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Quelles sont les techniques scientifiques qui permettent d’authentifier une œuvre d’art ?
Le progrès technique ayant accompagné le XXe et XXIe siècle a non seulement touché la sphère socio-économique, produisant des progrès significatifs pour les travailleurs et l’économie, mais a également largement irrigué le monde artistique. Alors qu’authentifier une œuvre d’art demeurait délicat à l’époque, la modernité a permis aux experts d’acquérir rigueur et légitimité auprès du grand public et des acteurs du secteur de l’Art. C’est tout particulièrement aux collectionneurs et aux banques que ces avancées se sont adressées puisque ces acteurs demandent de plus en plus d’expertises valides de manière à couvrir au maximum leurs opérations. La précision des techniques scientifiques modernes est alors devenue un instrument précieux pour garantir un lien de confiance entre vendeurs et clients. Mais quelles sont ces techniques justement ? En quoi permettent-elles de parvenir à ce Graal de l’authenticité ? Réponses (non exhaustives) dans cet article.
L’évolution des examens scientifiques
Après une relative stagnation au début du siècle, la fin de la Seconde Guerre mondiale marque un tournant majeur pour la découverte de nouvelles techniques d’analyse. Dans les années 1950, se développent dans un nombre croissant de laboratoires les radiographies et les observations sous microscope : la précision y est beaucoup plus présente qu’auparavant, mais la lenteur de l’opération empêche de satisfaire l’ensemble des demandes du marché.
C’est en réalité au cours des années 70 et 80 que l’on assiste à un boom des nouvelles techniques, notamment des techniques de datation, grâce à l’arrivée de l’ordinateur. Sont ainsi apparu la dendrochronologie, l’usage du carbone 14, la microfluorescence X, les études de pigments, la tomographie (ou scanner) ou encore la spectrométrie. Sans rentrer dans la technicité et l’utilité de chacune de ces méthodes — ce que nous réservons pour après –, il suffira de retenir qu’elles permettent d’étudier en profondeur la matière et l’élaboration détaillée des œuvres. L’état de conservation et les procédés de création — et donc l’époque — pourront être analysées sans pour autant fragiliser l’œuvre.
La diversité des techniques : leur confrontation devient une source de certitude
Le premier examen à réaliser est bien entendu l’examen à l’œil nu (souvent couplé à l’utilisation du catalogue raisonné) de l’œuvre, qui peut se réaliser par le biais d’un éclairage direct ou rasant. Une méthode aussi primaire permet, en dépit des apparences, à l’expert, dans le cadre d’un tableau par exemple, d’étudier l’état de soulèvement de la couche picturale. Les professionnels réalisent par la suite des analyses plus poussées à l’aide de microscopes optiques, des loupes à forts grossissements, ou encore à l’œil nu avec des éclairages aux ultra-violets ou infrarouges.
Pour parvenir à tirer quelques premières conclusions, les scientifiques passent alors à l’utilisation d’autres techniques, telles que l’usage de scannogrammes, de coupes tomographiques (scanner) et de la Résonance Magnétique Nucléaire, permettant d’observer l’intérieur des objets. Il devient alors plus évident de dévoiler un repeint, une signature cachée, ou encore des restaurations habilement dissimulées. Quant à la Résonance Magnétique Nucléaire, il faut savoir qu’elle localise à la perfection les larves des insectes xylophages ou toutes les variations d’humidité dans le bois. De telles indications permettent, en toute logique, aux professionnels de connaître l’état de conservation d’une toile ou d’une statue.
Trois techniques clés dans l’analyse des œuvres
Face à la multitude des techniques et l’impossibilité de toutes les traiter pour parvenir à définir l’analyse de tous les types de matériaux, Mr Expert vous propose de vous en faire découvrir trois dont le spectre technique permet de couvrir différents types de matières. En tout premier lieu : l’endoscopie macro et microscopique. Consistant en une observation par introduction de fibres souples ou rigides à l’intérieur d’un objet, cette technique s’applique aussi bien au bois, pour connaître le procédé de fabrication, qu’au fer pour découvrir l’état d’oxydation ou qu’à la pierre de manière à révéler de potentielles fissures. Une technique aux utilités multiples donc !
Autre technique importante à retenir que nous avons déjà mentionnée : la microfluorescence X. L’excitation de la matière d’une œuvre par rayons X permet à cette dernière d’émettre elle-même un rayonnement X secondaire dont on peut tirer une analyse de surface de tous les métaux, des pigments ainsi que du verre (pourtant plus difficile à analyser).
Enfin, dernière méthode à relever pour son utilité : la spectrométrie d’émission dans le visible et les U.V. Le processus est également sous-tendu par une excitation, mais de nature électrique cette fois-ci (ou parfois par rayonnement laser). De cette technique ressort une analyse détaillée des métaux, quelles que soient leurs formes et leurs dimensions. La composition des alliages et des soudures est ainsi dévoilée.
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