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Quelles sont les porcelaines et autres céramiques asiatiques qui ont de la valeur ?
Parmi la quantité de céramiques produites, la porcelaine chinoise est la céramique chinoise nantie de la plus haute valeur, artistique et monétaire. Rappelons cependant que la porcelaine ne détient pas le monopole de la valeur absolue dans la civilisation chinoise : le jade fut également largement utilisé par les artisans chinois, ainsi que le bronze, notamment sous la dynastie des Shang, et enfin le cuivre.
Une céramique de grande valeur : la porcelaine. Histoire et caractéristique.
Ce que nous qualifions aujourd’hui de porcelaine, céramique blanche, lucide et transparente, obtenue grâce au kaolin, une argile très blanche mélangée à du feldspath qui se vitrifie à la cuisson haute température, apparaît en Chine au VIe siècle, avant d’être introduite au Japon dix siècles plus tard et en Europe au XVIIIe siècle. Suite à son invention, artistes et artisans chinois ne cessent de rivaliser pour mettre au point des variations, tant chromatiques que formelles, à partir de la matière. Si la porcelaine du VIe siècle est translucide (qingbai), deux siècles plus tard, une porcelaine d’un ton bleu vert, dit céladon, rappelant le jade, voit le jour.
C’est cependant au XIIIe siècle, sous la dynastie des Yuan, que la porcelaine chinoise connaît son paroxysme, avec une grande richesse de couleurs et de décorations : on pense notamment aux porcelaines bleues et blanches qui se multiplient avec l’importation du bleu cobalt du Moyen-Orient. Si son utilisation se prolonge pour obtenir les mêmes teintes sous la dynastie Ming, le cobalt est moins importé du Moyen-Orient qu’extrait directement du sol chinois dont on a découvert les premiers gisements. Il fait aussi à présent l’objet d’un raffinement dans le but d’éliminer les impuretés. Avec son développement en Chine, mais aussi son importation et évolution au Japon et en Europe, la porcelaine prend une immense diversité de formes. Les particularités, à la fois temporelles et locales, permettent aux experts de reconnaître les différentes porcelaines, de les situer et de les dater dans l’espace et le temps, d’identifier leurs provenances et d’estimer ainsi leurs valeurs respectives.
Comment identifier la porcelaine ? Une affaire de matière.
En ce qui concerne la porcelaine, plusieurs problèmes se posent afin d’en estimer la valeur : identifier le matériau d’une part et identifier sa provenance de l’autre.
Pour identifier la matière, on s’appuiera sur l’une des caractéristiques fondamentales de la porcelaine, à savoir sa translucidité. Pour distinguer la porcelaine d’une autre céramique, un test très simple est facilement réalisable. Il consiste à placer l’objet devant une source de lumière, naturelle (le soleil) ou artificielle. S’il s’agit bien de porcelaine, la lumière passera au travers : vous pourrez donc percevoir les rayons lumineux en vous plaçant derrière l’objet. Dans le cas d’un objet non en porcelaine, la propagation du faisceau lumineux sera stoppée.
Estimer la valeur : identifier la provenance
Les contrefaçons étant très nombreuses sur le marché de l’art asiatique, l’appel à un expert semble plus que recommandé. S’il est, en effet, aisé d’identifier la porcelaine, mettre au jour son origine est une tâche plus complexe. Dans l’estimation de la valeur, l’ancienneté est un critère de choix. Pour se faire, il est nécessaire de se rappeler que c’est au tournant du XXe siècle s’amorce un tournant dans le raffinage du kaolin, celui-ci faisant l’objet d’une mécanisation. Un tel changement a ainsi engendré la production et la commercialisation en grande quantité d’une porcelaine lisse, sans aspérités, à la différence des porcelaines produites avant 1900 qui, malgré tout le soin qui a été porté à leur fabrication, peuvent présenter de petits défauts : imperfections dans le fond des cavités vases, bols, traces de fer.
Dans tous les cas, l’appel à un expert reste fortement recommandé. Pour identifier l’origine du produit, celui dispose à la fois d’un savoir approfondi sur les formes, les textures, les couleurs authentiques, mais aussi d’outils scientifiques comme le carbone 14 constituant une garantie. L’expert est également plus à même de remarquer les produits issus de la main d’un faussaire qui peuvent avoir recours à des procédés faisant croire à un vieillissement et donc à une ancienneté de l’objet afin d’en augmenter la valeur monétaire.
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