Jean-Michel FRANK
Décorateur français de la période Art déco, 1895-1941
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Cote, prix et estimation du Designer Jean-Michel FRANK
Jean Michel Frank, après une enfance difficile, se lance dans la décoration après la Première Guerre mondiale. L’homme adopte un style très épuré et minimaliste qui rencontre un grand succès auprès de futurs clients. Il débute dans la création de mobilier et de luminaires, dont le style est dans la continuité de ce qui fait son succès. Puis, plus tard, il opte pour un style plus néo-classique et baroque.
Estimation minimale – maximale |
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Mobilier | 100 – 600 000€ |
Luminaire | 500 – 236 000 € |
Objet | 100 – 120 000€ |
Mobilier
Estimé entre 100 et 600 000 euros, le mobilier créé par le décorateur est des plus épurés pour certains, et très caractériel pour d’autres. De sa table blanche Low table, vendue 1 000 euros, à celle en chêne de 1939, vendue 25 000 euros, jusqu’à son Desk Frame, de 1925-1930 en fer forgé, vendu 270 000 euros, les styles sont variés. Tantôt modernes, tantôt classiques, elles sont généralement vendues entre 1 000 et 420 000 euros, dépendant des matériaux et de la taille du meuble.
Ses chaises et ses fauteuils se démarquent aussi par la différence de leurs styles, d’une banquette de 1925, en bois, vendue 195 000 euros, à des chaises plus sophistiquées de Rockefeller, en 1939, vendues 168 700 euros. Les prix de départs sur de tels produits se situent aux alentours de 9 000 euros. Le record des ventes est établi par son cabinet en bronze patiné de 1935, vendu 3 200 000 euros.
Luminaires
Les luminaires sont estimés entre 500 et 236 000 euros. Jean-Michel Frank conçoit des lampes à pied, souvent en fer ou en laiton, vendues entre 14 000 et 75 000 euros. Certains modèles en bronze, de 1928, rencontrent un grand succès et se vendent environ 113 000 euros.
Les tables de bureau ou de chevet sont plus variées et originales, qu’il s’agisse d’un modèle verre en forme de tige, vendu 27 000 euros, d’une autre en forme de sablier, en chêne, vendue 1 700 euros ou encore de ses célèbres lampes en pierre ou en laiton, vendues entre 36 000 et 300 000 euros.
Objets
L’artiste décorateur crée de nombreux objets du quotidien, estimés entre 100 et 120 000 euros. Nous retrouvons des paniers, souvent en cuir vendus entre 16 600 et 18 000 euros, ou en osier, entre 100 et 4 000 euros. Les boîtes de rangement sont nombreuses, en bois, en cuir ou en pierre, vendues entre 400 et 36 000 euros. Les boîtes en pierre se vendent aux prix les plus élevés. Quelques paravents sont aussi produits, en bois ou en paille, vendus entre 12 000 et 122 000 euros. D’autres objets sont créés, des encriers, des porte-manteaux, des plateaux ou encore des boîtes de parfum, le prix dépendant des matériaux utilisés et de la finesse du travail réalisé.
Qui est Jean-Michel Frank ?
Une enfance tragique qui accompagnera son œuvre
Troisième fils du banquier Leon Frank et de Nanette Loewi fille d’un rabbin de Philadelphie, Jean-Michel Frank est né à Paris le 28 février 1895. Au Lycée Janson de Sailly où il était un élève dévoué, il a fait plusieurs rencontres importantes : Léon Pierre Quint futur directeur des éditions Sagittaire et René Crevel qui deviendra une figure importante du surréalisme. C’est avec eux que Jean-Michel Frank fait ses premières expériences esthétiques et rencontre les œuvres de Marcel Proust et André Gide.
La Première Guerre mondiale plonge sa famille dans la tragédie. De nationalité allemande, ses parents sont assignés à résidence tandis que ses deux frères aînés, lui-même français de naissance, partent au front du côté français. En 1915, le deuil frappe la famille : les deux frères sont tués au combat et son père se suicide. Seul avec sa mère Jean-Michel Frank travaille un moment pour un homme d’affaires, mais il s’intéresse surtout au monde intellectuel et artistique.
Un décorateur autodidacte
Dès 1918, il se lie d’amitié avec Pierre Drieu la Rochelle et Louis Aragon. Pour eux, il s’improvise décorateur. En 1921, il aménage l’appartement du célibataire Drieu La Rochelle en peignant les murs en blanc, en sortant tout en ne laissant que quelques meubles et un vase cubique en verre découvert dans un atelier électricien.
Charles Peignot, imprimeur et fondateur de l’UAM et de l’éditeur anglais Nancy Cunard, sont séduits par son esthétique ascétique et le condescendent à créer pour leur maison une décoration minimale presque sans mobilier. Très vite, il crée avec l’aide de l’ébéniste Adolphe Chanaux, une gamme de meubles et de luminaires dont les formes sont minimales pour ne pas dire schématiques.
Insouciant de la pratique et de la tradition de l’ébénisterie, Frank introduit des matériaux encore inutilisés dans la fabrication de meubles : plâtre, terre cuite, mica, graphite, galuchat, paille, parchemin, et/ou traités de manière très originale comme du chêne sablé ou gratté. Séduits par son art, Louis Aragon et Paul Eluard commandent des luminaires au look primitif chinois ou africain.
En 1926, après avoir créé pour les Noailles un fumoir aux murs recouverts de parchemin et un boudoir en marqueterie de paille, il devient une figure du « tout-Paris » et une sorte de décorateur. Le Pecci-Blunt, le Gunzburg, Cole Porter, Gaston Bergery sont devenus ses clients réguliers. Même François Mauriac est fasciné par son esthétique et l’appelle « une esthétique du renoncement ».
Une carrière faite de nombreuses collaborations avec des artistes réputés
En 1930, Jean-Michel, aujourd’hui décorateur professionnel établi, prend la direction artistique de la Compagnie Chanaux. Dès lors, il réunit des artistes talentueux auxquels il avait déjà commandé quelques créations. Pendant 10 ans, ils seront associés à son travail : Alberto Giacometti, Paul Rodocanachi, Jean Hugo, Emilio Terry et Christian Bérard.
Plus tard, son style devient moins radical. Il utilise des couleurs bleu méditerranéen inspirées de Bérard. Il crée des meubles jouant avec des réminiscences de style néoclassique, baroque ou Napoléon III. Il utilise des matériaux plus classiques comme l’ivoire, l’ébène ou l’acajou. C’est un succès immédiat. Les couturiers Lucien Lelong, Robert Piguet, Marcel Rochas et Elsa Schiaparelli font décorer leurs showrooms par Jean-Michel. Le dramaturge Edouard Bourdet l’a choisi pour la mise en scène de ses pièces d’abord au théâtre de la Michodière puis à la Comédie Française.
Des décorateurs du monde entier achètent ses meubles en quantité. Son succès international est complété par des commandes des multimillionnaires argentins Jorge Born et Américains Nelson Rockefeller. Mais une fois de plus, c’est la guerre qui bouleverse le destin de Jean-Michel Frank. En septembre 1939, la société Frank & Chanaux ferme définitivement ses portes.
En juillet 1940, Jean-Michel fuit la France pour l’Argentine. Là, il renoue avec son métier et a de nombreux contrats. Après quelques mois, il s’installe à New York où, le 8 mars 1941, complètement désespéré, il se tue et termine brusquement une brillante carrière.
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