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Comment reconnaître le métal d’une pièce de monnaie ?
Les métaux monétaires
Bronze, cuivres et laitons : les plus courants pour les monnaies anciennes
Les premiers métaux utilisés pour la frappe de la monnaie ont été, en Asie Mineure, des métaux précieux comme l’or et l’argent, ou l’électrum (un alliage naturel d’argent et d’or). Plus tard, en Italie romaine, le cuivre et divers alliages cuivreux comme le bronze, le plus courant, ont été préférés. Les célèbres sesterces et les moins connus dupondius sont réalisés sur un alliage de cuivre et de zinc, une sorte de laiton qui donnait à la monnaie un aspect doré et rutilant, d’où découlera son nom « orichalque ». Le bronze, puis le cuivre et enfin le laiton sont également utilisés en Extrême-Orient, notamment en Chine.
Métaux rares
Outre ces principaux métaux monétaires, d’autres ont servi à la fabrication des flans (terme spécifique désignant le morceau de métal taillé et pesé et prêt à être frappé par un coin monétaire). Le fer est généralement évité à cause de sa trop grande propension à s’oxyder, on le trouve néanmoins dans quelques monnaies d’exception, dans la Grèce antique, chez les Kushans, dans le Japon des XVIIIe et XIXe siècles ou dans les Empires Centraux durant la Première Guerre mondiale (Autriche-Hongrie, Allemagne, Empire ottoman, Royaume de Bulgarie).
Le plomb est également assez rarement utilisé, sauf en remplacement du cuivre lors des périodes de pénurie. Il sert toutefois largement dans la fabrication de bulles ou de sceaux dans le monde romain et byzantin. L’étain seul est très peu employé, sauf dans quelques cas en Angleterre durant le XVIIIe siècle.
Les métaux employés de nos jours
Depuis le XIXe siècle, on emploie majoritairement pour les pièces de monnaie des métaux assez récemment découverts, comme le nickel qui apparait en grande échelle à partir de 1890, pure ou en alliage, ou encore l’aluminium qui est largement répandu depuis les années 20. Il en va de même pour l’or nordique, un alliage suédois inventé en 1991, qui est aujourd’hui utilisé pour les pièces de 10, 20 et 50 centimes d’euros.
L’acier inoxydable et l’argent sont aussi très utilisés : les pièces de 1 franc étaient ainsi constituées d’argent.
Des métaux d’exception, rares et chers, sont aussi utilisés de nos jours comme le platine ou le palladium, qui ne servent qu’à frapper des pièces de collection en tirage très limité.
Les méthodes d’analyse :
À l’œil nu
Dans la plupart des cas, la couleur du métal donne une bonne indication de sa nature : l’acier se remarque à son inoxydabilité, l’aluminium est un métal blanc et brillant et assez léger tandis que l’argent, s’il a la même couleur que l’acier et l’aluminium, est d’une nature beaucoup plus tendre, ce qui explique que les pièces en argent soient souvent très usées. Le bronze, l’étain et le cuivre conservent leurs couleurs habituelles.
L’électrum quant à lui est de couleur jaune pâle, moins brillant que l’or pur, bien que sa couleur puisse varier selon les proportions d’or et d’argent. Le nickel, ce métal blanc brillant et dur est également assez reconnaissable (on le trouve beaucoup en France grâce aux extractions de Nouvelle-Zélande : les pièces de 2 francs étaient constituées de nickel).
Analyse du titre
La simple analyse visuelle ne peut pas donner d’indications sur la proportion de métal dominant, que l’on appelle « titre » ou « poids de fin ». Il faut par exemple, dans un alliage or-argent, que le titre baisse à plus de 80 % pour que la couleur varie d’un jaune franc à un jaune tirant sur le vert, ce qui n’est pas toujours détectable au vu des altérations de couleurs que subissent les pièces au long de leur histoire.
Il a donc été mis en place, dès l’Antiquité, des systèmes de mesure du titre : elles sont de deux types : destructives (par cémentation ou coupellation, deux opérations thermochimiques) ou non destructives.
Parmi les techniques non destructives, qui pour des raisons évidentes nous intéressent plus, il y a celle de la pierre de touche, dite aussi « essai au toucheau » connue depuis l’Antiquité et qui consiste à frotter sur une pierre abrasive et noire et comparer les réactions de l’acide sur ce résultat : cette technique est encore aujourd’hui utilisée en France par les orfèvres et le bureau des contrôles du titre des objets en métal précieux.
On connait aujourd’hui nombre de méthodes d’analyse du titre grâce à des instruments scientifiques, comme la fluorescence X, le PIXE et des méthodes d’activation neutronique, mais ces analyses très poussées ne sont bien sûr disponibles qu’en laboratoire. Il est possible d’effectuer certaines analyses chez vous, qui seront néanmoins moins fiables que celles énoncées ci-dessus.
Mesure de la densité et test de l’aimant
La mesure de la densité d’une pièce est le calcul du rapport entre le poids d’une pièce et le poids qu’aurait le même volume d’eau, ce rapport variant d’un métal à l’autre. Ce calcul est possible grâce à des techniques simples d’analyse, nécessitant uniquement une balance précise et quelques éléments simples (eau, trombone, ficelle).
Un autre test, celui de l’aimant, est l’un des plus répandus. Il consiste simplement à approcher votre pièce d’un aimant : si la pièce est attirée par l’aimant, elle est alors composée d’un métal ou d’un alliage magnétique (fer, acier, nickel, cupronickel ou cobalt). Si la pièce n’est pas attirée, on en déduit qu’elle est composée d’un métal ou d’un alliage non magnétique (cuivre, laiton, bronze, acier inoxydable, plomb, étain, aluminium, argent ou or). Ce test ne vous permet pas de connaître la composition exacte de la pièce, ni même son alliage, mais il permet dans certains cas de déterminer si la pièce est fausse : ainsi, une pièce supposée en or ou argent qui est attirée par l’aimant sera nécessairement fausse.