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Les techniques de la sculpture en bronze

La sculpture en bronze est une œuvre obtenue à partir d’un modèle original (terre, cire, plâtre) fondu en bronze à partir d’un moule. Le bronze est un alliage quaternaire de cuivre, zinc, étain et plomb. Cette technique existe depuis la haute Antiquité, c’est-à-dire le IIIe millénaire av. J.-C..

Le bronze est un matériau utilisé couramment en sculpture. La pierre, le bois, l’ivoire et la terre cuite comptent également parmi les matériaux de la sculpture. 

Au fil des années, la technique de la sculpture en bronze s’est perfectionnée. Le XIXe et XXe siècle français furent marqués par un véritable renouvellement de la sculpture en bronze. L’œuvre d’Auguste Rodin (1840-1917) a influencé de nombreux artistes, notamment François Pompon (1855-1933), Antoine Bourdelle (1961-1929), Camille Claudel (1864-1943) et Rembrandt Bugatti (1884-1916). La génération suivante a tenté d’oublier le maître : Aristide Maillol (1861-1944), Constantin Brancusi (1876-1957), Ossip Zadkine (1890-1967), Pablo Picasso (1881-1973), Giacometti (1901-1966). 

En sculpture les tirages doivent être numérotés. Dès lors sont considérés comme originaux, et donc authentiques, les huit premiers tirages et les quatre épreuves d’artiste. 

Le moulage

Selon la technique de moulage utilisée, il est possible d’obtenir une nouvelle épreuve en plâtre ou un multiple d’une œuvre existante.

Le moulage à creux perdu

Le moulage à creux perdu permet d’obtenir une épreuve en plâtre à partir d’une œuvre en terre. Pour se faire, après avoir réalisé un modèle en terre, le sculpteur recouvre l’œuvre d’une fine couche de plâtre coloré épousant tous les détails. Il ajoute ensuite du plâtre blanc en couche épaisse.  

Après séchage, le moule obtenu est ouvert en deux parties. Cette opération provoque la destruction du modèle en terre. Seule subsiste de l’œuvre une trace en négatif en « creux ».

L’intérieur du moule doit ensuite être nettoyé, séché et enduit d’un agent démoulant. Une première couche de plâtre est appliquée puis la coulée se poursuit dans le moule refermé et consolidé. 

Lorsque le temps de prise nécessaire est terminé, le moule est détruit jusqu’à l’apparition du plâtre coloré. L’opération doit enfin être achevée avec délicatesse jusqu’à dégager totalement l’épreuve en plâtre. Le moulage à creux perdu implique la destruction du modèle et du moule.

Le moulage à bon creux

Le moulage à bon creux est utilisé afin d’obtenir des multiples. Ce moule est constitué de pièces démontables fabriquées une à une sur l’épreuve précédemment obtenue par moulage à creux perdu ou sur un autre modèle dont on souhaite obtenir des multiples.

Les pièces démontables sont maintenues entre elles par une épaisse chape de plâtre lors de la coulée.

Lors du démoulage, chaque pièce est démontée délicatement. Cette opération longue et minutieuse a pour but de conserver le modèle ainsi que le moule, contrairement à la technique précédente.

Le moulage à bon creux laisse des lignes en relief sur l’épreuve en plâtre. Elles sont en général arasées par les artistes. Les œuvres de grand format sont coupées en morceaux qui sont moulés séparément. 

La fonte

Pour passer d’un modèle en plâtre au bronze, il est possible de recourir à la fonte à la cire perdue ou à la fonte au sable. Avec ces deux techniques, le bronze en fusion est coulé dans un moule autour d’un noyau qui sera ensuite retiré. Ceci explique pourquoi l’œuvre en bronze est creuse.

La fonte à la cire perdue

Le modèle en plâtre est recouvert d’une couche protectrice puis d’argile afin d’introduire une distance entre l’œuvre et la chape en plâtre (1er moule).

Après séchage, la chape est ouverte et la couche d’argile est retirée. Le modèle est remis dans la chape (2e moule). Puisque la couche d’argile a été retirée il existe un vide entre le modèle et la chape. De la gélatine est incorporée afin de combler ce vide.

Après un nouveau temps de séchage, la chape est ouverte et la gélatine découpée. Chaque partie de gélatine est remise dans le moule (3e moule). Des barres de maintien soutiennent le vide et de la terre réfractaire est incorporée afin de constituer le noyau.

Une fois le modèle sec, le moule est de nouveau ouvert. Le modèle en terre est ensuite sculpté de manière à retirer 5 à 7 millimètres d’épaisseur. 

Ce modèle est réincorporé dans la chape. De la cire est coulée entre la gélatine et le noyau en terre (4e moule).

Lorsque le modèle est dégagé de la chape, l’artiste peut apposer directement sa signature sur la cire.

Un exo-noyau est fabriqué avec des évents et des égouts pour évacuer les gaz et la cire. Cet exo-noyau est chauffé entre 200 et 300 degrés afin de faire fondre la cire. Par la suite l’étuvage s’opère à 600 degrés. 

Enfin, un dernier moule (5e moule) est confectionné pour la coulée. Ce moule est enterré avec du sable. Le bronze, chauffé à 1 100 degrés, peut être coulé. Après plusieurs jours de séchage, le moule est détruit afin de libérer la sculpture en bronze. Des finitions sont opérées et la patine appliquée.

La fonte au sable

La fonte au sable, peu utilisée aujourd’hui, n’est pas très différente de la fonte à la cire perdue. Son procédé est plus simple dans la mesure où il n’y a qu’un seul moule, en sable, et pas d’épreuve en cire. 

Certes l’artiste ne pourra pas autant retoucher son œuvre qu’avec la fonte à la cire perdue, mais il pourra être assuré d’une grande fidélité au modèle d’origine.

Les vidéos sont issues de la chaîne YouTube du Musée Rodin.

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