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Histoire et définition de la numismatique
Origine de la numismatique
Le terme de numismatique est formé par le mot « Nomisma », un nom générique définissant la monnaie et qui provient de la racine grecque nomos qui signifie « loi », puisque c’est la loi qui en signifie la valeur.
L’étymologie est en lien avec l’histoire même des origines de la monnaie : apparue à la fin du VIIe siècle avant Jésus-Christ en Asie Mineure dans les territoires du roi Crésus, dont la richesse est restée proverbiale, où coulait le Pactole, ce fleuve qui arrosait les sables aurifères et d’où l’on retirait l’électrum, alliage natif d’or et d’argent. À l’époque, les métaux précieux s’échangeaient au poids, sous forme de lingots qui étaient marqués, mais uniquement du nom du propriétaire.
L’invention de la monnaie revient aux Lydiens et aux cités grecques, qui ont apposé sur une pièce de métal d’un poids uniforme un poinçon qui en garantit la valeur : il était donc devenu inutile, théoriquement, de peser et de contrôler la valeur de ces pièces : la monnaie métallique est née, elle sera bientôt d’un usage courant dans toutes les cités grecques.
La numismatique commence-t-elle avec l’invention de la monnaie proprement dite ? Elle est, certes, l’étude des pièces de monnaie frappées d’une empreinte, émise par les autorités publiques et utilisée comme monnaie d’échange, mais elle inclut aussi tous les objets que leur apparence extérieure assimile à des pièces (médailles, jetons, poids monétaires), ainsi que tout ce qui remplit la fonction monétaire dans certaines sociétés. Elle recouvre donc deux aspects, matériel et symbolique, qui se retrouvent dans les grandes collections numismatiques.
Champs d’application de la numismatique
Les médailles
Les plus connus de ces objets monétiformes sont les médailles. Jusqu’au XIXe siècle, le terme de médaille recouvrait autant les monnaies anciennes que toute pièce non monétaire produite à des fins de commémoration. La médaille à proprement dite, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est une invention du Quattrocento, en lien avec le goût grandissant pour les collections de monnaies antiques, notamment romaines. La médaille est alors intimement liée à son destinataire, portant son profil, des inscriptions ou des devises. À côté des très célèbres médailles coulées par Pisanello, aux effigies des Malatesta, des Estes ou autres, des médailles commémoratives d’événements précis sont produites, comme lors de l’expulsion des Anglais hors de France en 1455 illustrée sur une médaille coulée par Charles VII. Cette tradition a connu de grands développements au XIXe siècle et est encore vivante aujourd’hui.
Les jetons
Le Moyen Âge et l’époque moderne sont l’âge d’or des jetons (de jeux ou de comptes) ou encore des jetons privés de commerçants, utilisés pour compter sur le comptoir. D’abord en bois, ils sont très rapidement coulés en métaux. Les séries de jetons, infirment variées, forment un domaine de recherche quasi-inépuisable pour le collectionneur ou le chercheur. On appelle parfois jetons les médailles de petite taille et les plaquettes, médailles de forme rectangulaire ou carrée.
Les monnaies de nécessité et monnaies extraoccidentales
La numismatique recouvre aussi l’étude des monnaies de nécessité, comme les token anglais, vocable qui désigne toutes sortes de monnaies émises pour pallier la pénurie de monnaie officielle. Aux côtés de ces monnaies de nécessité, les numismates étudient aussi toutes les sortes d’objets qui ont rempli la fonction monétaire, ou continuent de le faire dans certaines sociétés. Ainsi, sont étudiés et collectionnés les cauris, ces porcelaines-monnaies, répandues de la Chine ancienne à l’Océanie, les wampums ces ceintures faites de petites perles et utilisées comme monnaies d’échange par les Iroquois ou les manilles, ces bracelets de cuivre qui ont souvent fait office de monnaie en Afrique de l’Ouest.
Publications scientifiques et périodiques, les bases de cette « sciences auxiliaire de l’histoire »
La numismatique s’appuie donc de manière large sur les recherches faites par l’histoire de la monnaie. Elle est aussi, de manière majoritaire, l’étude, l’évaluation, le classement et la conservation des pièces de monnaie et de tous les objets monétiformes cités ci-dessus. Elle est donc régulièrement le sujet d’ouvrages et de périodiques consacrés à la question.
Les premiers textes traitant de la monnaie d’un point de vue de numismate semblent être dus à Guillaume Budé, un humaniste français qui fait paraitre en 1514 à Venise le De Asse et partibus ejus et le Libellus de moneta graeca, qui connurent un grand succès et furent traduits et diffusés en Europe.
Puis, il faut attendre le XIXe siècle pour que la numismatique, cette science auxiliaire de l’histoire, connaisse un nouvel intérêt de la part des chercheurs et des amateurs. Dès 1830, de nombreux périodiques consacrés à la question sont publiés en Europe (en France, La Revue numismatique est fondée en 1835). Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les numismates se focalisent de manière quasi exclusive sur les monnaies grecques et romaines, avant d’aborder les monnaies féodales puis, à la fin du siècle seulement, les monnaies extraeuropéennes. L’instauration de l’euro a vu l’éclosion de nouvelles publications systématiques en Europe.
Aujourd’hui, la numismatique est autant un sujet de recherche ou de loisir qu’un marché florissant qui donne lieu à la multiplication des intermédiaires qui proposent l’évaluation, l’acquisition ou la mise aux enchères des pièces de monnaie. Celles-ci subissent des fluctuations importantes de prix en fonction de l’état de conservation, du cours des métaux précieux, de la rareté ou de la conservation de l’objet et des variations de demandes. N’hésitez pas à faire appel à un de nos experts en numismatique pour l’évaluation de vos pièces et médailles.