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Quelles sont les pièces qui se collectionnent ?
Brève histoire de la collection monétaire
Dès l’Antiquité
Le fait de collectionner est aussi ancien que la monnaie elle-même : dès l’Antiquité, des collections monétaires et artistiques sont amassées et le plus souvent dédiées aux Dieux, comme pour le dépôt de fondation du temple d’Artémis à Éphèse ou du Parthénon. La collection de monnaie telle que nous l’entendons aujourd’hui, c’est-à-dire conservée pour des raisons historiques ou esthétiques, remonte également à l’Antiquité mais la monnaie n’est alors qu’un élément d’une collection abritant toutes sortes d’objets. Comme dans le cas des collections d’états, en cas d’extrême nécessité, comme pendant la guerre du Péloponnèse, les Athéniens empruntaient à ces collections sacrées pour les fondre et en frapper de nouvelles émissions.
Naissance de la numismatique, cette science auxiliaire de l’histoire
Il faut attendre les humanistes de la Renaissance pour que les monnaies soient collectionnées pour elles-mêmes, étudiées, et qu’elles fassent l’objet de traités scientifiques. Au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle, le renouveau des études liées à l’histoire nationale favorise la naissance de la collection de numismatique moderne et on observe un élan sans précédent pour les sociétés et les périodiques consacrés à cette « science auxiliaire de l’histoire ».
Collections publiques et privées
De nos jours, on peut estimer que le nombre de monnaies conservées se répartit de manière presque égale entre les collections publiques et les collections privées. Les premières, abritées dans des fondations, des musées ou des instituts, sont le plus souvent les héritières des collections princières, enrichies de grandes donations, notamment des sociétés savantes. Dans chaque pays, le poids des séries nationales dans les collections publiques est considérable : le Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale de France est ainsi particulièrement riche en monnaies gauloises, mérovingiennes, féodales et royales.
Conseils aux collectionneurs
Une bonne bibliographie
Les collectionneurs privés doivent garder en mémoire que la collection de monnaies doit être initiée, ou enrichie, en fonction d’un intérêt historique, esthétique ou personnel, mais non pas comme un placement. Il faut en effet pour le collectionneur soit être très bien conseillé, soit avoir des connaissances approfondies en la littérature spécialisée pour ajouter à une belle collection une plus-value. Il faut également avoir une bonne connaissance du marché, qui s’acquiert en fréquentant les marchands numismates, les bourses ou salons, les clubs locaux, les ventes aux enchères ou les marchés aux puces. Tous éditent des catalogues, plus ou moins luxueux, mais qui sont abondamment illustrés et constituent des ouvrages de référence.
Ainsi, pour faire de bons achats, le collectionneur ne doit donc pas se borner à suivre le marché mais doit investir dans des ouvrages, livres ou revues, ou s’affilier à une société telle la Société Française de Numismatique, qui édite chaque année la Revue numismatique et un bulletin quasi mensuel.
Les critères de cotation
Le degré de conservation d’une pièce est un élément à prendre en compte : elle peut faire varier le prix de 1 à 10, parfois plus. Les degrés de conservation sont évoqués grâce à un vocabulaire particulier : 10/10 : la pièce est FDC (Fleur de coin, sans aucun défaut), 9-8/10 : SUP (superbe, les défauts sont presque imperceptibles), 7-6/10 : TTB (très très beau : a circulé mais tous les détails sont encore visibles), 5-4/10 : TB (Très beau, une partie des détails a été effacée, le relief est un peu atténué) et enfin, 3-2 : B (Beau, usée et peu lisible). Les numismates sont généralement très à cheval sur le degré de conservation des pièces qu’ils collectionnent, ces états sont d’ailleurs toujours précisés par le vendeur en amont de la vente.
Pas de règles, c’est la règle !
Comme pour tous les autres types de collections d’art, il n’y a pas d’interdits et d’absolu, chaque collectionneur choisit, selon son goût et ses moyens, ce qu’il souhaite collectionner. Les fils directeurs ne manquent pas : thème diachronique, choix d’un règne, d’une période ou d’un lieu déterminés, d’un atelier, d’un type… Même si vous ne souhaitez pas déterminer d’emblée la nature de votre collection, vous remarquerez que vos pièces présentent certaines similitudes, qui révèlent vos motivations et votre goût.
Les pièces exceptionnelles
Les pièces de monnaie
Le budget détermine la collection, ce qui ne vous empêche pas de rêver et surtout de vous renseigner sur les pièces les plus rares et les plus recherchées, il n’est pas rare d’en trouver lors des brocantes et déballages, qui n’ont pas encore été identifiées. Parmi ces pièces d’exception, la pièce de 10 louis d’or, la plus grosse pièce d’or française (de 5 cm de diamètre, pesant 57 grammes) représentant Louis XIII gravé par Jean Warin est l’une des plus chères du marché, l’une d’entre elles (et elles sont rares) a été vendue à plus de 300 000 euros il y a quelques années.
Soyez également attentif aux pièces étrangères qui sont souvent moins connues, mais tout aussi recherchées. Ainsi, le One dollar Flowing Hair, qui est la première pièce de monnaie d’une valeur d’un dollar émise aux États-Unis, entre 1794 et 1795, est la pièce la plus chère jamais vendue. Un spécimen a en effet été vendu en 2010 pour une somme record de 7,85 millions de dollars.
Les pièces commémoratives
Outre ces pièces de monnaie historiques, les pièces commémoratives sont également très recherchées. L’un des exemples les plus connus est la célèbre pièce de deux euros, dont certaines pièces commémoratives ont été frappées pour célébrer par exemple les Jeux olympiques d’Athènes en 2004 ou encore le 800e anniversaire de la construction du premier château à Monaco, tiré à dix mille exemplaires et très recherché par les numismates.
Bibliographie : Cécile Morisson, La numismatique, collection « Que sais-je ? », PUF, 1992.