Marguerite GÉRARD
Peintre française, 1761-1837
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Cote, prix et estimation de l’artiste Marguerite Gérard
Prix d’une peinture signée Marguerite Gérard en vente aux enchères : 3 000 – 150 000 €
Estimation moyenne pour une miniature : 200 – 1 200 €
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L’élève de Fragonard
Marguerite Gérard naît en 1761 à Grasse. À quatorze ans, en 1775, elle devient apprentie chez sa sœur Marie Anne et son conjoint, Jean Honoré Fragonard, l’un des représentants majeurs du style rococo. Durant son apprentissage, elle assiste Fragonard dans la réalisation de certains tableaux. En 1778, elle réalise sa première gravure à l’eau-forte, Le Chat emmailloté, d’après un dessin de Fragonard, à laquelle succèdent deux autres eaux-fortes de jeux d’enfants, l’enfance devenant un thème récurrent de sa carrière.
Un succès gagné malgré les obstacles
Dans les années 1780, elle trouve son style propre, inspiré du peintre néerlandais Gabriel Metsu, à qui elle emprunte aussi des sujets : des images de femmes occupées aux activités de l’amour. Elle réalise également durant cette période une série de petits portraits destinés aux intimes, par opposition au portrait public prôné par l’Académie Royale de peinture. Dès 1785, elle s’affirme comme une peintre de genre, talentueuse, et est une des premières femmes françaises à se distinguer ainsi. À partir de 1786, elle produit des portraits d’enfants un peu stéréotypés. Entre 1787 et 1791, elle réalise des portraits d’artistes et de mécènes, qui pour les premiers voient leur statut social s’élever, et pour les seconds se plaisent à se voir représentés en artiste. Le décor de ces tableaux, simple, se compose d’une table couverte d’une étoffe rouge, d’une chaise et/ou d’un guéridon, auxquels Marguerite Gérard ajoute un objet représentant la profession du sujet.
Ces œuvres sont les premières qu’elle peint sans Fragonard, et lui permettent d’expérimenter et de s’individualiser. Grâce à ces portraits, elle gagne également le succès, ainsi qu’une indépendance financière confortable, et ceci malgré les barrières imposées aux femmes peintres de l’époque : on lui refuse par exemple un siège à l’Académie Royale, car le nombre de femmes qui pouvaient en faire partie à l’époque était limité à quatre. Après la Révolution, le Salon s’ouvre aux femmes, et Gérard y expose plusieurs fois entre 1799 et 1824, y recevant trois prix : le Prix de 5e classe en 1799, le Prix d’encouragement en 1801, et finalement, la Médaille d’Or en 1804. en 1806, elle peint Clémence de Napoléon envers Madame de Hatzfeld, qui sera acheté par l’Empereur lui-même en 1808.
Au cours de sa vie, Marguerite Gérard peindra plus de 300 scènes de genre, 80 portraits et de nombreuses miniatures. Elle meurt à Paris en mai 1837.
Une peinture d’apparence frivole, mais intelligente
La peinture de Marguerite Gérard est caractéristique de son époque : une grande attention portée au jeu de la lumière et des ombres, notamment dans des drapés tantôt légers, tantôt lourds. Toutes ces caractéristiques s’expriment de façon évidente dans Le Petit Messager, qui date de 1810 environ. Ce tableau est en outre intéressant par la présence d’une boule réfléchissante, objet déjà présent dans L’Élève intéressante peint avec Fragonard, et qui donne au spectateur un aperçu de ce qui se trouverait à sa place dans l’univers du tableau, ainsi que par la présence d’un personnage dissimulé derrière un paravent, qui rompt la monotonie d’un fond obscur. Lors d’enchères en 2005, ce tableau était estimé entre 80 000 et 100 000 €. Concernant L’Élève intéressante, il était estimé en 2019 entre 300 000 et 400 000 €.
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