Le journal
Toute l'actualité de Mr Expert et du marché de l'art
Vous avez des questions ?
01 83 77 25 60
Civilisation chinoise : la dynastie Song (960-1279)
Après la chute de la dynastie Tang en 907 succéda une période d’instabilité connue sous le nom de la période des Cinq Dynasties en Chine du Nord et des Dix Royaumes en Chine du Sud. Le commandant en chef des armées de la dynastie Zhou (l’un des Dix Royaumes de la Chine du Sud) pris la tête d’un soulèvement et fut à l’origine de la nouvelle dynastie Song qui régna de 960 à 1279.
L’histoire de cette dynastie se scinde en deux périodes avec les Song du Nord et les Song du Sud. Les Song du Nord établirent leur capitale à Bianjing, l’Empire s’étendait alors sur la plus grande partie de la Chine historique. Mais suite à une invasion barbare en 1127, les Song durent quitter le Nord et s’établirent dans le Sud de la Chine.
La nouvelle capitale fut fixée à Lin’an. Durant cette période l’économie resta prospère, le commerce progressa et la population ne cessa de croître.
Les élites de la dynastie Song contribuèrent au développement culturel en participant au commerce d’arts précieux et en soutenant les artistes.
La reconnaissance des peintres-lettrés
Apparus sous la dynastie des Tang, les peintres-lettrés furent véritablement reconnus sous les Song.
La poésie et la littérature
Les lettrés à l’époque des Song affectionnèrent tout particulièrement les arts de la poésie, de la calligraphie et de la peinture. Ces arts mêlés permirent la pleine expression de leurs auteurs.
Les deux principaux lettrés de la dynastie Song furent Su Shi (1037-1101) et Mi Fu (1051-1107).
La littérature Song compte également d’importantes œuvres relatives à l’histoire tels le Nouveau Livre des Tang (1060) ou encore Quatre Livres des Song (Xème siècle). L’émulation de la dynastie ne s’arrête pas là puisqu’elle fut également à l’origine d’écrits scientifiques, d’ouvrages sur les arts, la stratégie militaire, l’anthropologie, l’archéologie, la géographie.
Toutes ces œuvres purent être largement diffusées grâce au développement de la xylographie (gravure sur bois).
La peinture
Amorcé sous la dynastie des Tang, le style « shanshui » et les peintures de paysage se multiplièrent sous les Song. Approuvée par les élites la peinture à l’encre sur soie et sur papier connu un véritable épanouissement. L’influence du taoïsme, selon lequel l’homme n’est qu’une infime part d’un univers bien plus vaste, explique certainement en partie cet engouement pour la peinture de paysage.
La scène la plus classique était celle représentant de hautes montagnes perdues dans le brouillard et traversées par des rivières et des cascades.
La peinture évolua entre les Song du Nord et les Song du Sud. En effet, les représentations des Song du Nord illustrent de grands paysages tandis que les Song du Sud adoptèrent des représentations plus intimistes. Ce changement trouve son explication dans le développement de la philosophie du néoconfucianisme.
L’apogée de la céramique chinoise
Sous la dynastie des Song l’art de la céramique atteignit son apogée grâce à la production de ses différents fours.
Les fours de grès de la dynastie du Nord
Les principaux fours se situaient en Chine du Nord et furent détruits suite à l’invasion tartare de 1127.
Les fours de grès du Ru produisirent des céramiques à la couverte céladon légèrement craquelée. Ceux de Ding réalisèrent des monochromes blancs à la couverte très fine et transparente. La pâte quasiment blanche évoque la porcelaine. Au contraire, les fours de grès de Jun exécutèrent des céramiques à la couverte épaisse et onctueuse laissant apparaitre des bulles. Les couvertes sont de couleur bleu, bleu-ciel avec parfois des tâches pourpres.
Les fours de grès de la dynastie du Sud
Suite à l’invasion de 1127, les Song durent développer de nouveaux fours afin d’assurer leur production de céramiques.
Les fours de grès de Guan exécutèrent des céramiques bleu-vert et bleu-gris à la couverte très épaisse. Celui de Ge est connu pour ses réseaux de craquelures sur la couverte épaisse et onctueuse. Les plus belles céramiques de la dynastie des Song du Sud ont été exécutées par les fours de Longquan. La couverte céladon brillante de ces céramiques était notamment très prisée par les collectionneurs japonais. Enfin, les fours de Jian rélisèrent essentiellement des bols pour boire le thé. Les moines bouddhistes les importèrent au Japon.
L’essor des divertissements
Les Song développèrent les arts scéniques. Tout au long de l’année, des festivités étaient organisées afin de divertir les Chinois (feux d’artifice, carnavals, banquets).
Le théâtre
C’est à Kaifeng sous la dynastie des Song du Nord que le théâtre — dont les origines remontent à la dynastie de Tang — devint pour la première fois une industrie en Chine. Les quatre théâtres les plus importants de la ville pouvaient accueillir quelques milliers de personnes. Des troupes jouaient également en dehors des lieux de représentation, directement dans les rues et sur les marchés.
Les pièces étaient déclamées en chinois classique et étaient accompagnées de musique. Si dans les faits les acteurs étaient presque aussi lettrés que les membres de l’administration impériale, ils étaient pourtant considérés comme des membres inférieurs de la société.
Les festivités
Régulièrement des festivités étaient organisées dans les zones urbaines de la Chine. Cela permettait à la paysannerie austère et travailleuse de se détendre le temps de quelques jours.
Ces fêtes, profanes ou religieuses, rassemblaient la population locale à travers des représentations théâtrales, des spectacles de jonglerie, etc. Les festivités les plus populaires étaient bien évidemment celles du Nouvel An mais également celle de la Fête des lanternes qui avait lieu le 15e jour du 1er mois lunaire.
Grâce à la découverte de la poudre à canon, de somptueux feux d’artifice étaient tirés durant ces fêtes.
Sur le même thème :
Civilisation chinoise : la dynastie Tang (618-907)
Civilisation chinoise : la dynastie Yuan (1279-1368)