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Civilisation chinoise : la dynastie Qing (1644-1911)
Venue de Mandchourie, la dynastie Qing fut établie en 1644 et régna jusqu’en 1911. Elle constitue la dernière dynastie impériale chinoise. Trois empereurs se distinguèrent sous la dynastie Qing : Kangxi (1654-1722), Yongzheng (1678-1735) et Qianlong (1711-1799).
Entre progrès et déclin, la dynastie Qing vit l’agriculture et les arts se développer sous son règne au détriment de l’ingénierie militaire où les Européens gagnèrent en supériorité. Un dictionnaire complet des caractères chinois ainsi qu’un catalogue compilant les œuvres les plus importantes de la culture chinoise furent rédigés tandis que la littérature populaire s’épanouit également.
Le XIXe siècle fut marqué par la révolte des Taiping dans les années 1850 et 1860, affaiblissant dès lors le pouvoir impérial.
À la fin de son règne, la dynastie fut confrontée à un dilemme, à savoir poursuivre les réformes et mécontenter l’aristocratie ou conforter les révolutionnaires favorables à la fin du régime impérial.
Une peinture diversifiée
Sous la dynastie Qing la peinture s’est progressivement diversifiée.
La peinture de cour
La peinture impériale se distingue par le goût des Mandchous en faveur d’une peinture colorée. Fervents collectionneurs, les Mandchous transmirent leur passion pour la collection aux élites de l’Empire qu’elles soient mandchoues, chinoises ou coréennes.
Lors de la Fête de Qing Ming (fête des Morts), la dynastie mandchoue s’appropria le style Song préexistant. En ce sens les peintures furent réalisées dans un style bleu et vert. En parallèle, l’influence occidentale fut de plus en plus prégnante.
La peinture excentrique
À l’encontre du style méticuleux impérial, des moines lettrés manifestèrent une forte indépendance d’esprit qualifiant d’excentrique une nouvelle génération de peintres.
Le peintre Gong Xian (c.1599-1699) dépeignit des paysages désolés afin de marquer sa désapprobation avec le pouvoir. Ses compositions illustrent de puissants effets atmosphériques : lumière, ombre, brume, vapeur, rayon de soleil sur la neige.
Shitao (1642-1708) renouvela la composition traditionnelle grâce aux contorsions étranges de ses montagnes et cours de rivière.
Enfin, Zhu Da (1625-1705) fit de l’objet représenté un sujet mineur de ses compositions en le rejetant sur les côtés mettant en exergue les vides et espaces blancs.
La peinture commerciale
La peinture populaire fit le choix de sujets destinés au marché. La vie quotidienne devint alors le thème de prédilection décliné sous plusieurs formes : scènes de vie urbaine, fête du Nouvel An, vie de famille, couple.
Les courtisanes constituent également l’un des principaux thèmes de la peinture commerciale. Leng Mei (c.1660-1742) s’est particulièrement illustré dans ce domaine.
Enfin, la production de peintures érotiques s’est également intensifiée à la fin de la dynastie Ming en raison de l’augmentation du nombre de romans érotiques.
La peinture d’exportation
Mêlant tradition chinoise et occidentale, la peinture d’exportation fut produite en masse à Canton aux XVIIIe et XIXe siècles. Réalisées sans volonté artistique particulière, les compositions illustrent des scènes de genre, des vues d’intérieurs à plusieurs personnages plongés dans des activités tranquilles, des vues de ports, mais également des portraits et des paysages.
Une production de céramiques élaborées
Encouragés par les empereurs Kangxi, Yongzheng et Qianlong, les techniques et décors des céramiques se firent de plus en plus élaborés sous la dynastie Qing.
La période Kangxi
C’est l’empereur Kangxi qui, en 1662, relança les grands fours impériaux. Nombre de productions Kangxi furent exportées, comme les céramiques de la « famille verte », le bleu poudré et or — qui eut beaucoup de succès en France notamment —, le « blanc de Chine » des fours de Dehua, la porcelaine à couverte turquoise et celle à couverte céladon.
Les formes furent multiples : vase, potiche, bol, plat, théière, etc. Des accessoires pour les lettrés tels les porte-pinceaux furent également exécutés.
La période Yougzheng
C’est sous le règne de l’Empereur Yongzheng qu’arrivèrent les couleurs rose et blanc sur les porcelaines. C’est la naissance de la céramique « famille rose ». En parallèle, la production de monochromes continua tout comme les céramiques bleu et blanc, hommage aux débuts Ming.
La période Qianlong
Sous l’empereur Qianlong, les décors de porcelaines devinrent plus colorés et très chargés. La production de céramique « famille rose » se poursuivit.
Le règne de l’empereur fut marqué par l’exportation massive de céramiques sous la dénomination de « production de la Compagnie des Indes orientales ». Les familles européennes envoyaient leurs armoiries afin qu’elles soient reproduites sur des services entiers.
À la même époque, les Qing produisirent également des céramiques imitant d’autres matières (bois, bambou, laque rouge).
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