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Qu’est-ce que le romantisme en peinture ?

Fait, dans un premier temps, de la littérature et de la musique, le romantisme s’est par la suite étendu à la peinture. Là où le rococo usait de la frivolité et de la légèreté, le romantisme est un art engagé où l’expression des sentiments de l’artiste est prédominante. Ce courant s’étend de 1790 à 1840 environ.

Le terme « romantique » est issu du vieux français « roman » et servait à désigner les récits en vers et en prose des chevaliers puis les aventures merveilleuses imaginaires. Ce n’est qu’en 1799 que l’écrivain allemand Novalis donna une nouvelle dimension au romantisme en le définissant de la manière suivante :

C’est donné au commun un sens élevé, à l’ordinaire un air de mystère, au connu la dignité de l’inconnu, au fini l’apparence de l’infini.

Novalis, de son vrai nom Georg Philipp Friedrich Freiherr von Hardenberg

À contre-courant du néoclassicisme, les artistes romantiques s’opposent aux règles de l’Académie et au carcan des traditions antiques. Le rêve, la folie, le doute, la peur deviennent leurs sujets de prédilection et s’illustrent à travers des paysages sublimes ou des scènes historiques saisissantes.

L’art romantique

Le romantisme trouve ses impulsions dans le XVIIIe siècle, notamment dans la littérature. Mais plusieurs artistes européens avaient déjà cherché à s’éloigner du style rococo jugé trop insouciant.   

La littérature romantique

À la fin du XVIIIe siècle, la jeune génération d’artistes développa, sous les conseils de Jacques-Louis David en particulier, de nouveaux goûts littéraires. Le but n’était pas de renier les anciens, mais de trouver de nouveaux sujets à dépeindre. Ceci marque la redécouverte de l’œuvre de William Shakespeare (1564-1616) en dehors de la Grande-Bretagne, mais également des « Confessions » du philosophe Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), et surtout, « Les Souffrances du jeune Werther » de Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832). Ce nouvel attrait pour la littérature contemporaine illustre une évolution évidente des sensibilités et des préoccupations de l’époque.

Dans leur sillage toute une nouvelle génération d’écrivains et poètes romantiques a vu le jour : les Britanniques Lord Byron (1788-1824) et Walter Scott (1771-1832), mais également les Français Victor Hugo (1802-1885), Alphonse de Lamartine (1790-1869), Alfred de Musset (1810-1857), Stendhal (1783-1842). Les peintres et dessinateurs européens puisèrent leur inspiration dans ces ouvrages romantiques. Mais dès le XVIIIe siècle, certains artistes avaient déjà annoncé le mouvement romantique.

Le préromantisme

Comme évoqué dans l’article précédent sur le rococo, l’espagnol Francisco de Goya (1746-1828) rejeta l’académisme afin d’exprimer sa vision personnelle du monde. Ses œuvres se caractérisent par l’expression des sentiments, la déformation des corps, une forte présence de la matière et une touche s’affranchissant de tout réalisme académique. Le style de Goya est en réalité inclassable dans un courant précis. Usant à la fois des principaux éléments de l’époque — classicisme et réalisme —, sa touche picturale et son penchant pour le fantastique annoncent le romantisme. Le fantastique, la mélancolie, le pathétisme remplacent alors les fêtes galantes et scènes pastorales du milieu du XVIIIe.

dessin Francisco de Goya
Francisco de Goya Géant assis dans un paysage, 1818, New York, The Metropolitan Museum of Art

L’œuvre du peintre de paysages Thomas Gainsborough (1727-1788) annonça également le Sublime à venir avec la génération d’artistes suivante.

peinture Thomas Gainsborough
Thomas Gainsborough Paysage de montagne boisé, vers 1783, New York, The Metropolitan Museum of Art

Les caractéristiques du romantisme

Le romantisme démontre le besoin d’un retour à l’expression des sentiments réfrénée par les règles néoclassiques. L’artiste ne cherche pas à répondre à une commande. Son travail est dirigé par son besoin d’imagination et d’expression.

La lumière et la couleur deviennent les préoccupations majeures des peintres. Les artistes allemands et anglais se penchèrent sur le « Traité des couleurs » de Goethe remettant en cause la théorie d’Isaac Newton (1643-1727) selon laquelle un prisme décompose la lumière blanche en un spectre visible. Au contraire, le traité de Goethe affirme que la couleur est un mélange d’ombre et de lumière. Ainsi le jaune, qui est la couleur la plus proche de la lumière, tendra vers le rouge lorsque la lumière s’obscurcira.

Johann Wolfgang von Goethe
Johann Wolfgang von Goethe Le Cercle chromatique, 1808-1810

La prédominance de ces considérations permit aux peintres d’abandonner la perspective traditionnelle centrale de leur composition au profit d’un espace indéfini. Ceci explique la prépondérance des paysages dans la peinture romantique.

La Nature devient sujet de manifestations dramatiques et bouleversantes. Les artistes cherchant à provoquer des émotions, des souvenirs et des sensations. Ils dépeignent la puissance supérieure de la Nature : immensité de la mer, solennité de la montagne, lointain de l’horizon. Véritable reflet psychologique du peintre, le paysage sert en réalité à exprimer la solitude de l’être humain face à l’univers, le sentiment d’abandon qu’il ressent.

Au contraire, les artistes français sont restés indifférents au traité de Goethe. Le motif privilégié n’est donc pas le paysage, mais le haut fait historique où se déchainent ardeurs patriotiques et passions diverses.

Le romantisme est un courant artistique en évolution permanente. Chaque pays et chaque artiste exprima à sa manière sa vision du monde.

Le romantisme en Allemagne

En Allemagne les principaux représentants du courant romantique sont le paysagiste Caspar David Friedrich et le peintre et théoricien Philip Otto Runge. En parallèle, des artistes rattachés à ce mouvement ont formé le groupe dit des Nazaréens.

La peinture du Sublime de Caspar David Friedrich

Les compositions de Caspar David Friedrich (1774-1840) suscitent à la fois émerveillement et impuissance. En effet, elles mettent en avant la beauté de la Nature tout en suggérant l’impuissance de l’homme face aux forces supérieures de cette dernière. La mort et l’inquiétude suscitée par l’incertitude du salut sont les thèmes de prédilection du peintre. Dans ses vastes compositions représentant l’immensité de la mer, la grandeur des montagnes et de la forêt, Friedrich insère des personnages dont l’insignifiance s’oppose aux manifestations grandioses de la Nature (bourrasques, neige, brume). L’homme ne peut rien face à sa puissance. Les lignes horizontales renforcent le sentiment d’infinité et de silence.

peinture Caspar David Friedrich
Caspar David Friedrich Deux hommes contemplant la lune, vers 1825-1830, New York, The Metropolitan Museum of Art

Véritable miroir de l’âme, les œuvres de Friedrich doivent être observées comme des images spirituelles et contemplatives. Son œuvre la plus connue « Le Voyageur au-dessus de la mer de nuages » peinte vers 1818 constitue à la fois un autoportrait et une mise en abime de la place du spectateur. L’horizon est infini, l’homme infime face à cette Nature qui l’entoure.

La peinture mystique de Philipp Otto Runge

Ami proche de Friedrich, Philipp Otto Runge (1777-1810) a centré son œuvre sur l’analyse des couleurs spectrales et de la lumière. Il réalisa en ce sens une « Sphère des couleurs » en 1810 en lien avec le traité de Goethe.

Philipp Otto Runge sphere
Philipp Otto Runge La Sphère des couleurs, 1810

Runge consacra sa courte carrière — puisque décédé à l’âge de trente-trois ans — à la réalisation d’une série de quatre tableaux intitulée « Les Heures du jour ». Achevés en 1803, les quatre dessins furent par la suite gravés en 1805. Les quatre planches sont constituées par une composition centrale et une arabesque se déployant tout autour, à l’intérieur d’un encadrement. Complexe, cette série mêle inspirations de la mystique cosmologique de la nature et religion. Malheureusement, ce projet monumental resta inachevé, car seules deux versions du « Matin » furent transposées en peinture.              

dessin Johann Adolph Darnstedt
Johann Adolph Darnstedt, d’après Philipp Otto Runge Le Matin, 1805-1806, Série « Les Heures du jour », New York, The Metropolitan Museum of Art

La peinture religieuse des Nazaréens

En 1809, six étudiants de l’Académie des beaux-arts de Vienne fondèrent la Confrérie de Saint-Luc en opposition à l’enseignement académique enseigné. L’année suivante quatre d’entre eux partirent pour Rome à la recherche des véritables sources de l’art. Johann Friedrich Overbeck (1789-1869), Franz Pforr (1788-1812), Ludwig Vogel (1788-1879) et Johann Konrad Hottinger (1788-1828) ont par la suite été rejoints par d’autres artistes formant ainsi un cercle de plus en plus étendu.

Le qualificatif de « nazaréen » fut employé par les Romains en raison de la tenue et de la coiffure des artistes évoquant celle des premiers chrétiens, de la mission religieuse dont ils se sentaient pleinement investis et du couvent franciscain qui leur servait de résidence. Ces « frères de Saint-Luc » se tournèrent vers l’art des primitifs italiens afin de retrouver des vertus authentiques jugées disparues. Les œuvres des Nazaréens sont également marquées par l’influence des écrivains, poètes et philosophes tels Dante, Shakespeare, Goethe ou encore Novalis. La Bible fut une source d’inspiration prépondérante. Ainsi « L’Homme riche et le pauvre Lazare » d’Overbeck illustre une parabole issue de l’Évangile selon Luc. Ce dessin mêle intérêt des maîtres du Quattrocento à travers la simplicité de la composition et la rigueur du dessin, et classicisme en vertu de l’importance accordée au contour des figures.

peinture religieuse
Johann Friedrich Overbeck Christ au Jardin de Gethsémani, 1848, New York, The Metropolitan Museum of Art

À l’instar des Allemands, le romantisme anglais s’est illustré à travers la réalisation de paysages.

Le romantisme en Grande-Bretagne

Le paysage romantique anglais fut dominé par deux artistes au style très différent : Joseph Mallord William Turner et John Constable. Tout comme en Allemagne, un mouvement parallèle se développa afin de dénoncer le matérialisme moderne : les préraphaélites.

La lumière selon Joseph Mallord William Turner

Les premières compositions de J.M.W. Turner (1775-1851) furent grandement influencées par le peintre classique de paysages Claude Gellée dit Le Lorrain (1600-1682). Tout au long de sa carrière, Turner fut obnubilé par sa recherche du traitement de la lumière. S’appuyant sur le « Traité des couleurs » de Goethe, Turner élabora un procédé révolutionnaire de la lumière et de la couleur. Poussé à l’extrême, ce procédé aboutit à la réalisation de compositions quasi impressionnistes voir abstraites. Les formes sont alors suggérées par la matière et les couleurs. Les compositions de Turner illustrent une Nature violente et déchainée contre laquelle l’homme ne peut s’opposer. Soutenu par le critique d’art John Ruskin (1819-1900), l’œuvre avant-gardiste de Turner fut également rejetée par les plus conservateurs.

Tableau Venise Turner
Joseph Mallord William Turner Venise, vue du porche de la Madonna della Salute, 1835, New York, The Metropolitan Museum of Art

La campagne selon John Constable

Tout comme le portraitiste et paysagiste Thomas Gainsborough (1727-1788), John Constable (1776-1837) est originaire de la région du Suffolk. Très attaché à sa terre natale il ne cessa de la représenter dans son œuvre. Constable peignit d’après nature afin de saisir les effets de la lumière sur l’eau, les arbres et les champs. Son travail est marqué par une étude précise de la nature et un rendu fidèle de l’atmosphère, des phénomènes météorologiques. Ainsi une harmonie vibrante et intense se dégage de ses compositions. Ses paysages sont traversés par quelques signes d’activité humaine : charrettes, fermes, cathédrales. Constable réalisa de nombreuses études de nuages qui lui servirent de réservoirs de sensations. Elles sont aujourd’hui tout aussi prisées que ses compositions achevées. Son œuvre la plus représentative est probablement « La Cathédrale de Salisbury, vue du jardin de l’évêché » de 1823. Constable influença les français et servira à partir du milieu du XIXe siècle le propos pictural développé par l’École de Barbizon.

peinture John Constable
John Constable Cathédrale de Salisbury, vue du jardin de l’évêché, 1825, New York, The Metropolitan Museum of Art

La Confrérie des préraphaélites

Le romantisme de la peinture anglaise connut son apogée avec les préraphaélites. En 1848 un groupe de jeunes peintres rejeta les principes enseignés par la Royal Academy et formèrent la confrérie des préraphaélites. Le but étant de promouvoir l’exemple religieux du Moyen-Âge en imitant la peinture des primitifs italiens et le néogothique. Le modèle est celui du classique italien dans lequel le peintre Raphaël fait figure de référence.

Cette confrérie regroupa notamment les artistes John Everett Millais (1829-1896), William Holman Hunt (1827-1910), Dante Gabriel Rossetti (1828-1882), Edward Burne Jones (1833-1898) ainsi que William Morris (1834-1896). Ils puisèrent leur inspiration dans les légendes de la littérature médiévale, la Bible et dans l’œuvre de William Shakespeare. Leurs compositions avaient une visée symbolique, morale et sociale. Elles sont marquées par une exactitude du dessin, des tonalités chromatiques intenses ainsi qu’une quasi-absence de la perspective. Les rêveries romantiques au réalisme minutieux ont par la suite été transposées aux arts appliqués. Ce groupe usa d’un mode de pensée et de références esthétiques proches des Nazaréens.

tableau Edward Burne-Jones
Sir Edward Burne-Jones La Chanson d’amour, 1868-1877, New York, The Metropolitan Museum of Art

Contrairement à l’Allemagne et à la Grande-Bretagne, le romantisme français s’est moins exprimé à travers des paysages que des hauts faits historiques.

Le romantisme en France

En France, la fin du XVIIIe siècle vit s’opposer les courants néoclassique et romantique. Il fallut attendre le Salon de 1827 pour que ce dernier triomphe. Si les pays du Nord accordèrent une grande place aux paysages, les artistes français ne s’y attardèrent qu’au milieu du XIXe.

Le néoclassicisme, héritage de Jacques-Louis David

Répondant aux extravagances du rococo, le néoclassicisme prône un retour au modèle antique et au beau idéal. À la fin du XVIIIe siècle, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne sont également parcourues par un fort sentiment patriotique. Les compositions se veulent sévères, proposent un message facilement compréhensible et servent une cause en particulier.

Le principal représentant de ce mouvement est le peintre Jacques-Louis David (1748-1825). D’abord renommé pour « Le Serment des Horaces » de 1785, puis sous la Révolution avec « Marat assassiné » datant de 1793, son art culmina sous Napoléon à travers ses chefs-d’œuvre « Bonaparte franchissant le Grand-Saint-Bernard » de 1800 et « Le Sacre de Napoléon » de 1808. Ses compositions claires et sans artifices véhiculent un message patriotique et participent à la création d’une histoire nationale.

peinture Jacques-Louis David
Jacques-Louis David La mort de Socrate, 1787, New York, The Metropolitan Museum of Art

Plus tard, son élève Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867) rendit la composition néoclassique plus subtile tout en affirmant la supériorité du dessin sur la couleur. En cela, il délivre un langage pictural totalement opposé à celui d’Eugène Delacroix et des peintres romantiques.

Ingres peinture romantique
Jean-Auguste-Dominique Ingres La Vierge adorant l’hôte, 1852, New York, The Metropolitan Museum of Art

Le renouveau avec Théodore Géricault

Marqué par un style réaliste, une inspiration des maîtres anciens ainsi que par le goût de la composition monumentale, Théodore Géricault (1791-1824) renouvela la peinture d’histoire. En ce sens, alors seulement âgé de 22 ans, l’artiste présenta au Salon de 1812 son « Officier de chasseurs chargeant ». Cette œuvre ne représente pas l’Empereur Napoléon ou l’un de ses généraux, mais un officier anonyme. De même, aucune bataille précise n’est représentée, mais simplement l’enfer de la guerre en général. La modernité de Géricault réside tout d’abord dans la pose du cheval : l’équidé est représenté de profil, se cabre, ses pattes avant étirées. Mais surtout la touche est onctueuse et épaisse contrairement à Jacques-Louis David ou Caspar David Friedrich. Cette œuvre n’est pas sans rappeler Bonaparte franchissant le col du Grand-Saint-Bernard de David. Cependant Géricault va plus loin en confrontant l’officier à la mort, à la violence de la guerre et en illustrant la folie de l’animal.

Géricault tableau romantique
Théodore Géricault Cavalière, vers 1820, New York, The Metropolitan Museum of Art

C’est au Salon de 1819 que Théodore Géricault fit l’objet de nombreux débats avec son « Radeau de la Méduse » au climat sombre et dramatique. Sublimant un fait tragique, l’artiste exprima la noirceur du destin humain exacerbée par les forts contrastes de clair-obscur. Certains y virent même une dénonciation de la monarchie. En réalité Géricault souhaitait probablement servir d’autres causes : en plaçant au sommet du radeau un homme noir, il rappelait le sort des populations de couleur au moment où l’esclavage était de nouveau autorisé après avoir été interdit sous la Révolution.

Arraché à la vie à seulement 32 ans, c’est son ami Eugène Delacroix qui devint le véritable chef de file du romantisme français.    

La puissance de la couleur d’Eugène Delacroix

Ténor de la peinture romantique, Eugène Delacroix (1798-1863) se distingua par sa passion, sa puissante imagination et ses scènes de massacre ou d’horreur mises en exergue par une utilisation violente des couleurs. Delacroix se fit remarquer dans un premier temps avec son chef-d’œuvre « Les Massacres de Scio » exposé au Salon de 1824, année de la disparition de son ami Théodore Géricault. Ce grand tableau d’histoire relatant les massacres perpétrés par les Ottomans lors de la guerre d’indépendance grecque rompit avec les usages académiques. En effet, le centre de la composition est vide, provoquant ainsi une confrontation brutale du spectateur avec les cadavres au premier plan. Delacroix triompha au Salon de 1827 avec « La Mort de Sardanapale ».

peinture romantique Delacroix
Eugène Delacroix L’Enlèvement de Rebecca, 1846, New York, The Metropolitan Museum of Art

Son œuvre la plus connue demeure « La Liberté guidant le peuple» de 1830. L’allégorie de la Liberté est mise en valeur au moyen d’une lumière claire et intense. L’influence de Goya et Géricault est indéniable concernant le traitement des hommes au premier plan réalisés avec des couleurs froides. À côté de ces faits historiques, les compositions de Delacroix s’inspirèrent également des ouvrages de Dante, Shakespeare, Goethe, Walter Scott, Lord Byron ainsi que de ses divers voyages à Alger, Tanger, Oran et le sud de l’Espagne.

Vers de nouveaux horizons

Influencé par la tradition hollandaise ainsi que par la touche picturale sensible et précise de Constable, c’est avec l’œuvre de Théodore Rousseau (1812-1867) que le paysage français connut sa pleine expression romantique. Les compositions sont simples et les personnages suggérés par des touches de couleurs (« Groupe de chênes à Apremont », 1850-1852). Rejeté de nombreuses fois par le Salon, Rousseau fut rejoint par de nombreux artistes à Barbizon où il s’était installé après 1848.

L’École de Barbizon est constituée par un conglomérat d’artistes préoccupés par des considérations diverses. Ces peintres de paysages modernes peignant en plein air se caractérisent par un goût pour les maitres anciens du paysage hollandais, l’usage de la touche et de la couleur ainsi que le rejet de l’idéal au profit d’une nature « vraie ». L’École de Barbizon constitue en réalité davantage une ouverture à l’impressionnisme à venir qu’elle n’appartient au romantisme.

Rousseau tableau romantique
Théodore Rousseau Un pré bordé d’arbres, vers 1845, New York, The Metropolitan Museum of Art

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