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École de Paris
La genèse de l’École de Paris
Dans le domaine des beaux-arts, le terme « École de Paris » est une référence générale aux nombreux styles, mouvements et tendances artistiques de l’art moderne qui ont eu lieu à Paris pendant la période 1890-1940. Il regroupe des milliers de peintres et de sculpteurs qui ont afflué dans la ville, dont beaucoup sont venus d’outre-mer, et qui ont contribué au climat d’intensité et de dynamisme au regard de la production créative. Les principaux mouvements d’art moderne associés à l’École de Paris sont les Nabis (arts décoratifs), le fauvisme (colorisme), le cubisme (plan pictural fragmenté), l’orphisme, l’expressionnisme parisien et le surréalisme.
L’utilisation du terme « École de Paris » reflète l’extraordinaire position de la capitale française en tant que centre incontesté du monde artistique mondial au cours des quatre premières décennies du XXe siècle. En effet, depuis la Révolution française, Paris a été la capitale de l’avant-garde de l’art et de la culture. Au XIXe siècle, des mouvements comme le Réalisme (vers 1850), l’Impressionnisme (1870-1880) et le Postimpressionnisme, ainsi que la prestigieuse réputation du Salon de Paris, du Salon d’Automne, du Salon des Indépendants, de l’École des Beaux-Arts et de l’Académie Julian, avaient encore renforcé la réputation de la ville.
En 1900, peu de peintres ou de sculpteurs peuvent se permettre d’ignorer l’importance de Paris ou les opportunités qu’elle offre : elle comptait aussi de nombreux marchands d’art célèbres dont Ambroise Vollard (1866-1939), Daniel-Henry Kahnweiler (1884-1979), Leonce Rosenberg (1879-1947) et son frère Paul Rosenberg (1881-1959) et Paul Guillaume (1891-1934). Dans les années 1900, la ville était le centre du fauvisme, puis du cubisme. Au milieu des années 1920, elle comptait environ 70 000 peintres et sculpteurs, dont la plupart survivent dans la pauvreté, d’abord à Montmartre, puis à Montparnasse. Le peintre du Portrait de Jeanne Hebuter (1918), Modigliani, en est l’exemple phare typique : artiste bohémien à Paris, il meurt dans la pauvreté en ayant très peu vendu d’œuvres. Par ailleurs, l’expression « École de Paris » pourrait aussi s’appliquer à certains des plus grands photographes du monde qui étaient basés à Paris au début du 20e siècle. Parmi ces artistes figurent :
- Eugene Atget (1857-1927)
- Edward Steichen (1879 — 1973)
- Man Ray (1890-1976)
- Brassai (1899-1984)
- Henri Cartier-Bresson (1908-2004)
- Robert Doisneau (1912-1994)
Jusqu’en 1950, date à laquelle Paris avait été rattrapée, sinon éclipsée, par New York, la ville peut s’enorgueillir d’avoir quelque 130 galeries d’art, exposant des œuvres d’environ 60 000 artistes, tandis que chaque année, 20 grands Salons exposent des œuvres d’environ 1 000 artistes chacun. À titre de référence artistique, Paris possède le Louvre — le plus grand musée d’art du monde — dont la vaste collection de maîtres anciens a été copiée et étudiée par des artistes de toute l’Europe et d’Amérique.
Le dynamisme des artistes de l’École de Paris : une émulation de styles avant-gardistes
La liste des peintres et sculpteurs les plus célèbres associés à l’École de Paris comprend :
- Pierre Bonnard (1867-1947)
- Édouard Vuillard (1868-1940)
- Henri Matisse (1869-1954)
- Georges Rouault (1871-1958)
- Kees van Dongen (1877-1968)
- Andre Derain (1880-1954)
- Fernand Leger (1881-1955)
- Pablo Picasso (1881-1973)
- Georges Braque (1882-1963)
- Amedeo Modigliani (1884-1920)
- Robert Delaunay (1885-1941)
- André Lhote (1885-1962)
- Marc Chagall (1887-1985)
- Jacques Lipchitz (1891-1973)
- Chaim Soutine (1893-1943)
- Joan Miro (1893-1983)
- Balthus (1908-2001).
Parmi les autres grands peintres et sculpteurs attirés à Paris figurent
- Le peintre abstrait tchèque Frank Kupka (1871-1957)
- le cubiste Juan Gris (1887-1927)
- le peintre de genre alcoolique Maurice Utrillo (1883-1955)
- le surréaliste Salvador Dali (1904-89)
- le sculpteur roumain Constantin Brancusi (1876-1957)
- les artistes russes Ossip Zadkine (1890-1967) et Mikhail Larionov (1881-1964), Natalia Gontcharova (1881-1962) et Wassily Kandinsky (1866-1944)
- l’opticien hongrois Victor Vasarely (1906-97)
- le théoricien du surréalisme André Breton (1896-1966)
- le peintre Jules Pascin (1885-1930), né en Bulgarie d’origine espagnole et italienne
- le coloriste franco-russe et l’abstracteur lyrique Nicolas de Staël (1914-1955)
Parmi les grands collectionneurs d’œuvres d’art des membres de l’École de Paris : Samuel Courtauld (1876-1947) et Albert C. Barnes (1872-1951).
Bien que l’École de Paris soit une grande église, ouverte aux artistes de tous médiums, de tous genres et de tous styles — du dadaïsme au réalisme classique —, les talents de dessinateur de sont appréciés, et ses peintres (à l’exception de Piet Mondrian, qui vécut à Paris de 1921 à 1938) se consacrent généralement davantage aux arts figuratifs qu’abstraits. De plus, leur figuration était souvent romantique. L’utilisation de la couleur a également fait l’objet d’une étude approfondie. Pour illustrer ce propos, l’utilisation de couleurs et de figures pour exprimer les sentiments de l’artiste, Nasturtiums and the Dance de Matisse (1912) de Matisse est une œuvre inhabituelle significative. De plus, bien qu’elle ait donné naissance à plusieurs styles d’art abstrait, cette école particulière de peinture française était peut-être un peu plus représentative que l’art d’avant-garde en Hollande (ex. De Stijl), en Russie (ex. Suprématisme) et en Allemagne (ex. Bauhaus Design School). À noter en particulier la large gamme de peintures expressionnistes associées à des artistes parisiens tels que Picasso, Modigliani et Marc Chagall.
La cote des œuvres des artistes de l’École de Paris peut être élevée. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à consulter notre page dédiée aux prix et aux cotes de ces artistes.