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Civilisation chinoise : la dynastie Tang (618-907)
L’histoire de la Chine est une longue succession de dynasties et périodes troubles. Le néolithique a laissé place aux dynasties royales de 1 600 à 221 av. J.-C. puis à la Chine impériale. Là encore plusieurs dynasties se sont succédé, souvent dans la lutte, avant l’arrivée au pouvoir des Tang en 618.
Fondée par la famille Li, la dynastie Tang fut à l’origine de la réunification du territoire chinois alors séparé en trois royaumes. La capitale Xi’an reflétait la puissance de ce territoire nouvellement unifié. Les Tang donnèrent une nouvelle impulsion au commerce avec l’Ouest à travers la route de la soie.
Des innovations majeures se développèrent tels les caractères d’imprimerie en bois. De son côté le bouddhisme eut une influence majeure dans la culture chinoise.
Grâce à cette période de calme retrouvé, l’art chinois connut un véritable âge d’or sous l’impulsion de la dynastie Tang.
La peinture
Exercice contemplatif, la peinture atteignit sa maturité à travers la peinture de paysage et sa technique du monochrome à l’encre.
Un exercice contemplatif
Très peu d’œuvres de la période Tang sont parvenues jusqu’à nous. La principale source d’information réside dans les mausolées et tombes royales. Ainsi le groupe de peintures le plus important est celui du mausolée de Qianling en l’honneur de l’empereur Gaozong.
À l’époque la peinture était pratiquée non seulement par les artisans, mais également par les fonctionnaires lettrés et hauts dignitaires. Elle était alors considérée comme un exercice contemplatif au même titre que la calligraphie ou la poésie.
Les figures sont dépeintes avec de fines lignes noires. Le cheval, monture de grande qualité, fut également fortement représenté. Plusieurs peintres réalisèrent plusieurs portraits des montures favorites du souverain.
Le monochrome à l’encre
Mais c’est surtout au travers de la peinture de paysage que la dynastie Tang s’illustra. Ces paysages furent réalisés grâce à une nouvelle technique mise au point par le peintre Wang Wei (701-761) : le monochrome à l’encre. L’enjeu de cette technique réside dans la qualité et la richesse des lavis d’encre. Wang Wei s’est également intéressé à la perspective.
Ces peintures « shanshui » n’eurent pas pour but de représenter la nature, mais de retranscrire une émotion, une atmosphère particulière. C’est la naissance de la notion de peintre-lettré dont la fonction ne sera véritablement développée qu’à partir de la dynastie des Song.
Les arts décoratifs
La dynastie des Tang innova également en matière de céramique et d’art du métal.
Sancai et monochromes
De nouvelles formes de céramiques apparurent sous les Tang. Au VIIIe siècle la technique des trois couleurs à la glaçure plombifère dite « sancai » fut mise au point. Cette dernière consista à ajouter des pigments minéraux à la céramique confectionnée à base d’argile claire et cuite à basse température.
À partir du milieu du VIIIe siècle, de nouvelles céramiques monochromes cuites à haute température furent élaborées. Cette protoporcelaine à base d’argile blanc et de feldspath conquis pour sa résistance, sa finesse et sa translucidité.
Un art du métal occidentalisé
La dynastie Tang est l’une des rares périodes durant laquelle les artisans métallurgiques développèrent une orfèvrerie de grande qualité.
Prisées par les élites, les pièces révèlent une influence marquée de l’Occident et du Moyen-Orient. Au nombre de ces bronzes figurent des boîtes à cosmétiques, des coupes, des plats décorés selon le bestiaire occidental ainsi que des motifs floraux.
L’art funéraire : le « ming qi »
De nombreuses sépultures de l’époque des Tang furent mises à jour par diverses fouilles archéologiques. Riches en céramiques, bronzes, sculptures ainsi qu’en « ming qi » ces tombes constituent un véritable témoignage artistique de la dynastie des Tang.
Objets protecteurs déposés dans les tombes, les « ming qi » visaient à assurer au défunt le meilleur départ possible pour l’au-delà.
Réalisées en matériaux pauvres (argile ou bois), ces figurines représentent des êtres humains ou des animaux ainsi que des objets de la vie quotidienne venant rappeler la vie du défunt.
Sous les Tang, les « ming qi » adoptèrent également la technique « sancai » caractéristique de la céramique chinoise de l’époque.
L’art bouddhique
Sous les Tang le bouddhisme devint la religion prédominante. De la pratique de cette religion découla une statutaire et une architecture particulière.
Une statutaire aux influences indiennes
Peu de sculptures de la dynastie Tang ont survécu aux affres du temps. Dans un style réaliste, ces sculptures étaient réalisées en bronze, en bois ou en pierre. Elles témoignent d’une certaine influence indienne et de leurs divinités au visage arrondi empreint de douceur et de sérénité.
Une architecture en passe de disparaître
Avant le rejet officiel du bouddhisme survenu en 845, de nombreux temples et monastères furent construits au service de cette religion.
Ardent défenseur du bouddhisme, l’empereur Wendi (581-604) commandita la construction de monastères dans toutes les provinces ainsi que la réalisation de sculptures en bronze doré.
En 845 l’empereur Wuzong (814-846) interdit toutes les religions étrangères, dont le bouddhisme en faveur du taoïsme. Dès lors il ordonna la confiscation des possessions bouddhiques et fit détruire les temples. Seuls deux temples subsistent de la période médiévale à Nanchansi et Fuguangsi.
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