En 2020, la mode sera aux maîtres anciens
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En 2019, un grand mouvement de consécration et de mise en valeur des maîtres anciens a débuté sur le marché français ; le Journal des Arts estime ainsi qu’en France, les résultats de ventes des tableaux anciens ont atteint plus de 42 millions d’euros l’année dernière.
2019 : La consécration des grands maîtres de la peinture
Pourquoi un tel engouement pour la peinture ancienne ? Les raisons sont diverses et tiennent dans un premier temps à l’envolée des prix de l’art moderne et contemporain sur le marché, qui rebute nombre d’acheteurs et les poussent à se tourner vers d’autres types d’œuvres. De plus, l’extraordinaire adjudication de 2017 du Salvador Mundi attribué à Léonard de Vinci, qui a atteint plus de 450 000 millions de dollars chez Sotheby’s New York, a considérablement marqué les esprits, tout comme les grandes redécouvertes qui font rêver vendeurs et acheteurs, tel que le Judith et Holopherne, attribué à Caravage, daté vers 1604-1605 et retrouvé dans un grenier toulousain ; cette toile, estimée de 100 à 150 millions d’euros, a été vendue de gré à gré le 27 juin 2019 par la maison Labarbe de Toulouse. De même, plus récemment, un Christ moqué du primitif italien Cimabue (vers 1240-1302), retrouvé par pur hasard dans une maison près de Compiègne et vendu le 27 octobre 2019 à Senlis plus de 24 millions d’euros, quintuplant son estimation d’origine et devenant par là même la 8e peinture ancienne la plus chère au monde.
D’un point de vue culturel et patrimonial, 2019 a également été une année très riche en peinture ancienne grâce à un grand nombre d’expositions et de « highlights » de certaines œuvres des collections permanentes des institutions, ce qui a alimenté le goût du public et des collectionneurs pour les petits et grands maîtres européens.
Les expositions en 2020
L’année 2020 promet d’être au moins aussi fournie que la précédente du point de vue culturel. À Paris, la rétrospective sur Léonard de Vinci à peine clôturée, le Louvre nous offre une prometteuse exposition sur la sculpture italienne, de Donatello à Michel-Ange, débutant dès mois de mai. De même, faisant suite à l’exposition de la collection Alana, très bien dotée en peintures de primitifs italiens, le musée Jacquemart-André sert à ses visiteurs une rétrospective sur Botticelli à l’automne 2020. Le musée Cognac-Jay explorera quant à lui le thème de la sensualité chez les peintres du XVIIIe siècle, de Boucher à Jean-Baptiste Greuze à partir du 30 septembre.
2019 était l’année de Léonard de Vinci, 2020 est celle de la commémoration des 500 ans de la mort de Raphaël. Les expositions se succèdent partout en Europe, les deux grands temps forts parmi tous les évènements auront lieu dès le 3 mars au Quirinal de Rome, puis en Octobre à la National Gallery de Londres. En France, le château de Chantilly honorera le plus grand maître de la renaissance en puisant dans ses riches collections pour « Raphaël et ses élèves » du 7 mars au 15 juillet.
Notons également que l’achèvement de la restauration du triptyque de l’agneau mystique de Jan Van Eyck sera l’occasion pour le Musée des Beaux-Arts de Gand d’organiser une exposition rétrospective sur le grand maître du nord, à partir du 1er février.
Les grandes ventes à prévoir en 2020
Dans le domaine de la culture, comme du marché de l’art, il n’y a pas de raison pour que la tendance initiée en 2019 s’inverse. Les grandes maisons européennes spécialisées dans la peinture ancienne, comme Dorotheum, se disent confiantes et l’intérêt pour les maîtres anciens se confirme d’ailleurs déjà : le 29 janvier a ainsi été vendu un Portrait de Houdon par Jean-Bernard Restout plus de 204 000 euros à Drouot chez Ader Nordmann.
À venir, une extraordinaire huile sur toile de Juseppe di Ribera, Un philosophe, l’heureux géomètre, expertisée par Éric Turquin et présentée chez Daguerre le 27 mars 2020, estimée 200/300 000 euros. Ce tableau, dans la droite ligne des grandes découvertes de ces dernières années, a été retrouvé dans une maison de l’ouest de la France. Les maisons de vente de province proposent également de très belles pièces anciennes à la vente, telle que la maison Ornes Enchères d’Alençon, qui nous offre une belle vente de tableaux anciens le 24 mars, où l’on pourra notamment se délecter d’une Nature morte à la corbeille de fruits et fleurs sur un entablement du hollandais Hendrick Schoock (1630-1707). Les œuvres de ce grand maître de la nature morte sont extrêmement rares sur le marché de l’art, il s’agit donc d’une belle occasion, sinon d’acquérir, d’au moins se familiariser avec l’œuvre de ce peintre peu connu du grand public, mais très apprécié des collectionneurs.
2020 est donc le moment idéal pour faire expertiser vos tableaux, au regard du nouvel attrait des acheteurs pour la peinture ancienne !
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