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Quel peut être le prix d’une lithographie ?
De Eugène Delacroix illustrant des œuvres de Goethe ou de Shakespeare au scandale 7 500 faux tirages lithographiques de Dali, Miro ou encore Picasso en 1992, la lithographie continue de faire parler d’elle et d’attirer les curieux aussi bien que les connaisseurs.
Petit histoire et grand développement
La lithographie fut inventée par Alois Senefelder en 1799. C’est un procédé de reproduction par impression d’un dessin exécuté à l’envers avec une encre spéciale ou un crayon très gras sur une pierre calcaire. La pierre, recouverte d’une feuille de papier est ensuite passée sous une presse papier pour imprimer le dessin.
Cet art graphique s’est popularisé en France au début du XIXe siècle. Son ancêtre est la gravure. Le but de la lithographie fut de développer, à moindre coût, les œuvres des artistes. À la fin du XIXe siècle se développe un véritable marché de la lithographie où de plus en plus de collectionneurs se révèlent.
En France, deux imprimeurs ont propagé le procédé lithographique au XIXe et au XXe siècle : Jean-Louis forain et Engelmann. Ils font travailler notamment les peintres classiques Anne-Louis Girodet, et Nicolas-Toussaint Charlet. Bien d’autres artistes ont créé un grand nombre de lithographies comme Théodore Géricault sur des sujets équestres ou encore Paul Huet et ses vues de Versailles.
L’engouement pour les lithographies ne s’est pas tari tout au long du XIXe siècle puis du XXe siècle. Que ce soit le peintre impressionniste Camille Pissaro, ou ses suiveurs postimpressionnistes tels que les Nabis de Bonnard à Vallotton, tous ont utilisé le procédé lithographique pour le développement de leurs œuvres.
Les lithographies des artistes modernes et contemporains ont la cote. De Toulouse-Lautrec à Picasso, puis de Kandinsky à Pierre Soulages et Bernard Buffet, ces lithographies s’arrachent auprès des amateurs d’art.
De quelques dizaines d’euros à plusieurs centaines d’euros, voire milliers d’euros, les lithographies restent accessibles auprès du grand public, contrairement aux peintures de certains de ces grands artistes.
Les critères de valeur
La valeur d’une lithographie dépend de la rareté du tirage, de la qualité du tirage, mais également de sa signature et de sa numérotation.
Depuis le développement des lithographies, il y eut de nombreux tirages abusifs, allant, pour certains imprimeurs, jusqu’à sortir trois cents lithographies du même sujet en numérotant chaque centaine de 0 à 100. Cet abus de confiance a pu avoir des conséquences fâcheuses sur les œuvres de certains artistes, qui se sont trouvées dépréciées.
Les lithographies originales sont toujours, comme les gravures originales, numérotées. Les plus chères : Rembrandt, Goya et Dürer. Varie du simple au double selon la qualité du tirage.
La première impression est une œuvre originale qui peut être reproduite en plusieurs exemplaires et en tirage limité. La notion d’originalité correspond au fait que l’œuvre « est le reflet de la personnalité de son auteur » selon le droit de la propriété intellectuelle. Le tirage limité permet d’en limiter la propagation. Numérotées et signées. Il existe des inscriptions sur certaines lithographies permettant de les classer et de pouvoir donner une idée de leur valeur.
La cote de l’artiste est également un indice important pour déterminer la valeur de la lithographie. Comme pour une peinture, il faut se demander si les œuvres de l’artiste se vendent bien, si ses œuvres se retrouvent dans des musées, des galeries et lesquels. Mais attention, plus l’artiste est connu plus il faut se méfier et demander des garanties d’authenticité.
L’état de conservation est une donnée essentielle de détermination de la valeur d’un objet d’art, et d’autant plus pour la lithographie, qui est de nature fragile. Il faut les manipuler avec la plus grande précaution, car tout est susceptible de la détériorer que ce soit l’humidité, la lumière, la pollution atmosphérique ou encore les insectes.
Les annotations et indices de valeur d’une lithographie
Il n’est question ici que de la valeur des lithographies originales, c’est-à-dire authentiques, qui sont donc numérotées et signées. Ces lithographies possèdent quelques indications qui permettent de mieux en déterminer la valeur.
La mention « BAT » signifie « bon à tirer », elle est apposée sur la lithographie par l’artiste lorsque ce dernier est satisfait du tirage et souhaite donc le signifier. Lorsque la mention « EA » c’est-à-dire « épreuve d’artiste » est inscrite sur la lithographie, c’est que cette dernière est la propriété de l’artiste lui-même, qui peut décider de la garder ou de la vendre. Cette mention est un gage de plus-value et d’authenticité sans faille pour les lithographies qui en sont dotées. Enfin la mention « HC » signifie que la lithographie a été offerte aux collaborateurs de son édition et est donc « hors commerce ».
La lithographie décorative et accessible ne doit pas se confondre avec d’autres procédés comme granolithographie, la chromolithographie, ou encore la photolithographie. Nos experts sont à votre service pour démêler le vrai du faux et estimer la valeur de votre lithographie au plus juste.