Estimation d’une édition originale : Les misérables de Victor Hugo

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L’exil à Guernesey

Les Misérables est un roman de Victor Hugo publié en 1862, l’un des plus vastes et des plus notables de la littérature française du XIXe siècle. Il décrit la vie de pauvres gens dans Paris et la France provinciale du premier tiers du XIXe siècle, l’auteur s’attachant plus particulièrement au destin du bagnard Jean Valjean. Javert arrêtant Fantine, Jean Valjean soulevant le seau de Cosette prisonnière des Thénardier, Marius déclarant sa flamme à Cosette, la mort de Gavroche au pied de la barricade sont autant d’épisodes qui font partie de la mémoire collective. Les Misérables est  certainement le roman français le plus connu dans le monde, mais pas toujours le plus lu.

C’est un roman historique, social et philosophique dans lequel on retrouve les idéaux du romantisme et ceux de Victor Hugo concernant la nature humaine. La préface résume clairement les intentions de l’auteur : « Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles ».

Après la Deuxième République, le coup d’État (2 décembre 1851), le départ pour l’exil à Bruxelles (1851-1852), puis à Jersey (1852-1855), puis à Guernesey ; après la composition et la publication de Napoléon le Petit (1852), de Châtiments (1853), des Contemplations (1856); après l’amnistie générale du 15 août 1859 enfin, qui fait le vide parmi les exilés et dans sa famille même, Victor Hugo retire Les Misérables de « la malle aux manuscrits ». Sa relecture attentive l’occupe pendant plusieurs mois. Il reprend la rédaction proprement dite du roman le 30 décembre 1860, juste à temps pour éviter que l’interruption atteigne le nombre fatidique de treize années. Ce n’était plus le même homme, et ce ne serait pas le même livre. Le manuscrit porte la trace de cette reprise qu’il commente à cheval sur deux pages, en bas à gauche de la première, en haut à gauche de la seconde : « 14 février (1848) / (ici le pair de France s’est interrompu, et le proscrit » « a continué / 30 décembre 1860 / Guernesey. »

Il avance dès lors à toute vitesse et quitte Guernesey avec son manuscrit au printemps pour aller poser le point final en juin 1861 à Mont-Saint-Jean, sur le champ de bataille de Waterloo.

Une publication morcelée, des éditions de valeurs

À son retour à Guernesey, Victor Hugo procède à une longue révision, qui dure jusqu’à la publication en trois temps des dix tomes de l’édition originale à Bruxelles chez Lacroix et Verboeckhoven, et à Paris chez Pagnerre. Cette publication morcelée, destinée à combattre à la fois la censure et la contrefaçon, n’avait pas que des avantages, ainsi que le fit remarquer l’auteur dans une lettre à son éditeur datée du 7 février 1862, qui vaut aussi pour la postérité : « L’inconvénient de ce livre, pour ceux qui cherchent à s’en rendre compte, c’est son étendue. S’il pouvait être publié d’un seul bloc, je crois que l’effet en serait décisif ; mais ne pouvant être encore à cette heure lue que morcelé, l’ensemble échappe ; or c’est l’ensemble qui est tout. ». Les bibliographes indiquent qu’au moment de sa publication, il a été tiré « quelques exemplaires » sur papier de Hollande et sur papier vert d’eau « qui sont fort rares ». Les exemplaires du tirage sur papier de couleur ne furent distribués que plus tard. À la suite de la liquidation de l’éditeur Lacroix, de 25 exemplaires initiallement qu’ils étaient, moins d’une dizaine ont survécu et il n’a pas été fait de couverture. Aujourd’hui, la vente d’un exemplaire rarissime de l’édition originale en vert d’eau, 10 volumes, vaut plus de 85 000€.

L’édition originale Pagnerre : de belles ventes adjugées !

Si la vente des exemplaires vert d’eau restent exceptionnels (dernière vente en 2021 vendue 18 000€), il n’est pas rare de trouver lors des ventes aux enchères l’édition Pagnerre en 10 volumes, sur papier de Hollande. Nombreux furent les bibliographes, comme Talvart, à voir en l’édition Pagnerre la véritable originale. Il est à présent établi que l’édition belge (A. Lacroix, Verboeckhoven et Cie) précéda de quelques jours l’édition française.

Les prix sont variables, mais l’édition originale reliée ou brochée se vend en général entre 4000 et 8000€ selon l’état de conservation.

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