Jules LELEU

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Cote, prix et estimation de Jules LELEU

Jules Leleu est un créateur décorateur Art déco né en 1883 en France. Il reprend l’affaire de peinture familiale et y crée une branche décorative avec son frère. Il confectionne du mobilier et l’expose dans de nombreux salons dans un style très sobre, repris par ses enfants qui développent, à leur tour, des tapis et des tapisseries.

Mobilier

Estimé entre 60 et 84 000 euros, le mobilier produit par Jules Leleu est très varié. Il produit de nombreuses commodes comme sa Commode de forme galbée, décor de la naissance de Vénus, vendue 93 000 euros, ainsi que des cabinets et des buffets comme son Sideboard de 1940, en bois, estimé entre 15 000 et 20 000 euros. C’est son Cabinet, Model No. 4930, de 1958, en marbre, qui rencontre le plus grand succès, se vendant 499 600 euros.

Le créateur réalise aussi des chaises et des fauteuils avec ses Fauteuils du salon de la 1re classe du paquebot Antilles, pour la Compagnie Générale Transatlantique, en noyer, estimé entre 2 500 et 3 500 euros.

Jules LELEU, guéridon estimé 3 000- 4 000 euros

Luminaires

Jules Leleu créé aussi de nombreux luminaires, estimés entre 80 et 25 000 euros. Nous retrouvons des appliques comme Wall lights, en bronze doré, vendues 7 600 euros, des lampadaires avec sa création de 1930, en métal chromé, vendu 1 400 euros, ou encore des lustres avec son Lustre néoclassique à dix lumières, en bronze, estimé entre 2 000 et 2 500 euros. 

Jules Leleu, Luminaire, Estimation 15 000 – 18 000 € et vendu 23 431 € par Artcurial

Enfin, il produit aussi des lampes de table ou de chevet, comme celle de 1906, en bronze, vendue 600 euros. Les appliques Two-light wall scones model 3626, en verre et en bronze, se vendent 19 700 euros en 2021.

Tapisseries

Estimées entre 50 et 11 000 euros, les tapisseries de l’entreprise Leleu sont variées. Ils produisent des tapis circulaires, décorés de mosaïques, dont l’un est estimé entre 800 et 1 000 euros, et un autre, produit entre 1940 et 1950, vendu 3 000 euros.

D’autres sont en longueur, comme celui en 140 x 80 cm, estimé entre 600 et 800 euros, ou encore un autre, de 100 x 70 cm, estimé entre 300 et 500 euros. Les tapis de grande taille rencontrent un certain succès, le modèle Treillage en 225 x 175 cm se vendant 13 000 euros, devant le gris à décor géométrique losangé, en 300 x 200 cm, vendu 10 600 euros.

Objets

Jules Leleu produit quelques objets, estimés entre 80 et 84 700 euros, dont des miroirs, des chandeliers et des coiffeuses.

Dans la première catégorie, nous retrouvons des miroirs de taille moyenne, comme un Miroir moderniste, en 70 x 56,5 cm, estimé entre 900 et 1 000 euros, et d’autres bien plus grands, des psychés, comme un en métal, de 1927, mesurant 184 x 116 x 52 cm, estimé entre 35 000 et 45 000 euros. Son Psyché en bois, en 185 x 116 x 56 cm, se vend 52 000 euros en 2016.

Nous retrouvons donc des chandeliers, comme celui de 1950, en laiton, estimé entre 800 et 1 000 euros, mais aussi des coiffeuses, comme sa production de 1930, vendue 1 500 euros.

Qui est Jules Leleu ? 

L’art décoratif : une affaire de famille

Jules Leleu, né en 1883 à Boulogne-sur-Mer et décédé en 1961 à Paris, était un créateur décorateur français dont l’entreprise eut un rôle majeur dans l’histoire de la décoration française au XXe siècle et donc de l‘Art déco. 

Après avoir étudié la peinture décorative à l’école des Beaux-Arts de Boulogne-sur-Mer, Jules Leleu reprend, à 26 ans (en 1909), avec son frère Marcel, l’entreprise de peinture de son père, créée en 1882, dans laquelle il crée une branche « décoration » puis un atelier d’ébénisterie. Après avoir été mobilisé durant la Première Guerre mondiale, il se spécialise dans la création de meubles, et devient un des premiers Officiers de l’Ordre des Arts et des Lettres.

En 1920 il acquiert un hôtel particulier à Boulogne-sur-Mer, renommé « Maison Leleu », où il ouvre une galerie d’exposition dédiée à la confection de meubles. Après l’Exposition Internationale des Arts décoratifs et Industriels de 1925, il jouit d’une grande notoriété qui le dresse au sommet de la décoration française jusqu’en 1970. 

Dès 1930 il fait participer sa fille Paule à l’entreprise, qui s’occupe de la création de textiles et de tapis. À sa mort en 1961, ses enfants reprennent l’entreprise qui reste encore aujourd’hui familiale, puisque c’est son arrière-petite-fille Alexia Leleu qui a récemment repris la maison.

Allier classique et moderne

Spécialisé dans la création de meubles, Jules Leleu opte pour un design aux formes plutôt simples, dans un style sobre et raffiné. Il préconise le bois (comme le sycomore, la loupe d’Amboine, ou la palissandre), notamment des bois exotiques, précieux, à la matière rare et inaltérable qui résiste au temps. Ses créations sont souvent incrustées de parures tout aussi exotiques comme l’ivoire ou le nacre.

Influencée par sa jeunesse bercée par la peinture décorative, il utilise le tissu et le papier peint pour mettre en valeur ses créations. Le tapis sera développé notamment par sa fille puis son arrière-petite-fille.

Une entreprise majeure

La Maison Leleu atteint une notoriété majeure après son succès à l’Exposition Internationale des Arts décoratifs et Industriels de 1925 où Jule Leleu remporte le Grand prix avec l’exposition d’une salle à manger, dont une commode est désormais au MET de New York. 

Après cela Jules Leleu se lance dans l’aménagement de paquebots, et a grand succès puisque la Compagnie générale Transatlantique lui commande le salon de lecture et d’écriture du paquebot « Ile-de-France », et demande sa participation à la décoration des paquebots « Atlantique », « Normandie » et « France ». 

Il effectue des commandes prestigieuses. Il conçoit par exemple le Grand Salon des Ambassadeurs de la Société des Nations — aujourd’hui ONU, la Salle à manger privée du Palais de l’Élysée sous Vincent Auriol, l’aménagement du train présidentiel en 1954 inauguré par René Coty. L’épouse du président américain Eisenhower vient d’ailleurs choisir ses meubles chez Leleu pour leur résidence française. 

Aujourd’hui des administrations comme le Palais des Congrès de Versailles, la Société Générale, la Banque Populaire, ou les librairies Larousse et Hatier sont aménagés et décorés par la Maison Leleu.

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