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Les bijoux René Lalique
Les noms de la haute couture Hermès, Louis Vuitton, Chanel ainsi que les verreries et cristalleries Daum, Lalique, Baccarat sont des maisons incarnant la qualité et le luxe.
Depuis des décennies leur savoir-faire a su conquérir les amateurs et collectionneurs. Ces maisons n’ont eu de cesse de perfectionner leurs techniques, d’innover et de s’adapter à leur époque.
La Maison Lalique s’est illustrée dans l’art verrier et mis son savoir-faire au service des arts de la table. Mais si la marque est principalement connue pour ses verreries, elle sut également se singulariser par la finesse de ses bijoux.
L’histoire de la cristallerie Lalique
La maison Lalique est représentative du courant Art nouveau qui est apparu à la fin du XIXe siècle. Comme de nombreuses maisons, l’histoire de Lalique est avant tout familiale.
L’émergence de l’Art nouveau et de l’École de Nancy
L’Art nouveau s’est développé entre 1885 et 1915. Le style élégant et décoratif s’est appliqué, pour l’essentiel, aux arts appliqués. Inspiré de l’histoire et lié à la Révolution industrielle, ce style présentant des caractéristiques communes revêtit des noms différents selon les pays. « Art nouveau » en France et Belgique, « Jugendstijl » en Autriche, « Liberty » en Italie, « Modernismo » en Espagne ou encore « Modern Style » en Angleterre, chaque terme faisant en réalité référence à un même courant artistique.
Cette libre esthétique se caractérise par la représentation de végétaux, des lignes animées et sinueuses, l’utilisation du métal, par des plans architecturaux ergonomiques, ainsi qu’un mobilier adapté à chaque structure.
En France, un foyer artistique de l’Est définit les bases de l’Art nouveau. L’École de Nancy est née de l’alliance provinciale des industries d’art qui fut présidée par le maître verrier Émile Gallé (1846-1904). Il s’agissait d’un regroupement d’artistes et artisans dont faisait partie les frères Daum ainsi que les maisons Lalique et Baccarat. Les techniques de marqueterie de bois, marqueterie de verre, gravure à l’acide, pâte de verre sont caractéristiques de cette école.
Le développement de l’Art déco
La fin de la Première Guerre mondiale suscita une vraie fracture dans la société. La lumière et la transparence sont devenues des caractéristiques esthétiques primordiales. Les verriers se sont alors tournés vers les couleurs pastel, la géométrie, la rigueur.
René Lalique (1860-1945) est un homme de l’Art nouveau qui sut s’adapter à la naissance de l’Art déco. Au départ, il dessina des bijoux pour les grands joailliers de la Place Vendôme. Il incluait déjà à l’époque du verre dans ses bijoux. S’intéressant de plus en plus à la verrerie, il finit par abandonner les bijoux au profit de l’art verrier.
En 1909, il ouvrit son premier atelier près de Paris. René Lalique utilisa la technique de la cire perdue issue du bronze afin de couler du verre. Ses premiers objets sont des pièces uniques. En 1909-1910 il collabora avec le parfumeur René Coty (1882-1962) qui lui a demanda de créer des flacons de parfum. Dès lors Lalique ouvrit un nouveau marché.
Il s’installa en Alsace, terre de l’Art nouveau, en 1918. Durant cette période Lalique toucha à de nombreux domaines et diversifia sa production. En 1925, il fabriqua la fontaine du rond-point des Champs-Élysées. Il décora également le wagon-restaurant du train de l’Orient-Express.
L’esprit Lalique se caractérise par la transparence, l’alternance des surfaces mates et brillantes.
Une histoire familiale
René Lalique disparut en 1945. À sa mort son fils Marc (1900-1977) modernisa l’usine alors ravagée par la Seconde Guerre mondiale. Le verre fut remplacé par le cristal.
En 1977 Marie-Claude Lalique (1935), fille de Marc, devint la directrice de création de la Maison Lalique. Elle endossa ce rôle jusqu’en 1996.
Aujourd’hui la cristallerie est détenue par plusieurs actionnaires.
Les bijoux Lalique
En plus de ses verreries, la Maison Lalique est également réputée pour la finesse de ses bijoux.
Des pièces uniques
René Lalique conçut de nombreux bijoux : diadèmes, peignes, broche à cheveux, colliers de chien, chaînes, pendentifs, bracelets, boucles de ceinture, etc. Chaque pièce créée devait mettre en valeur la femme qui la revêtait. Une fois conçue la pièce pouvait être adaptée à la cliente (variante sur la couleur de l’émail), faisant de chaque bijou une pièce unique. Sarah Bernhardt était elle-même une adepte des bijoux Lalique. Sur le marché de l’art ces bijoux atteignent des prix faramineux en raison de l’intérêt porté au bijou ancien, de la mode de l’art nouveau et du nom même de Lalique. En 2020, une broche en or jaune, diamants, émaux polychromes et aigues-marines Quatre libellules fut adjugée 292 100 euros à l’Hôtel Drouot.
L’Opéra national de Paris
Lalique signa plusieurs collaborations dont une avec l’Opéra national de Paris dédiée aux bijoux. Unissant deux héritages culturels et artistique, cette collection de bijoux unique met en scène une sélection des plus grandes œuvres du répertoire de l’Opéra.
Trois parures joaillières en or 18 carats furent imaginées : Adrienne mêlant onyx et diamant rend hommage à Adriana Lecouvreur, L’Oiseau de Feu en jade, saphirs, diamants et opale de feu renvoie au ballet éponyme tandis que Cygnes puise son inspiration dans le célèbre ballet Le Lac des Cygnes. Enfin, cette collaboration comprend également trois collections de bijoux fantaisie serties de motifs en cristal Lalique. La série se compose de Baiser, Fleur de Neige et Eurydice faisant respectivement référence à Roméo et Juliette, La Fille de Neige et au mythe d’Orphéeet Eurydice.
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