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NFT : nouvelle forme de cryptomonnaie pour le marché de l’art
Le 11 mars 2021, la maison de ventes Christie’s adjugea une œuvre d’art Non-Fungible Token (NFT) pour la somme inédite de 69,3 millions de dollars.
L’œuvre d’art Everydays : The First 5 000 Days de Beeple est une œuvre pixélisée composée de 5 000 images créées chaque jour depuis le 1er mai 2007. Il s’agit de la première œuvre numérique ayant suscité un tel engouement.
Dans un monde où le digital ne cesse de se développer, le marché de l’art n’a pu échapper à l’enthousiasme généré par les crypto-monnaies. S’ils sont incompréhensibles pour certains, les NFT présentent toutefois des garanties pour les artistes même si la technique semble encore immature.
Les NFT, une cryptomonnaie en vogue
NFT est l’abréviation du terme anglais « Non Fungible Token ». Un « token » est un jeton, c’est-à-dire un actif numérique émis par une « blockchain ». Cette dernière est un mode de stockage et de transmission de données sous forme de blocs liés les uns aux autres bénéficiant d’une protection contre toute modification. Autrement dit, un NFT s’apparente à un bitcoin ou à un ether, ces crypto-monnaies populaires des marchés financiers.
Une cryptomonnaie non-fongible
Toutefois, les NFT se distinguent des autres crypto-monnaies. En effet ces dernières sont pour la plupart fongibles, c’est-à-dire qu’elles peuvent être remplacées par quelque chose de valeur équivalente. En ce sens, une pièce de monnaie, qui n’a aucune traçabilité, a la même valeur qu’une pièce similaire.
A contrario, un élément non-fongible ne peut pas être remplacé ou substitué. Chaque jeton NFT est unique et ne peut être reproduit, à l’inverse des bitcoins dont les unités sont égales et identiques.
Certificat de propriété d’œuvres uniques
Un NFT, jeton numérique unique, peut dès lors servir de certificat de propriété à un bien matériel ou numérique. En effet, seul son détenteur pourra justifier de sa possession, d’autant plus qu’il est possible de vérifier le cheminement de ce « token » tout au long de sa vie.
Véritable preuve d’achat, le NFT permet d’assurer l’authenticité d’une œuvre par exemple acquise sur Nifty Gateway, célèbre plateforme d’échange de NFT sur laquelle de nombreux artistes interviennent.
La « blockchain » assurant le chiffrement de l’information et sa sécurité, les NFT sont infalsifiables.
Vers une tokenisation de l’art ?
Les NFT sont utilisés dans le monde de l’art depuis 2017. Ceci s’explique par le fait que ces jetons non-fongibles présentent certains avantages. Le problème de l’art numérique résidait jusqu’alors dans sa reproductibilité. Par essence, les œuvres digitales peuvent être copiées. Un seul détenteur pouvait en effet reproduire plusieurs copies identiques d’une œuvre numérique. Mais la « blockchain », dont le NFT fait partie, a permis la mise en place d’éditions limitées. Les artistes peuvent non seulement enregistrer leurs œuvres sur un registre certifié et décentralisé, mais ils peuvent également créer des copies uniques ou des éditions limitées de leurs œuvres en format numérique tout en les transférant sur internet et préservant leur rareté et leur authenticité.
Par ailleurs, ces jetons impliquent une meilleure gestion des droits d’auteur sur internet. Les œuvres sont enregistrées directement dans une blockchain qui contient également les métadonnées décrivant les contributions de chacun ainsi que les droits associés à chacune de ces contributions. La plateforme Nifty Gateway propose par exemple un versement automatique du droit de suite lors de la revente d’une œuvre par un professionnel du marché de l’art.
Un système immature
Comme tout nouveau système, les NFT présentent des failles qu’il est nécessaire de pallier. Tout d’abord, il existe un réel risque de vol. Les NFT peuvent être créés par n’importe qui et certains inconnus peu scrupuleux ont ainsi créé des NFT à partir d’œuvres des artistes américains Corbin Rainbolt et russe Weird Undead sans leur demander leur consentement. De plus, certains NFT qui ont été vendus avaient été réalisés à partir d’œuvres du domaine public.
Enfin, il est important de signaler que les NFT constituent un système énergivore. En effet, les blockchains consomment énormément en raison de la puissance de calcul demandée. Ainsi les bitcoins usent des gigawatts de puissance continue, soit des dizaines de tonnes de CO2 par jour. Ainsi un certificat de propriété auparavant papier peut ainsi faire l’objet d’une dématérialisation, mais à quel prix ?
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