Comment s’articulent le premier et le second marché ?

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S’il existe depuis toujours, l’apparition du marché de l’art, tel que nous l’entendons aujourd’hui, peut être datée au XVIe siècle. Cette époque, riche en évolutions sociales et politiques, fut témoin de la multiplication en Europe du nombre de marchands, d’experts et de collectionneurs créant, dès lors, un véritable marché à part entière. Des ventes publiques s’organisèrent à l’arraché et plus tard des catalogues de ventes furent élaborés.

De nos jours nombreux sont les acteurs à intervenir sur le marché de l’art. Si tous ont leur importance, ils n’interviennent pas au même niveau. En effet, nous pouvons distinguer un premier marché d’un second.

Premier marché : apparition d’œuvres inédites

Le premier marché désigne celui sur lequel une œuvre est présentée pour la première fois. Véritable apanage des galeries d’art contemporain, ce dernier est également au cœur des foires internationales.

L’apanage des galeries d’art contemporain

Par définition le premier marché concerne les œuvres d’artistes vivants ou décédés depuis peu. Produisant des œuvres contemporaines, ces artistes exposent au sein de galeries spécialisées lesquelles ont décidés de les représenter. Ainsi chaque galerie compose son « écurie » d’artistes avec lesquels ils travaillent directement, ou à défaut, avec leurs successions.

Ensemble, le galeriste et l’artiste fixent le prix de ces premières œuvres circulant sur le marché. Ce prix est fonction d’éléments objectifs tels le coût des matériaux, de production, la demande, etc., mais surtout de son esthétisme, élément purement subjectif. Les prix des ventes détermineront alors la cote future de l’artiste.

œuvre artiste contemporain
Peter Doig (1959), Grande Rivière, Huile sur toile, 2001-2002, n° 2 des artistes contemporains en termes de produit de ventes

Ces galeries d’art contemporain cherchant à promouvoir de nouveaux talents, des artistes émergents sont nombreuses sur le marché de l’art parisien : Emmanuel Perrotin, Gagosian, Templon, Thaddaeus Ropac, Kamel Mennour, Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Tamenaga, etc. pour ne citer que les plus connues.

L’importance du rôle des foires internationales

Toutes ces galeries conservent précieusement leurs plus belles pièces afin de les exposer durant les foires internationales. Véritable vitrine pour les exposants, les foires d’art permettent d’asseoir la renommée des galeries et de leurs artistes.

Maintenant le contact avec leurs collectionneurs habituels, mais également favorisant de nouvelles relations, ces foires sont des évènements essentiels dans le marché de l’art en général.

Si de nombreuses foires sont organisées à l’étranger telles Art Basel ou Frieze Art Fair, Paris n’a rien à envier à ses consœurs européennes. Chaque année la capitale française organise des foires d’envergure internationale telles la Fiac, Paris Photo, PAD et Art Paris Art Fair.

Fiac 2018
Fiac 2018, Grand Palais, Paris (crédits photo : Thomas Samson, AFP)

Une fois vendues, ces œuvres inédites basculent alors dans le second marché.

Second marché : revente d’œuvres auparavant dévoilées

Ce second marché, constitué des reventes d’œuvres d’art, met en concurrence plusieurs acteurs.

L’intervention croissante des galeries dans le second marché

Si les galeries d’art contemporain interviennent sur le premier marché, il est évident que les galeries spécialisées en art ancien, du XIXe ou en art moderne se situent quant à elles sur le second marché.

Néanmoins la réalité est plus complexe. En effet, de plus en plus de galeries rattachées au premier marché s’aventurent sur le second marché. Tel est le cas de la galerie Emmanuel Perrotin qui pratiquait jusqu’alors le second marché de façon confidentielle. Mastodonte du marché de l’art contemporain, Perrotin est implanté dans six pays, gère six successions ainsi qu’une cinquantaine de plasticiens.

Galerie Perrotin
Galerie Emmanuel Perrotin au 8, avenue Matignon qui sera dédié au second marché (crédits photo : L’Atelier Senzu)

D’après une récente étude réalisée auprès des adhérents du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA), en 2001 78 % des galeristes interrogés affirmaient ne travailler que sur le premier marché. Aujourd’hui, seulement 32 % des adhérents n’opèrent que sur le premier marché tandis que 61 % déclarent être présents sur les deux. Cette évolution peut s’expliquer par une meilleure stabilité du second marché. En effet, les cotes des artistes sont davantage soumises à fluctuations que des artistes décédés inscrits dans l’histoire.

Des maisons de ventes aux enchères situées au cœur du second marché

Les maisons de ventes sont le principal acteur du second marché. Les commissaires-priseurs organisent des ventes aux enchères publiques où sont adjugées aux plus offrants des œuvres déjà passées sur le marché.

Gage de liquidité, le second marché permet à un collectionneur de se séparer rapidement d’une œuvre qui ne le satisfait plus et d’en acheter de nouvelles. Par ailleurs, les galeristes eux-mêmes peuvent vendre ou acheter en ventes publiques, ce qui illustre le rôle complémentaire des maisons de ventes et des galeries lorsqu’elles ne sont pas en concurrence.

 Artcurial salle des ventes
Artcurial, Hôtel Dassault

Mais là encore des nuances sont à apporter. En effet, le vendeur peut parfois être l’artiste ou sa succession. Ainsi, des œuvres inédites peuvent être vendues par les maisons de ventes aux enchères. De même, depuis une loi du 1er septembre 2011, les maisons de ventes sont autorisées à effectuer des ventes de gré à gré. Ces ventes privées étaient déjà autorisées à l’étranger, il était donc possible aux filiales françaises de Christie’s et Sotheby’s notamment de contourner l’interdiction en effectuant les ventes dans les maisons situées en dehors du territoire.

Une pluralité d’acteurs

Les maisons de ventes et les galeries ne sont pas les seuls opérateurs du second marché. En effet, il ne faut pas oublier les antiquaires, marchands, experts et courtiers.

De même, de plus en plus de sites internet se développent et proposent leurs services pour revendre des œuvres d’art. Mr-Expert fait assurément partie de cette catégorie d’acteurs. La plateforme propose une expertise et une estimation en ligne de tout objet d’art et accompagne ses clients de l’expertise à la vente. Conseillé par des experts et commissaires-priseurs, Mr-Expert présente l’option de vente la plus adéquate à ses vendeurs.

En réalité complémentaires, le premier et le second marché fonctionnent d’un seul tenant. Essentiels au dynamisme du marché de l’art, tous ses acteurs participent à son essor et à sa réussite.

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