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Comment obtenir un certificat d’authenticité pour une œuvre d’art ?
Le certificat d’authenticité est comme le passeport d’une œuvre et permet de se renseigner sur ses qualités et son authenticité, qui reste la valeur intrinsèque la plus importante d’une œuvre d’art.
Définition et délimitation du certificat d’authenticité
Le certificat d’authenticité est un acte rédigé à un exemplaire unique qui atteste qu’une œuvre est authentique, c’est-à-dire qu’elle a bien été réalisée par l’artiste auquel elle est associée. Le fait d’avoir un certificat d’authenticité associé à une œuvre permet de la vendre plus facilement sur le marché de l’art, sa légitimité étant garantie, cela exclu le spectre du faux et de la contrefaçon. Le certificat peut être rendu infalsifiable par la présence d’un filigrane, d’un code sécurisé ou d’un scellé.
Le certificat d’authenticité est la plupart du temps établi lors de la vente de l’œuvre et suit l’objet dans quelques mains qu’il se trouve, restant valable à travers les ventes et reventes successives.
Le décret Marcus du 3 mars 1981 établit les règles en matière d’authenticité, c’est pourquoi le certificat d’authenticité comprend un certain nombre d’éléments pour permettre d’identifier l’œuvre qui lui est associée : Le nom de l’artiste qui l’a réalisé, une photo de l’œuvre, son titre, ses dimensions, sa date de création, etc. Le prix de l’œuvre n’est jamais indiqué sur le certificat d’authenticité, car il ne s’agit pas d’une facture.
Les différents modes de délivrance des certificats d’authenticité
Un expert ne peut jamais être contraint de délivrer un certificat d’authenticité s’il n’est pas pleinement convaincu de l’authenticité de l’œuvre. Cela se justifie par le fait que l’expert engage sa responsabilité s’il a commis une erreur sur l’authenticité de l’œuvre.
Le certificat d’authenticité peut tout d’abord être délivré par l’artiste lui-même. Ce dernier atteste de l’authenticité de l’œuvre de son vivant. Le problème de l’authenticité se pose la plupart du temps lorsque l’artiste est décédé et ne peut donc plus attester qu’il est l’auteur de l’œuvre.
Des professionnels du marché de l’art comme les experts ou les spécialistes peuvent alors délivrer des certificats d’authenticité, engageant ainsi leur responsabilité professionnelle en cas d’erreur fautive de leur part. L’expert a deux missions principales :
- expertiser (déterminer l’origine, l’époque, les caractéristiques et l’artiste qui a réalisé telle ou telle œuvre) ;
- estimer le prix d’une œuvre.
Pour ce qui est de sa première mission, l’expert peut être amené à délivrer des certificats d’authenticité. Si le certificat d’authenticité a été délivré par l’expert en bonne et due forme, il est rare que la responsabilité de ce dernier ne soit pas engagée lorsqu’il a été révélé que l’objet n’était en réalité pas authentique.
Les spécialistes se consacrent à l’étude de la production d’un nombre très limité d’artistes, voire à celle d’un seul. Leurs avis sur les œuvres attribuées font autorité. Il existe un, voire plusieurs spécialistes pour chaque artiste coté sur le marché de l’art.
Les spécialistes exercent pour la plupart une activité sur le marché de l’art (conservateur de musée, marchands d’art, enseignants d’histoire de l’art), mais il arrive parfois que de simples amateurs fassent autorité. En 2005, un historien de l’art spécialiste de Malevitch avait délivré un certificat d’authenticité pour une gouache qui était donc authentique selon lui. L’histoire a révélé que l’œuvre n’était pas authentique, mais le spécialiste n’a pu se cacher derrière le fait qu’il était un « simple sachant ». Les spécialistes, tout comme chaque personne qui délivre un certificat d’authenticité, doivent répondre de ses fautes.
Enfin, les héritiers de l’artiste peuvent eux-mêmes délivrer des certificats d’authenticité concernant des œuvres réalisées par celui-ci. Les héritiers sont détenteurs du droit moral de l’artiste décédé, et ont, à cet effet, beaucoup de pouvoir. Les héritiers peuvent confectionner un cachet spécial pour authentifier des œuvres jamais divulguées permettant ainsi de les authentifier. Pour autant, l’histoire a pu montrer qu’il n’est pas accordé un grand crédit à la voix des héritiers en matière d’authenticité.
Il existe de nombreuses affaires portées en justice à ce propos. En novembre 1979, un marchand avait acquis une gouache de Serge Poliakoff, qu’il avait montré au fils de l’artiste, Alexis, qui affirma que l’œuvre était une contrefaçon. L’acquéreur demanda alors la nullité de la vente, mais les juges ne firent pas droit à sa demande au motif que seule une expertise aurait pu déterminer l’authenticité ou non de l’œuvre. Si ce jugement parait sévère, cela a permis d’affirmer la différence entre l’exercice du droit moral et la pratique de l’expertise d’art.
L’expertise est une activité passionnante et nécessaire à la pérennité du marché de l’art. Notre équipe d’experts saura vous accompagner sur les questions liées à l’authenticité des œuvres d’art.