MAISON LELEU

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Cote, prix et estimation de l’artiste La maison Leleu

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Un développement fulgurant

Jules-Emile Leleu, né en 1883 à Boulogne — sur-mer, étudie aux Beaux-Arts dans cette même ville avant de reprendre en 1909 l’entreprise de peinture de son père. Il s’associe l’année suivante avec son frère afin d’y ouvrir un atelier d’ébénisterie. Ce développement sera mis entre parenthèses du fait de leur mobilisation durant la Grande Guerre. À son retour, Jules Leleu se spécialise dans la création de meubles et obtient le grade d’officier de l’Ordre des Arts et des Lettres. L’entreprise prend alors le nom de « Leleu Frères » et aménage leur nouvel établissement en magasin d’exposition en 1920. La reconnaissance arrive dès 1925 avec la présentation, à l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Modernes, d’une salle à manger qui reçoit le Grand Prix. Ce triomphe le pousse à ouvrir, en 1926, une nouvelle activité au sein de ses ateliers ; l’aménagement de paquebots, réalisant les salons du paquebot « Atlantique entre 1928 et 1930 puis celui du « Normandie » en 1935. Par ailleurs il réalise de nombreux décors pour des administrations tel le grand salon des ambassadeurs de la « Société des Nations ».

Après la Seconde Guerre mondiale, la Maison Leleu prend encore davantage d’ampleur grâce à de nouvelles commandes de personnalités. De plus après que l’épouse d’Eisenhower ait commandé des meubles à la Maison Leleu, l’entreprise décide de s’installer à New York dans l’Upper East Side s’associant ainsi à la Maison Baccarat. Enfin en parallèle de ces commandes, Leleu présente chaque année, à partir de 1958, ses créations au Salon des Industries du Commerce de Bureau.

Une production en perpétuelle évolution

Ses premières créations, s’inspirant de styles traditionnels, rappellent les meubles Louis XV ou Louis XVI, tout en s’attachant à en simplifier les formes. Les motifs à thèmes floraux qui ornent souvent ses œuvres deviendront sa signature. Mais c’est surtout la finesse de son travail de marqueterie, véritable prouesse technique, qui contribuera à sa renommée, comme en témoigne le travail de la nacre et de l’ébène sur la commode « Feu d’artifice ».

Mais ces techniques vont sans cesse évoluer au cours des 50 ans d’existence de la maison Leleu. Avec l’arrivée en 1945 de Jean et André Leleu à la tête de la maison familiale, le bois va laisser place au travail du métal, du verre translucide, et même du plastique, dans les années 1960, comme le montre le fameux bureau « Boomerang » de Calka.

Ainsi la Maison Leleu cherchera, à travers la pluralité de ses savoir-faire et selon les préceptes en vigueur au début du XXe siècle, à proposer un « art total » où rien n’est laissé au hasard ; Jules Leleu puis ses descendants s’attachant à traiter les décors dans leur entièreté afin de produire un ensemble homogène.

La chute de la maison Leleu 

La mort de Jules Leleu dans un accident de la circulation en 1961 marque le déclin de la maison Leleu qui se concentre sur l’aménagement de bureaux tels ceux de la librairie Larousse ou de la Société Générale. Une opportunité s’offre à l’établissement lorsque le Shah d’Iran, désirant en 1971 souhaiter l’anniversaire des 2500 ans de l’Empire perse, commande la conception et la décoration du « Camp » de 64 hectares, cadre de la fête, à la maison Jansen. À cette occasion, Jansen fusionne avec la maison Leleu, fondant ainsi la « Société Nouvelle Jansen ». Malheureusement ce chantier ne sera jamais payé et signera la fermeture de la Maison en 1973.

Finalement, en 2017, la descendante de Jules Leleu relance la marque grâce à l’adaptation sur mesure de tapis iconique de la Maison.

Néanmoins, ce sont les productions de « l’âge d’or » de la Maison, celle des années 1920-1930, qui ont le plus de succès en vente aux enchères comme le montre la paire de fauteuils vendue chez Christie’s en 2015 pour 47 500 euros.

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