plus éminentes de l’entre-deux-guerres même si peu de ses œuvres ont survécu. En effet, c’est après sa mort que l’on s’est mis à reconstituer certaines de ses œuvres afin d’avoir une réelle idée de l’ampleur de son innovation ainsi que de son courage. Nombreuses de ses sculptures (notamment ses premières œuvres), ont été perdues et ne sont aujourd’hui connues que par l’iconographie. Cependant, malgré son style innovant, l’artiste est restée pendant longtemps dans l’ombre de Wladyslaw Strzemiński. 

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