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Est-ce que les sculptures africaines ont de la valeur ?
« L’art n’est pas seulement une représentation. Cette définition c’est celle de l’art grec. L’art africain, lui traite de la vie, c’est une part vitale de notre quotidien ». Ces mots de l’artiste Malawi, Samson Kambalu, pourrions-nous penser, n’ont absolument aucun lien avec ce que nous allons traiter.
Bien au contraire : cela va nous aider à comprendre pourquoi l’art africain a longtemps été l’objet d’un manque d’intérêt dans le marché de l’art, avant d’être petit à petit, source d’intérêts, de convoitises, occasionnant parfois des ventes très élevées lors des mises aux enchères, même s’il reste comme nous le verrons généralement plutôt abordable.
Les sculptures africaines, des œuvres longtemps dans l’ombre
Tout d’abord, il faut savoir que les premières sculptures africaines dont on a connaissance n’avaient pas pour but de faire de l’art avec un grand A, au sens purement artistique du terme. Cela correspondait davantage à des objets fabriqués pour des rituels, des coutumes ancestrales… En outre, ces œuvres n’étaient pas signées et ne recherchaient aucun but esthétique.
Un objet d’intérêt de la part de l’Occident
Dès le début des relations commerciales entre l’Afrique et l’Occident à partir du milieu du XVe siècle, les objets africains étaient source de nouveauté, de quelque chose qui n’existait pas en Europe, et au cours de leurs voyages, les explorateurs européens ramenaient souvent des « bizarreries » venues d’Afrique qui étaient exposées dans les cabinets de curiosité.
La progressive création de musées vers la fin du XIXe siècle a rendu possible la diffusion de l’art africain à une plus grande échelle. La première commercialisation de sculptures africaines est estimée à 1909 et devient rapidement virale : en effet, de simples objets de curiosité, les sculptures africaines sont désormais vendues comme de véritables œuvres, ce qui permet à de nombreux marchands de l’époque de s’enrichir en revendant leurs objets, achetés pour des sommes modiques.
Une cote à géométrie (très) variable
Il n’existe pas de fourchette de prix très précise pour les sculptures africaines. Cependant, ce serait mentir que de dire qu’elles n’ont pas de valeur. Certaines s’adjugent à des prix très élevés lors de ventes aux enchères, lorsque d’autres peuvent se trouver dans de célèbres marchés aux puces pour quelques dizaines d’euros. La raison principale de l’envolée possible de prix est l’histoire et le mythe qui entoure la sculpture. Plus ces derniers seront importants et riches, plus la cote de l’objet risque de s’envoler.
Il faut néanmoins admettre que la majorité des sculptures africaines se vendent en général à des prix très raisonnables qui n’excèdent pas quelques centaines d’euros. Si vous êtes donc intéressés par l’idée de vous faire une collection d’objets africains (même anciens), cela est donc rendu tout à fait possible, sans faire exploser son budget.
En revanche, si vous souhaitez acquérir des œuvres authentiques venant de rituels africains sacrés, mieux vaut compter au moins quelques dizaines si ce n’est quelques centaines de milliers d’euros. En effet, le marché de telles œuvres est devenu extrêmement rares, les musées possédant en général la plupart des fétiches et statuettes ayant traversé les siècles. D’autres furent également détruites pendant les temps de colonisation lorsque les empires européens cherchaient à installer le christianisme de façon durable et mettre fin aux croyances polythéistes en Afrique.
Quelques records pour vous donner une idée : en 2014, une statue féminine, intitulée Debele, provenant probablement de la Côte d’Ivoire, s’est adjugée pour un peu plus de 12 millions d’euros. Ayant appartenu à des magnats et ayant été exposée aux quatre coins du monde, elle était dotée d’une « histoire mythique » selon les propres mots d’un marchand bruxellois.
Attention aux arnaques !
Depuis maintenant quelques années, on assiste à l’émergence de marchés parallèles et de productions en grand nombre de contrefaçons, où des acheteurs mal ou non renseignés seraient susceptibles d’être dupés. N’hésitez donc pas à avoir recours à un expert en sculpture qui saura rapidement différencier l’authenticité d’une œuvre face à une contrefaçon.
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