Paul FOLLOT

Décorateur et ébéniste français, 1877-1941

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Cote, prix et estimation de l’artiste Paul Follot

Prix d’un meuble signé Paul Follot en vente aux enchères : 100 – 60 000 €

Estimation moyenne pour un objet : 120 – 20 000 €

Prix pratiqué pour un luminaire : 120 – 10 000 €

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Un artiste décorateur investi 

Paul Frédéric Follot, né le 17 juillet 1877 et mort le 10 mars 1942 à Paris est un ébéniste et décorateur français. Il est le fils du fabricant de papier peint Félix Follot.

Il est dans ses premières années formé en tant que sculpteur avant de devenir l’élève d’Eugène Grasset, après quoi il se consacre aux arts décoratifs.

Entre 1901 et 1903, il réalise des dessins de bijoux et de tapisseries pour la galerie La Maison Moderne (de Julius Meier-Graefe) et au cours de sa carrière, il travaille aussi pour Wedgwood, pour Cornille et Cie et pour Christofle.

En 1903 Paul Follot participe à la recréation du collectif « L’Art dans Tout » un groupe d’artistes qui a fortement promu l’artisanat français face aux produits industriels, notamment allemands. Fondé originellement en 1898 avant d’être dissous en 1901, ce mouvement remet en cause les hiérarchies entre arts majeurs et arts mineurs et participe à donner aux arts décoratifs une réelle légitimité sur la scène artistique. Paul Follot se mettra dès 1904 à son compte, mais continue à militer pour une reconnaissance officielle des arts décoratifs. Il fonde alors la « Société des artistes décorateurs », et participe aux salons de 1908 et de 1909 en ouvrant une nouvelle voie à l’art décoratif français.

En 1907, il se marie avec Elfriede Vendel-Jörgensen, une artiste-peintre allemande. C’est vers cette époque, et toujours dans cette idée d’« Art dans Tout » qu’il décide d’avoir à Paris, au numéro 5 rue Victor-Schœlcher, dans le 14e arrondissement, son hôtel particulier dont il veut faire à la fois, un lieu de vie pour lui et sa famille, un atelier pour ses créations et un lieu d’exposition de ses œuvres.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, Paul Follot se retire dans le Midi de la France. Il revient à Paris en 1942, l’année de son décès.

Une renommée internationale 

Le talent de Paul Follot ne tarde pas à être reconnu et il participe en 1925 à l’exposition internationale pour laquelle il réalise plusieurs pavillons, dont celui de Pomone. Il entre alors sur la scène internationale.

À partir de 1928, Paul Follot fait partie du comité directeur de la compagnie anglaise Waring & Gillow, où il travaille avec Serge Chermayeff pour le design d’ameublement et les intérieurs du département de l’art moderne. La même année, il décore l’hôtel George-V à Paris.

En 1930, Paul Follot est appelé en Thaïlande pour aménager et décorer les quatre palais du roi de Siam Prajadhipok Rama VII. Hélas, l’abdication du monarque l’empêche de mener à bien son vaste projet, mais il en reste des plans et des dessins qui nous donnent une idée de la beauté des réalisations prévues.

Après 1931, il se remet à son compte et, en 1935, il est chargé d’une commande d’une suite pour le paquebot Normandie. Le style de la suite est somptueux et en opposition avec l’austérité du modernisme qui cherche à prendre le pas sur l’Art déco.

Un artiste unique, un style iconique

Né au début du XXe siècle dans la réaction des jeunes artistes français aux formes tourmentées (le « coup de fouet ») de l’École de Nancy et le rayonnement de ce qui se faisait alors de l’autre côté du Rhin (école de Darmstadt) les premières créations de Paul Follot, encore influencé par le style de son maître Grasset, reflètent un goût néo-gothique, avec des motifs feuillagés, des motifs stylisés de paniers de fruits ou de fleurs, sculptés dans du bois massif.

Après 1910, alors qu’il se rapproche de l’Art Déco, les créations de Follot deviennent plus calmes et plus classiques. L’ensemble de salle à manger de Follot en sycomore, ébène et amarath, exposé au Salon d’Automne en 1912, est considéré comme l’un des premiers exemples de l’Art Déco (il suit alors les préceptes définis par André Vera dans son manifeste L’Art Décoratif de janvier 1912 : Le dossier des chaises de cet ensemble est composé d’un dessin ajouré qui représentait une corbeille de fruits et de fleurs). Il effectue alors un retour au « néo-classicisme » avec un style qui rappellerait un peu un style Louis XVI tardif, mais qui s’intègre totalement dans le style international qui s’impose partout et qu’on a qualifié d’Art Déco.

Mais toujours chez Paul Follot prédomine un esprit classique, tant dans ses formes que dans son inspiration. Il est le dernier artiste-décorateur qui a su tirer parti de la grande tradition de l’ébénisterie parisienne, telle qu’elle se pratiquait depuis le XVIIIe siècle dans les ateliers du Faubourg Saint-Antoine.

Paul Follot voit son travail comme un raffinement de la conception française classique. Son style et son goût s’attachent à créer une atmosphère confortable, silencieuse et surtout précieuse. Les meubles de ce décorateur, presque baroques, s’opposent aux formes épurées de ceux de ses contemporains Jean-Michel Frank ou Pierre Chareau.

Paul Follot le dit lui-même : « Nous savons que le “nécessaire” seul ne suffit pas à l’homme et que le superflu lui est indispensable, sinon supprimons aussi la musique, les fleurs, les parfums… et les sourires des dames ! »

Oublié après sa mort, la vente d’un ensemble du mobilier, dessiné par lui-même et venant de sa maison-atelier, est vendu aux enchères en mars 2011. Cette vente sort de l’ombre cet artiste décorateur majeur du XXe siècle. Aujourd’hui, son mobilier se vend autour de plusieurs milliers d’euros.

Expertiser et vendre une œuvre de Paul Follot

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