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Comment reconnaître et authentifier une peinture du XVIIe siècle ?

En 2014, une célèbre toile du Caravage a été retrouvée dans un grenier à Toulouse, il s’agit du tableau Judith décapitant Holopherne. C’est au prix d’un travail d’analyse minutieux que cette peinture du début du XVIIe siècle a pu être authentifiée. 

Judith décapitant Holopherne, Caravage
Judith décapitant Holopherne, Caravage

Souvent une expertise approfondie et professionnelle d’une œuvre ancienne est nécessaire pour déterminer son authenticité. Malgré tout il existe des indices permettant de l’authentifier.

L’importance des indications stylistiques 

En France, le XVIIe siècle est celui du règne tout puissant de Louis XIV, et donc celui du faste, et de la richesse. La peinture est alors basée sur un académisme pur porté par des peintres comme Simon Vouet ou encore Nicolas Poussin. Le classicisme est recherché en peinture et l’on s’appuie sur les représentations des grands mythes antiques. En parallèle de cette peinture de grand genre (portraits, peintures d’histoire), se développent, dans les milieux plus modestes, la peinture de petits genres venue d’Europe du Nord. 

Le XVIIe est connu comme le siècle d’or de la peinture flamande et hollandaise. Les sujets sont alors très variés tels que les scènes de genre, les paysages verdoyants, et les natures mortes. Les peintres les plus connus de ces genres sont Rembrandt et Johannes Vermeer, représentant tantôt des paysages aux moulins, tantôt des scènes d’intérieur calmes et claires. 

Autoportrait de Rembrandt
Autoportrait de Rembrandt

La mode de la représentation de certains genres peut permettre de déterminer des lieux de provenance de l’œuvre, sans pouvoir toutefois écarter les exceptions. À cette époque, le commerce se développe notamment entre la France et l’Europe du Nord. L’influence est alors réciproque entre les deux régions d’Europe rendant difficile de déterminer la provenance de l’œuvre.

Ailleurs en Europe se développent des styles très différents, des personnages maniérés et acidulés du Greco en Espagne, en passant par les peintures en clair-obscur du Caravage en Italie. 

Au-delà du visuel 

L’analyse stylistique peut rarement être confirmée par une date ou une signature sur l’œuvre puisque ces pratiques sont très peu répandues à l’époque. Il se peut que le verso de l’oeuvre révèle des marquages importants pour l’authentifier, comme une estampille, un cachet de marchand ou de fabricant, ou encore un cachet d’exposition. 

Les toiles anciennes étaient souvent peintes à l’huile, sur un support en bois ou sur une toile tendue. Au XVIIe siècle, la toile était tissée et non mécanique. Le temps peut altérer l’aspect du support. Le bois peut se dessécher et se fendre, et la toile peut se détendre, voire se casser. Le bois sera progressivement remplacé par la toile au XVIIe siècle, cependant il est tout à fait possible de rentoiler l’œuvre ancienne sur une toile plus moderne, faussant ainsi les indices.

Il est acquis que certaines essences de bois étaient plutôt utilisées par les peintres dans certaines régions comme le peuplier en Italie et le chêne en France et en Europe du Nord. 

Il faut également prêter attention au cadre, à sa forme et sa patine. Les cadres de la Renaissance sont de formes variées et seront de plus en plus souvent dorés à la feuille d’or. Attention cependant à ne pas accorder trop d’importance au cadre du tableau qui peut être postérieur à l’œuvre. 

La jeune fille à la perle, Vermeer
La jeune fille à la perle, Vermeer

L’état de l’œuvre en lui-même peut également être un indice important pour sa datation, puisqu’il peut facilement être admis que plus l’œuvre est abimée plus elle est ancienne. Le vernis de la peinture qui jauni, la toile piquée ou l’apparition de certaines noirceurs en sont des indices. Cette affirmation est cependant à relativiser en fonction du ou des lieux de conservations de l’œuvre. La dégradation de l’œuvre est accélérée dans un lieu humide et mal isolé. 

La provenance de l’œuvre 

Lorsque l’œuvre a été vendue avec un certificat d’authenticité, des garanties sont apportées à l’acheteur le mettant en confiance sur la datation de celle-ci. 

Cependant, la plupart du temps il n’existe pas de signature, ni de date sur l’œuvre en question. Il faut souvent tenter de déterminer sa date de création par d’autres moyens comme les indices sur sa provenance. 

Il n’existe que très peu d’écrits référençant les œuvres au XVIIe siècle et concernent souvent les œuvres de grande importance ou de provenance royale. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle que les œuvres seront mieux référencées permettant ainsi une authentification plus aisée. 

Le travail quant à la recherche de provenance de l’œuvre peut avoir été réalisé en amont par une maison de vente aux enchères qui a vendu l’œuvre. La provenance de l’œuvre est alors retracée : les propriétaires successifs s’ils sont connus, et les éventuelles expositions publiques du tableau sont renseignées. 

L’authentification de tableaux anciens est un travail minutieux qui ne saurait cependant se passer du travail d’un expert afin de déterminer précisément sa datation, sa provenance et sa valeur. Notre équipe d’expert saura vous guider et vous conseiller au mieux quant à vos tableaux anciens du XVIIe siècle

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