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Comment identifier les marquages, cachets, marques de fabrique, inscriptions, estampilles, étiquettes de marchands, les matériaux de support d’un tableau ?
Les connaisseurs comme les curieux ont l’habitude de retourner le tableau qu’ils ont entre les mains afin de découvrir des indices, son histoire, des messages insolites, laissés parfois il y a des centaines d’années. En novembre 2011 le Louvre proposa une exposition présentant les revers de 36 tableaux anciens afin d’en découvrir les mystères, habituellement cachés des yeux du public.
Les informations techniques
La toile, le châssis, le cadre d’un tableau ancien sont des éléments qui vivent et laissent des indices quant à la provenance et l’origine d’une œuvre. Selon les bois utilisés pour le cadre, pour le châssis, mais également selon le maillage de la toile, il est plus aisé de déterminer la zone géographique de production du tableau.
Les différents supports de la peinture ont évolué à travers les siècles. Depuis l’Antiquité le panneau de bois était utilisé comme support de la peinture. Le bois utilisé dépendait des régions. En Italie par exemple, Léonard de Vinci avait pour habitude de peindre sur du peuplier, comme pour la réalisation de son célèbre tableau de la Joconde. En France, il était d’usage d’utiliser le bois de chêne, solide et résistant, tout comme dans le nord de l’Europe. En Espagne tout comme en Italie, le peuplier était utilisé. Le bois est un matériau vivant qui peut subir des altérations en fonction de son mode de conservation (humidité, sécheresse etc.) créant ainsi des fentes ou des moisissures à la surface du panneau de bois.
La toile a commencé à concurrencer les panneaux de bois à partir du XV-XVIème siècle. Les maillages et les matières utilisées pour créer les toiles diffèrent selon la zone géographique de production. À Venise, le maillage était souvent réalisé à motif de chevrons comme pour les Noces de Cana de Véronèse, exposé au Louvre. Au XVIIe siècle, la toile devient le support privilégié de la peinture, malgré des réticences en Europe du Nord.
Les siècles ont vu défiler les méthodes de production de la peinture. Au départ l’œuf était utilisé comme liant avant que l’huile ne se démocratise, introduit en Hollande et en Flandres puis se diffusant dans toute l’Europe au XVIIe siècle. Des techniques spécifiques étaient utilisées, permettant de reconnaître une production particulière et donc une datation particulière. Par exemple les grands maîtres italiens ou leurs homologues flamands et hollandais du XV et XVIe siècle savaient mieux que quiconque superposer les glacis sur la surface du panneau de bois donnant ainsi une technique inégalée et virtuose.
L’histoire d’une peinture façonnée par ses marques
Les marques qui se sont démocratisées au début du XIXe siècle peuvent prendre de nombreuses formes. Il existe des marques de fabricants ou de marchands, mais également des marquages de numéros de formats, généralement inscrites sur le verso de la toile à l’encre. Ces marquages peuvent également être réalisés à la main, au fusain ou à la craie noire.
Pour les marques de format, le chiffre 6 correspondait par exemple à la dimension de toile suivante : 32,6 x 40,7 cm. Les marques des fabricants, elles, contenaient généralement l’adresse de fabrication et permettaient ainsi d’identifier des périodes chronologiques de fabrication.
Les étiquettes apposées sur l’arrière du tableau peuvent correspondre à des expositions dans lesquelles le tableau en question a été présenté. Il est nécessaire alors d’effectuer quelques recherches quant à cette étiquette pour trouver l’exposition correspondante. Les étiquettes d’expositions représentent souvent une plus-value pour l’œuvre.
Si l’œuvre est passée en vente aux enchères il est possible qu’elle est gardée une étiquette (collée ou accrochée sur le châssis) permettant de retrouver le numéro de lot/le numéro vendeur du bien. Ces étiquettes, à moins d’être reconnaissables comme celles des grandes maisons de vente comme Christie’s (logo de la maison de vente à l’arrière de l’étiquette), ne fournissent pas une indication très détaillée, à part confirmer son acquisition passée en vente aux enchères.
Les cadres eux-mêmes peuvent être estampillés et ainsi révéler un indice sur la date de production de celui-ci, en plus de son aspect stylistique. Cependant la qualité de cette information est à minimiser puisque le cadre n’est pas solidaire de l’œuvre peinte et peut donc ne pas correspondre à la date de production de l’œuvre.
Des cachets peuvent également apparaître à l’arrière des tableaux. Ces cachets prennent généralement la forme d’une marque à l’encre apposée par un sceau. Sous l’Ancien régime, il existait un cachet apposé sur tous les meubles et objets d’art appartenant au garde-meuble de la couronne. Les musées également, comme le musée royal à Bruxelles a pu apposer son cachet sur des œuvres conservées dans ses collections.
Nos experts sauront analyser au mieux le verso de vos tableaux, identifier les marques, marquages, estampilles et autres signes distinctifs pour en révéler tous les secrets, ainsi obtenir des garanties de son authenticité et expertiser la peinture.
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