TOUR-DONAS

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Cote, prix et estimation de l’artiste Tour-Donas

Prix d’une peinture signée Tour-Donas en vente aux enchères : 400 – 30 000 €

Prix pratiqué pour un dessin ou une aquarelle : 300 – 8 000 €

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Une artiste qui lutte pour créer

Marthe Donas, dite Tour-Donas, est née en Belgique en 1885 dans une famille bourgeoise. Jusqu’en 1914, elle suit des cours à l’Académie royale des Beaux-Arts d’Anvers malgré l’opposition de son père, qui refuse qu’elle devienne artiste. Sa famille émigre aux Pays-Bas, mais Marthe Donas se libère du carcan familial pour séjourner en Irlande où elle travaille le dessin, la peinture et apprend la technique des vitraux. 

En 1916, elle emménage à Paris. Elle découvre la peinture d’André Lhote, représentant du cubisme, qui l’initie au mouvement. Elle fréquente également l’atelier du sculpteur ukrainien Alexandre Archipenko, avec qui elle rejoint le groupe de Puteaux, dit de la Section d’Or, un collectif d’artistes et de penseurs cubistes. 

En manque de ressources, Marthe Donas est contrainte de retourner en Belgique, où elle rencontre Théo Van Doesburg, fondateur du mouvement « De Stijl ». Pour le périodique éponyme, qui diffuse les idées néo plasticiennes, Marthe Donas écrit des articles sous le pseudonyme Tour D’Onasky. 

Elle se fait rapidement un nom sur la scène de l’avant-garde européenne en tant que peintre, cette fois-ci sous le pseudonyme de Tour-Donas.

Face au mépris belge pour l’art abstrait, Marthe Donas se retire auprès de sa famille et cesse de peindre pendant vingt ans, entre 1927 et 1947. Cependant, elle reprend la peinture à l’issue de la Seconde Guerre mondiale, d’abord figurative puis définitivement abstraite à partir de 1958. Elle s’éteint en 1967.

Du cubisme à l’abstraction

Lorsqu’elle arrive à Paris, Marthe Donas rencontre la communauté artistique de Montparnasse et l’avant-garde de l’époque. Elle est sensible à une peinture résolument moderne et c’est en découvrant les œuvres de Réné Lhote puis en devenant son élève qu’elle s’initie au style qui lui est propre : le cubisme. 

Sa peinture s’enrichit grâce à la collaboration avec Alexandre Archipenko, avec lequel elle travaille à Nice et dont elle assimile les éléments sculptés dans ses propres œuvres. Lorsque les deux artistes rejoignent la Section d’Or, l’œuvre de Marthe Donas prend des formes audacieuses, proches de l’abstraction, et une palette de couleurs unique, maîtrisée et libérée.

Au contact d’artistes comme Albert Gleizes ou Théo Van Doesburg, qui considèrent le tableau comme une surface plane à laquelle il ne faut pas ajouter de dimension, Marthe Donas opte pour une œuvre plus radicalement abstraite et simplifiée. Elle abandonne l’aspect lié à la sculpture pour représenter des ensembles de surfaces géométriques en deux dimensions. 

Après sa pause longue de vingt années, l’artiste entame une seconde carrière et crée des œuvres totalement abstraites, simplifiées et relâchées, recherches d’une spiritualité au-delà du réel.  

La première peintre abstraite

Marthe Donas occupe une place importante sur la scène artistique du vingtième siècle. En 1919 a lieu sa première exposition personnelle à Genève et deux ans plus tard, en 1921, elle expose chez le célèbre marchand Herwarth Walden à la galerie Der Sturm de Berlin. Bien plus tard, en 1961, son œuvre sera célébrée à la Galerie nationale de Berlin lors de l’exposition « Der Sturm. Herwarth Walden und die Europaïsche Avant-garde. Berlin 1912-1932 ».

Parmi ses œuvres les plus importantes, elle expose Siestes et Garçon avec arc en 1927, puis Sous la lampe et Les Blanchisseuses en 1928, et La Vierge rose et La Petite Dame au Parasol en 1929 au Salon des indépendants. Femme se coiffant et Danseuse, huiles sur toile peintes entre 1918 et 1919, ont été vendues en 2020 par Christie’s respectivement 93,750 et 50 000 livres sterling.

Aujourd’hui, Marthe Donas est considérée comme l’une des figures principales de l’abstraction. C’est la première représentante du mouvement en Belgique. Le peintre Michel Seuphor désigne son œuvre de « cubisme quasi abstrait » et la classe parmi les pionniers du mouvement. Un musée est consacré à l’artiste à Ittre, en Belgique.

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