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A quoi reconnaît-on Vénus / Aphrodite ?

Aphrodite pour les Grecs, Vénus pour les Romains, elle est la déesse de l’amour et de la fertilité. C’est aussi la mère de Cupidon et elle a pour suivantes les trois Grâces. Parmi ses nombreux attributs figurent les cygnes ou les colombes, présentés en couple et parfois attelés à son char. Elle est également reconnaissable à la coquille saint Jacques et aux dauphins qui l’accompagnent, rappelant que la déesse est née de la mer. Certains de ses attributs ont des pouvoirs, comme sa ceinture magique et sa torche allumée qui tous deux suscitent l’amour. Ce dernier est parfois figuré par un cœur enflammé. 

Vénus est souvent, pour les artistes peintres mais aussi les sculpteurs, un simple prétexte à la représentation d’un nu féminin, dépourvu de portée symbolique (sauf parfois lorsqu’est présent le miroir, évoquant la toilette de Vénus). Les peintres figurent ainsi souvent, sous couvert d’une représentation mythologique, la femme ou la maîtresse du commanditaire.

Des créations iconographiques

La Vénus nue 

vénus allongée
Vénus endormie, Giorgione – Titien, 1508-1510, Peinture mythologique, Huile sur toile, 108,5 × 175 cm

La Vénus nue peut-être disposée selon plusieurs poses convenues : debout comme la Vénus pudique, type hérité de la statuaire religieuse de l’Antiquité, avec un bras légèrement infléchi, la main cachant le pubis et l’autre les seins. La pose allongée, dite de la « Vénus couchée » apparait pour la première fois chez Giorgione dans une toile réalisée vers 1508-10, aujourd’hui conservée à la Gemäldegalderie de Dresde et va rapidement s’imposer comme un modèle pour les artistes ultérieurs, notamment Titien et Manet. Ce type de la Vénus couchée est associée à la Vénus à la toilette par la présence du miroir, notamment dans la peinture vénitienne du début du XVIe siècle. 

L’Amour sacré et l’Amour profane

Les humanistes florentins du XVe siècle, reprenant les idées de Platon, évoquent deux Vénus, incarnant deux sortes d’amour : l’amour sacré et l’amour profane, concrétisées en arts par la Vénus céleste, symbolisant l’amour divin et représentée nue, portant parfois un vase et la Vénus terrestre, qui représente la beauté matérielle, vêtue richement et parée de bijoux. Au contraire du Moyen Age, la nudité est à la Renaissance symbole de pureté.

Le triomphe de Vénus

Le triomphe de Vénus figure la déesse trônant sur son char, attelée de colombes ou de cygnes et souvent accompagnée de Cupidon, voltigeant au loin. Son char traîne parfois sur l’eau. Cette représentation est largement diffusée dans la peinture italienne du XVe et du début du XVIe siècle, lorsque les cortèges municipaux étaient à la mode dans les villes d’Italie. 

Les thèmes empruntés à la mythologie

Vénus et Adonis 

vénuus adonis titien
Vénus et Adonis, Titien, vers 1560, huile sur toile

Adonis, né d’une union incestueuse, était un jeune homme d’une beauté extraordinaire. Vénus, à la suite d’une éraflure causée par une flèche de Cupidon, tomba éperdument amoureuse de lui. Un jour qu’il était à la chasse, Adonis fut tué par un sanglier, Vénus alors descendit de son char pour lui porter secours mais il était trop tard. A l’endroit où la terre avait reçu le sang d’Adonis s’épanouirent des anémones (ce mythe du sang sacrificiel sensé rendre le sol fertile est l’héritage d’une tradition commune à toutes les civilisations du Proche-Orient). Deux épisodes sont généralement représentés, Vénus tentant de retenir Adonis, comme illustrés par Titien dans sa toile conservée au Palazzo Barberini ici reproduite ou bien le moment où la déesse est éplorée sur le corps mort du jeune homme.

La naissance de Vénus 

vénus botticelli
La Naissance de Vénus, Sandro Botticelli, Vers 1484-1485, Tempera maigre, 1,725 × 2,785 m

Cet épisode est relaté par Hésiode, l’un des premiers poètes grecs, qui explique que Vénus est née de la mer, plus précisément de l’écume ayant jaillit des parties génitales d’Uranus lorsqu’elles furent jetées dans les flots (son nom grec Aphrodite provenant du mot Aphros signifiant « écume »). La déesse alors vogua jusqu’au rivage dans une coquille saint Jacques avant d’aborder à Paphos et de sortir de l’eau, trempée. On retrouve certaines occurrences dans la statuaire antique, mais l’illustration la plus connue est sans nul doute celle qu’en fait Sandro Botticelli dans une toile peinte vers 1484-1485 et aujourd’hui conservée à la galerie des Offices de Florence. La scène représente au centre Vénus sortant des eaux, debout sur sa conque, à sa droite Zéphyr le doux vent du printemps et à sa gauche une nymphe l’habillant d’un voile. On reconnait habituellement Simonetta Vespucci sous les traits de la Vénus, maîtresse de Julien de Médicis et considérée comme la plus belle femme de son époque. 

Vénus et Mars

vénus et mars
Luca Giordano, Vénus et Mars dans la forge de Vulcain, Musée du Louvre. Crédits photos : RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle. 

Ce mythe est rapporté par Homère dans L’Odyssée ainsi que par Ovide dans les Métamorphoses. Vénus, mariée à Vulcain le forgeron, s’éprit de Mars le dieu de la guerre et coucha avec lui dans son palais. Le dieu-soleil Hélios, associé à Apollon, fut le témoin de cette infidélité et en informa Vulcain. Celui-ci conçut alors un filet invisible qu’il fixa au lit de Vénus et qui eut pour effet de les clouer au lit. Pendant qu’ils étaient immobilisés, Vulcain appela les autres dieux afin qu’ils soient témoins du scandale. Les deux amants sont soit représentés au lit ou bien en tant qu’allégorie de la victoire de l’amour sur les combats, reposant ensemble dans un décor pastoral, parfois sous un dais.

Vénus et Anchise

Dans cet épisode, Vénus s’éprit du troyen Anchise et, prenant l’aspect d’une mortelle, vint à lui parée de joyaux et ointe de parfums. Ils s’unirent et de leur nuit d’amour naquit Énée, le légendaire ancêtre des Romains, d’où l’importance de la représentation du thème. Les artistes dépeignent Vénus assise sur un lit à baldaquin, à côté d’Anchise, qui parfois lui retire sa sandale. On trouve aussi quelques fois les mots « Tenus unde Latinum » : « L’origine de la race latine », empruntés à Virgile. 

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